III / CADRE HUMAIN
A/ La population
Plusieurs opérations de collecte de données sur
la population ont été réalisées depuis 1960 et le
recensement général de la population a été
effectué à trois reprises, en 1960, 1970, 1981 (date aujourd'hui
très lointaine). A ces trois recensements, viennent s'ajouter certaines
opérations, notamment l'Enquête Démographique et de
Santé (E.D.S.T.) réalisées en 1988 et 1998 et d'autres
opérations d'envergure nationale, telle que l'enquête
budget-consommation de 1987-1990. De plus, deux enquêtes de ménage
M.I.C.S. (Multiple Indicator Cluster Survey), portant sur des aspects plus
spécifiques au sein de plus petits échantillons de population,
ont été réalisées en 1997 et en 2000.
Selon les estimations démographiques faites par la
Direction Générale de la Statistique et de la Comptabilité
Nationale, la population togolaise serait passée (à partir des
données fournies par le recensement de 1981 et le recensement agricole
de 1996) de 2 719 569 habitants en 1981 à quelques 4 406 000 habitants
en 1998. Le taux brut de natalité en 1997 était de 45 %o contre
un taux brut de mortalité de 13 %o. Ce qui implique un taux
d'accroissement naturel de 3,2 % par an et par conséquent un doublement
de la population tous les 22 ans. L'Indice Synthétique de
Fécondité (I.S.F.) en 1988 était de 6,6 enfants par femme
à l'échelle nationale. En outre, elle présente de fortes
variations régionales avec un maximum dans la Région des Savanes
où l'I.S.F. s'élève à 8,3 enfants par femme contre
7,5 dans la Région Centrale, 6,5 dans la Région de la Kara, 5,7
dans la Région des Plateaux et 5,6 dans la Région Maritime. Il
ressort de ces chiffres qu'en milieu rural, les femmes ont deux fois plus
d'enfants que celles qui résident en ville.
D'après Population et Société
436, Juillet-Août 2007, le TOGO comptait à la mi-
2007, 6,6 millions d'habitants pour une natalité qui se situe à
38 %o et une mortalité de 10 %o soit un accroissement naturel de 2,8 %.
Les projections donnent au TOGO, à l'horizon 2025, 9,9 millions
d'habitants. L'I.S.F. à la mi-2007 était de 5,1 enfants par femme
pour l'ensemble du pays.
La Région Maritime s'individualise de cet ensemble par
une forte croissance urbaine. Cette croissance est principalement due à
celle de Lomé et à une surpopulation rurale surtout dans la
partie sud. En 1970 (selon Etude du Développement régionale du
TOGO), la ville de Lomé comptait 90 000 habitants, en 1981 (date du
dernier recensement), 390 000 habitants et en 2005 d'après les
estimations, elle comptait près de 921 000 habitants soit près du
quart de la population nationale. La Préfecture du Golfe est donc
passée de 1 030 000 habitants en 2000 à 1 137 000 en 2002 pour
atteindre le chiffre de 1 315 000 habitants en 2005.
TABLEAU N°4 : Evolution de la population de
Lomé-commune et de la Préfecture du Golfe de 2000 à
2005
|
|
2000
|
|
2001
|
|
2002
|
|
2003
|
|
2004
|
|
2005
|
Lomé-commune
|
|
730
|
000
|
|
762
|
000
|
|
800
|
000
|
|
839
|
000
|
|
880
|
000
|
|
921
|
000
|
Golfe sans Lomé
|
|
300
|
000
|
|
318
|
000
|
|
337
|
000
|
|
355
|
000
|
|
374
|
000
|
|
394
|
000
|
Golfe avec Lomé
|
1
|
030
|
000
|
1
|
080
|
000
|
1
|
137
|
000
|
1
|
194
|
000
|
1
|
254
|
000
|
1
|
315
|
000
|
Région Maritime
|
1
|
907
|
000
|
1
|
969
|
000
|
2
|
040
|
000
|
2
|
113
|
000
|
2
|
189
|
000
|
2
|
265
|
000
|
Ensemble du pays
|
4
|
629
|
000
|
4
|
740
|
000
|
4
|
854
|
000
|
4
|
970
|
000
|
5
|
090
|
000
|
5
|
212
|
000
|
Source : Direction Générale de la
Statistique et de la Comptabilité Nationale.
Cette situation s'explique d'une part par l'expansion de la
pauvreté dans les zones rurales qui engendre le phénomène
d'exode rural dont les principaux flux migratoires sont dirigés vers
Lomé et d'autre part par la croissance démographique galopante
que connaît l'ensemble des pays de l'Afrique au sud du Sahara. L'une des
conséquences majeures de cette situation demeure sans doute « ...
l'importante croissance spatiale dans la mesure où la structure de
l'habitat ne se modifie guère » (BUAKA A., 2005) car les maisons
sont en général à rez-de-chaussée sans
étage. Il en résulte d'intense consommation d'espaces
bâtissables au fil des ans. Ainsi la ville de Lomé en 1959 ne
dépassait pas 1 000 hectares bâtis, celle de 1969-1970 en
représentait moins de 2 000 hectares. La ville de 1981 en comptait trois
fois plus : 6 076 hectares bâtis (MARGUERAT Y., 1994). De nos jours, elle
dépasse 20 000 hectares. A cette conséquence, on peut aussi
ajouter l'expansion de la pauvreté à Lomé car l'insertion
des nouveaux venus est souvent très difficile ; de plus le manque
d'infrastructures
de logement pour les contenir pose problème. Il faut aussi
noter la rareté de l'emploi accentuant du coup le chômage par la
même occasion.
TRANCHES D'AGES
500 000 400 000 300 000 200 000 100 000 0 100 000 200 000 300 000
400 000 500 000
HOMMES
GRAPHIQUE N°2 : PYRAMIDE DES AGES DU
TOGO DE 1999
80ans ou plus
EFFECTIFS DE POPULATION
Moins d'un an
45-49ans
40-44ans
25-29ans
20-24ans
75-79ans
70-74ans
65-69ans
60-64ans
55-59ans
50-54ans
35-39ans
30-34ans
15-19ans
10-14ans
5-9ans
1-4ans
FEMMES
Source : Unité de Recherche
Démographique.
L'analyse de cette pyramide indique que les moins de 15 ans
représentent près de la
moitié (50 %) de la population et que les adultes
n'occupent qu'une faible proportion. La principale conséquence qui
découle de cette pyramide en forme de parasol est l'extrême
jeunesse de la population d'où son poids sur la fragile économie
du pays. On peut aussi ajouter les difficultés à scolariser les
enfants, les difficultés de trouver un emploi à ces masses de
jeunes dont certains vont grossir les rangs des délinquants.
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