3 - Le climat
La Région Maritime est influencée par la
circulation de deux vents venant de deux
centres de hautes pressions et allant vers les basses pressions
à différents moments de l'année. Il s'agit de :
- L'alizé continental de secteur Nord-Est encore
appelé harmattan, froid
et sec qui provient de l'anticyclone saharien. Il n'engendre
pas de précipitation.
- L'alizé continental de secteur Sud-Est qui prend
naissance au niveau de
l'anticyclone de Saint-Hélène, franchit
l'équateur où il est dévié sous l'effet de la
force de Coriolis et devient un vent de direction Sud-Ouest
Nord-Est connu sous le
nom de mousson. Flux chaud et humide, ce vent parcourt le pays
à la rencontre de
l'harmattan. Le contact entre ces deux vents forme le Front
Inter-Tropical (F.I.T.).
La mousson est, de manière très
générale, un phénomène saisonnier de régime
de vent persistant qui souffle au-dessus de vastes régions
intertropicales, de l'océan vers le continent ou vice versa ; ce vent
apporte alors durant l'été des précipitations
excessivement abondantes, puis il change complètement et rapidement de
direction et transporte au contraire, durant l'hiver un air très sec. Ce
phénomène de mousson est très lié aux variations
saisonnières de position de "l'équateur
météorologique" par rapport à l'équateur
géographique.
En effet, dans les régions situées sous les
basses latitudes entre 30° Nord et 30° Sud environ, les alizés
des deux hémisphères convergent vers une ceinture
dépressionnaire d'environ 200 Km de large, la zone de convergence
intertropicale (en abrégé ZCIT), qui dessine cet "équateur
météorologique" ; les masses d'air chaudes et souvent très
humides qu'ils transportent se soulèvent alors par convection en formant
la façade ascendante des cellules de Hadley. Or la zone de convergence
intertropicale (ZCIT) subit au cours de chaque année des oscillations
méridiennes qui la font se déplacer vers le Nord durant
l'été boréal, vers le Sud durant l'hiver boréal :
les alizés franchissent alors l'équateur géographique et
sous l'effet de la force de Coriolis, ils se muent en des vents
déviés vers le Nord puis le Nord-Est
dans le premier cas, vers le Sud puis le Sud-Est dans le second,
qui s'enfoncent assez profondément dans l'hémisphère
opposé à celui d'où ils provenaient4 .
Là où ces régions intertropicales
rassemblent d'importantes étendues maritimes (comme le cas du TOGO et en
particulier de la Préfecture du Golfe) et de terre ferme à la
fois, le phénomène climatique qui vient d'être
résumé entre en combinaison avec un autre facteur d'ordre
thermique : il s'agit des forts contrastes de températures qui se
créent suivant les saisons entre la surface des océans et celle
des continents. En effet, la température superficielle des océans
tropicaux varie assez peu selon les saisons alors que les surfaces des
étendues continentales deviennent rapidement surchauffées pendant
l'été, très refroidies pendant l'hiver,
générant ainsi des dépressions thermiques dans le premier
cas, des anticyclones thermiques dans le second. C'est-à-dire des
centres d'action qui, quoiqu'ils se résorbent assez vite à mesure
que l'on se rapproche en altitude de la troposphère moyenne (leur
épaisseur est faible), n'en sont pas moins remarquables par leur grande
extension horizontale et leur extrême puissance au sol.
Notons que le régime climatique est de type
guinéen, c'est-à-dire bimodal avec alternance de saisons
pluvieuses et de saisons sèches couvrant les périodes suivantes
:
- Mars-juillet : grande saison de pluie.
- Juillet-septembre : petite saison sèche.
- Septembre-novembre : petite saison de pluie.
- Novembre-mars : grande saison sèche.
L'évapotranspiration est supérieure à la
pluviométrie, ce qui se traduit par une déficience en
humidité dans toute la région avec pour conséquence
l'existence d'une végétation de savane.
4 Internet
Pour ce qui est de la température, à Lomé
par exemple, le maximum absolu se situe en février à 32,0°C
; 35,1°C dans le même mois pour Tabligbo. Par contre, les
températures minimales les plus faibles sont enregistrées en
saison pluvieuse et tournent autour de 21°C.
TABLEAU N°3 : Moyenne des températures
mensuelles et pluviométriques de Lomé (1971-2002)
MOIS
|
J
|
F
|
M
|
A
|
M
|
J
|
JT
|
AT
|
S
|
O
|
N
|
D
|
T en °C (Lomé)
|
27,1
|
27,8
|
28,2
|
27,9
|
27,0
|
25,8
|
25,0
|
24,8
|
25,9
|
26,0
|
29,8
|
29,7
|
Pluviométrie en mm
|
8,2
|
23,3
|
53,5
|
89,4
|
142,3
|
184,4
|
77,0
|
30,0
|
65,4
|
69,4
|
16,1
|
8,2
|
Source : Direction de la Météo.
GRAPHIQUE N°1 : DIAGRAMME
OMBROTHERMIQUE DE LOME (1971 - 2002)
J F M A M J J A S O N D
Mois
100,0
75,0
25,0
0,0
200,0
175,0
150,0
125,0
P (mm)
100,0
75,0
50,0
25,0
0,0
T°C
50,0
Précipitations (mm) Températures (°C)
Source : Direction de la Météo.
Notons que la zone située entre Notsè et la mer
connaît un déficit pluviométrique remarquable.
Lomé-ville, la station la moins arrosée du Togo, ne reçoit
que 811,3 mm de pluie par an. A partir de là, à mesure que l'on
évolue vers l'Est et le Nord, les totaux augmentent, mais à
Notsè, les 1 200 mm ne sont pas encore atteints. Cette situation
remarquée sur les côtes togolaises s'explique par l'anomalie
climatique du Sud Togo :
- Les côtes togolaises sont parallèles aux flux de
mousson ; ce qui n'est
pas favorable aux précipitations.
- L'influence du courant marin froid de Benguela qui atteint la
côte
togolaise en août.
- La percée de l'harmattan qui atteint le littoral entre
décembre et janvier.
- Les déplacements du F.I.T. qui en juillet et août
occupe sa position la
plus septentrionale.
4- La végétation
La répartition de la végétation est plus
ou moins liée aux grands ensembles de relief.
Dans l'ensemble, la Région Maritime est une zone de
savane composée de cocoteraies (héritage de la colonisation) et
quelques lambeaux de mangroves (sur le cordon littoral), de Mitragyna
inermis (dans les dépressions à sol hydromorphe) et de
baobab ou Adansonia digitata (sur la terre de barre). Cette
végétation est cependant soumise à une forte pression
démographique qui entraîne une savanisation progressive de
l'ensemble de la région. Cette forte pression se traduit par les besoins
de la population en bois de chauffe, en charbon de bois et du bois d'oeuvre.
Néanmoins, des mesures ont été
engagées afin d'accroître l'offre des combustibles ligneux par des
opérations de reboisement (projet de plantations périurbaines
mené par l'O.D.E.F.) et pour réduire la consommation de bois de
chauffe par les programmes de vulgarisation de foyers améliorés
et de gaz butane.
5- Les sols et leurs
utiisations
La région est dominée par les types de sols
suivants :
- Les sols ferrugineux tropicaux (lessivés), et en moindre
importance, les
sols ferrallitiques : ces sols sont rencontrés dans la
pénéplaine précambrienne. Dans cette zone, les sols sont
en général de texture moyenne plus ou moins
concrétionnés.
- Les sols rouges appelés terres de barre : ces sols se
rencontrent au
niveau du plateau Continental terminal. Ils ont une bonne
structure et une grande perméabilité mais, ils sont cependant
surexploités.
- Les sols inondés des vallées alluviales sont
composés de sols évolués
hydromorphes.
- Les sols du cordon littoral et lagunaire sont composés
essentiellement
de sable marin. Ces sols sont dans l'ensemble favorables à
l'agriculture.
Pour ce faire le mas, le manioc et les cultures secondaires
demeurent les cultures dominantes de la région. Cependant la
pénéplaine précambrienne (de densité de population
faible) est relativement peu cultivée.
La terre de barre quant à elle connaît une forte
densité de population et, par conséquent, une surexploitation qui
entraîne une dégradation des sols.
Compte tenu du coût élevé de leur
aménagement, les sols inondés des vallées alluviales sont
peu cultivés.
Enfin, le cordon littoral est le domaine où on y plante
surtout les cocotiers. 6 - L'hydrographie
On distingue trois cours d'eaux principaux :
- Le Zio à l'Ouest, long de 175 Km avec un bassin
hydrographique de
2.800 Km2
- Le Haho au centre, long de 139 Km et possédant deux
affluents
principaux : le Yoto et le Lili.
Ces deux principales rivières côtières se
jettent dans le lac Togo.
- le Mono à l'Est, long de 500 Km et son bassin versant
couvre une
superficie de 25 400 Km2. Ce dernier se jette dans
l'océan Atlantique.
Cependant seul le Zio arrose les terres dans la Préfecture
du Golfe.
7 - Impact du milieu sur l'accumulation des sables
Ces conditions physiques notamment le climat et en particulier
la végétation expliquent en grande partie l'accumulation du sable
au niveau du Bassin sédimentaire côtier. Il s'agit plus
précisément d'altération physique (éclatement ou
fissuration de la roche mère sous l'effet des variations brutales de
température, élargissement des diaclases par les racines), et
d'altération chimique (impact de l'eau infiltrée) qui
libèrent de nombreux cristaux dont les cristaux de quartz. Ces cristaux
sont alors déplacés par les agents de transport (eau, vent) pour
être déposés dans des zones dépressionnaires
(vallées) où ils s'accumulent pour former de grandes
étendues de dépôt de sable recouvertes parfois
d'épaisses couches de sol couvert par la végétation.
L'accumulation du sable sur le littoral est cependant
déterminée par le régime de la houle. En effet la houle
assure le transport des sédiments sur de grands espaces. La majeure
partie des matériaux est charriée parallèlement à
la côte dans la zone de déferlement d'Ouest en Est. Ces
matériaux proviennent pour la grande partie des apports continentaux de
la Volta au Ghana. Par la construction du Port Autonome de Lomé (mis en
eau en 1968) dont la jetée principale coupe la zone de
déferlement, le courant de déferlement produit par la houle et
superposé par la marée et les courants littoraux est interrompu
de façon que les matériaux charriés parallèlement
à la côte se déposent dans la zone d'alluvionnement,
c'est-à-dire à l'Ouest de la jetée du port. L'accumulation
qui se produit est fonction de la taille des particules. Les matériaux
grossiers s'arrêtent plutôt, loin de la jetée et les
particules fines sont portées plus loin et s'immobilisent en
quantité non loin de la jetée du port. Cela s'apparente sur le
continent aux cônes de déjections. Cette situation explique le
fait qu'il y ait deux types de sable exploités sur le littoral en
fonction de la granulométrie : le sable fin et le sable gros grain.
Carte N°4 : Réseau routier de la
Préfecture du Golfe avec configuration du littoral
sableux
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