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Le transport et la commercialisation du sable dans la préfecture du Golfe

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par Yobé WORDJO
Université de Lomé  - Maà®trise es lettres et sciences humaines 2008
  

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3 - Le climat

La Région Maritime est influencée par la circulation de deux vents venant de deux

centres de hautes pressions et allant vers les basses pressions à différents moments de l'année. Il s'agit de :

- L'alizé continental de secteur Nord-Est encore appelé harmattan, froid

et sec qui provient de l'anticyclone saharien. Il n'engendre pas de précipitation.

- L'alizé continental de secteur Sud-Est qui prend naissance au niveau de

l'anticyclone de Saint-Hélène, franchit l'équateur où il est dévié sous l'effet de la

force de Coriolis et devient un vent de direction Sud-Ouest Nord-Est connu sous le

nom de mousson. Flux chaud et humide, ce vent parcourt le pays à la rencontre de

l'harmattan. Le contact entre ces deux vents forme le Front Inter-Tropical (F.I.T.).

La mousson est, de manière très générale, un phénomène saisonnier de régime de vent persistant qui souffle au-dessus de vastes régions intertropicales, de l'océan vers le continent ou vice versa ; ce vent apporte alors durant l'été des précipitations excessivement abondantes, puis il change complètement et rapidement de direction et transporte au contraire, durant l'hiver un air très sec. Ce phénomène de mousson est très lié aux variations saisonnières de position de "l'équateur météorologique" par rapport à l'équateur géographique.

En effet, dans les régions situées sous les basses latitudes entre 30° Nord et 30° Sud environ, les alizés des deux hémisphères convergent vers une ceinture dépressionnaire d'environ 200 Km de large, la zone de convergence intertropicale (en abrégé ZCIT), qui dessine cet "équateur météorologique" ; les masses d'air chaudes et souvent très humides qu'ils transportent se soulèvent alors par convection en formant la façade ascendante des cellules de Hadley. Or la zone de convergence intertropicale (ZCIT) subit au cours de chaque année des oscillations méridiennes qui la font se déplacer vers le Nord durant l'été boréal, vers le Sud durant l'hiver boréal : les alizés franchissent alors l'équateur géographique et sous l'effet de la force de Coriolis, ils se muent en des vents déviés vers le Nord puis le Nord-Est

dans le premier cas, vers le Sud puis le Sud-Est dans le second, qui s'enfoncent assez profondément dans l'hémisphère opposé à celui d'où ils provenaient4 .

Là où ces régions intertropicales rassemblent d'importantes étendues maritimes (comme le cas du TOGO et en particulier de la Préfecture du Golfe) et de terre ferme à la fois, le phénomène climatique qui vient d'être résumé entre en combinaison avec un autre facteur d'ordre thermique : il s'agit des forts contrastes de températures qui se créent suivant les saisons entre la surface des océans et celle des continents. En effet, la température superficielle des océans tropicaux varie assez peu selon les saisons alors que les surfaces des étendues continentales deviennent rapidement surchauffées pendant l'été, très refroidies pendant l'hiver, générant ainsi des dépressions thermiques dans le premier cas, des anticyclones thermiques dans le second. C'est-à-dire des centres d'action qui, quoiqu'ils se résorbent assez vite à mesure que l'on se rapproche en altitude de la troposphère moyenne (leur épaisseur est faible), n'en sont pas moins remarquables par leur grande extension horizontale et leur extrême puissance au sol.

Notons que le régime climatique est de type guinéen, c'est-à-dire bimodal avec alternance de saisons pluvieuses et de saisons sèches couvrant les périodes suivantes :

- Mars-juillet : grande saison de pluie.

- Juillet-septembre : petite saison sèche.

- Septembre-novembre : petite saison de pluie.

- Novembre-mars : grande saison sèche.

L'évapotranspiration est supérieure à la pluviométrie, ce qui se traduit par une déficience en humidité dans toute la région avec pour conséquence l'existence d'une végétation de savane.

4 Internet

Pour ce qui est de la température, à Lomé par exemple, le maximum absolu se situe en février à 32,0°C ; 35,1°C dans le même mois pour Tabligbo. Par contre, les températures minimales les plus faibles sont enregistrées en saison pluvieuse et tournent autour de 21°C.

TABLEAU N°3 : Moyenne des températures mensuelles et pluviométriques de
Lomé (1971-2002)

MOIS

J

F

M

A

M

J

JT

AT

S

O

N

D

T en °C (Lomé)

27,1

27,8

28,2

27,9

27,0

25,8

25,0

24,8

25,9

26,0

29,8

29,7

Pluviométrie en mm

8,2

23,3

53,5

89,4

142,3

184,4

77,0

30,0

65,4

69,4

16,1

8,2

Source : Direction de la Météo.

GRAPHIQUE N°1 : DIAGRAMME OMBROTHERMIQUE DE LOME (1971 - 2002)

J F M A M J J A S O N D

Mois

100,0

75,0

25,0

0,0

200,0

175,0

150,0

125,0

P (mm)

100,0

75,0

50,0

25,0

0,0

T°C

50,0

Précipitations (mm) Températures (°C)

Source : Direction de la Météo.

Notons que la zone située entre Notsè et la mer connaît un déficit pluviométrique remarquable. Lomé-ville, la station la moins arrosée du Togo, ne reçoit que 811,3 mm de pluie par an. A partir de là, à mesure que l'on évolue vers l'Est et le Nord, les totaux augmentent, mais à Notsè, les 1 200 mm ne sont pas encore atteints. Cette situation remarquée sur les côtes togolaises s'explique par l'anomalie climatique du Sud Togo :

- Les côtes togolaises sont parallèles aux flux de mousson ; ce qui n'est

pas favorable aux précipitations.

- L'influence du courant marin froid de Benguela qui atteint la côte

togolaise en août.

- La percée de l'harmattan qui atteint le littoral entre décembre et janvier.

- Les déplacements du F.I.T. qui en juillet et août occupe sa position la

plus septentrionale.

4- La végétation La répartition de la végétation est plus ou moins liée aux grands ensembles de relief.

Dans l'ensemble, la Région Maritime est une zone de savane composée de cocoteraies (héritage de la colonisation) et quelques lambeaux de mangroves (sur le cordon littoral), de Mitragyna inermis (dans les dépressions à sol hydromorphe) et de baobab ou Adansonia digitata (sur la terre de barre). Cette végétation est cependant soumise à une forte pression démographique qui entraîne une savanisation progressive de l'ensemble de la région. Cette forte pression se traduit par les besoins de la population en bois de chauffe, en charbon de bois et du bois d'oeuvre.

Néanmoins, des mesures ont été engagées afin d'accroître l'offre des combustibles ligneux par des opérations de reboisement (projet de plantations périurbaines mené par l'O.D.E.F.) et pour réduire la consommation de bois de chauffe par les programmes de vulgarisation de foyers améliorés et de gaz butane.

5- Les sols et leurs utiisations

La région est dominée par les types de sols suivants :

- Les sols ferrugineux tropicaux (lessivés), et en moindre importance, les

sols ferrallitiques : ces sols sont rencontrés dans la pénéplaine précambrienne. Dans cette zone, les sols sont en général de texture moyenne plus ou moins concrétionnés.

- Les sols rouges appelés terres de barre : ces sols se rencontrent au

niveau du plateau Continental terminal. Ils ont une bonne structure et une grande perméabilité mais, ils sont cependant surexploités.

- Les sols inondés des vallées alluviales sont composés de sols évolués

hydromorphes.

- Les sols du cordon littoral et lagunaire sont composés essentiellement

de sable marin. Ces sols sont dans l'ensemble favorables à l'agriculture.

Pour ce faire le mas, le manioc et les cultures secondaires demeurent les cultures dominantes de la région. Cependant la pénéplaine précambrienne (de densité de population faible) est relativement peu cultivée.

La terre de barre quant à elle connaît une forte densité de population et, par conséquent, une surexploitation qui entraîne une dégradation des sols.

Compte tenu du coût élevé de leur aménagement, les sols inondés des vallées alluviales sont peu cultivés.

Enfin, le cordon littoral est le domaine où on y plante surtout les cocotiers. 6 - L'hydrographie

On distingue trois cours d'eaux principaux :

- Le Zio à l'Ouest, long de 175 Km avec un bassin hydrographique de

2.800 Km2

- Le Haho au centre, long de 139 Km et possédant deux affluents

principaux : le Yoto et le Lili.

Ces deux principales rivières côtières se jettent dans le lac Togo.

- le Mono à l'Est, long de 500 Km et son bassin versant couvre une

superficie de 25 400 Km2. Ce dernier se jette dans l'océan Atlantique.

Cependant seul le Zio arrose les terres dans la Préfecture du Golfe.

7 - Impact du milieu sur l'accumulation des sables

Ces conditions physiques notamment le climat et en particulier la végétation expliquent en grande partie l'accumulation du sable au niveau du Bassin sédimentaire côtier. Il s'agit plus précisément d'altération physique (éclatement ou fissuration de la roche mère sous l'effet des variations brutales de température, élargissement des diaclases par les racines), et d'altération chimique (impact de l'eau infiltrée) qui libèrent de nombreux cristaux dont les cristaux de quartz. Ces cristaux sont alors déplacés par les agents de transport (eau, vent) pour être déposés dans des zones dépressionnaires (vallées) où ils s'accumulent pour former de grandes étendues de dépôt de sable recouvertes parfois d'épaisses couches de sol couvert par la végétation.

L'accumulation du sable sur le littoral est cependant déterminée par le régime de la houle. En effet la houle assure le transport des sédiments sur de grands espaces. La majeure partie des matériaux est charriée parallèlement à la côte dans la zone de déferlement d'Ouest en Est. Ces matériaux proviennent pour la grande partie des apports continentaux de la Volta au Ghana. Par la construction du Port Autonome de Lomé (mis en eau en 1968) dont la jetée principale coupe la zone de déferlement, le courant de déferlement produit par la houle et superposé par la marée et les courants littoraux est interrompu de façon que les matériaux charriés parallèlement à la côte se déposent dans la zone d'alluvionnement, c'est-à-dire à l'Ouest de la jetée du port. L'accumulation qui se produit est fonction de la taille des particules. Les matériaux grossiers s'arrêtent plutôt, loin de la jetée et les particules fines sont portées plus loin et s'immobilisent en quantité non loin de la jetée du port. Cela s'apparente sur le continent aux cônes de déjections. Cette situation explique le fait qu'il y ait deux types de sable exploités sur le littoral en fonction de la granulométrie : le sable fin et le sable gros grain.

Carte N°4 : Réseau routier de la Préfecture du Golfe avec configuration du littoral sableux

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle