Le rôle du Conseil de Paix et de sécurité de l'Union Africaine dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique: analyse appliquée au cas du Darfour( Télécharger le fichier original )par Gervais Anselme GBENENOUI Université de Bangui - Maà®trise en droit public (relations internationales) 2006 |
SECTION SECONDE : LES RESULTATS OBTENUS PAR LAMUAS DANS LA CRISE DU DARFOURDans cette section, nous montrerons successivement les résultats obtenus par la MUAS au plan humanitaire (paragraphe premier) et les avancées relatives au processus de rétablissement de la paix (paragraphe second) dans la région du Darfour. PARAGRAPHE I : LES RÉSULTATS AU PLAN HUMANITAIREL'énoncé des résultats au plan humanitaire bifurque, par souci de clairvoyance, pour s'orienter d'une part vers l'acheminement de l'aide humanitaire (A) et d'autre part vers la protection des civils (B) dans la région du Darfour. A - L'ACHEMINEMENT DE L'AIDE HUMANITAIREIl n'y a point de doute que l'acheminement de l'aide humanitaire, et surtout dans le contexte du Darfour soumis à une politique de terre brûlée, prend d'abord en compte la question du droit à l'alimentation prévu par le droit positif national par une obligation alimentaire entre les membres d'une même famille, mais également dans de nombreux textes internationaux. En période de conflit, le droit humanitaire règlemente l'usage de l'arme alimentaire et organise les secours alimentaires aux populations civiles. Il interdit, l'usage de la famine comme méthode de combat, la destruction des cultures et des biens essentielles à la survie de la population et impose le libre passage du ravitaillement dans les zones assiégées, notamment celui destiné aux femmes, enfants, et vieillards, le libre passage des secours alimentaires quand la population civile souffre des privations excessives et la fourniture de nourritures est insuffisantes pour les personnes détenues et internées. Ainsi donc, il faut affirmer que «l'assistance humanitaire a été une des seules réponses efficaces que le monde ait mis en place contre la sauvagerie au Darfour. Au lieu de soigner la blessure, le monde a préféré mettre un sparadrap sur une hémorragie ouverte »31(*) L'auteur de cette citation n'a pas fait une affirmation gratuite car il y a environ quatorze mille (14000) travailleurs humanitaires au Darfour, pour la plupart soudanais, qui sont plus ou moins soutenus par les troupes de la MUAS contre les nombreuses attaques dont-ils font l'objet de la part des milices Djandjawids surtout et ajoutons à cela l'obstructionnisme croissant du Gouvernement soudanais qui menacent de mettre fin aux efforts d'assistance humanitaire. Au cours des deux dernières années, l'assistance humanitaire avait permis de réaliser d'énormes progrès sur le front humanitaire. Alors qu'en 2004, il n'y avait que deux cents trente (230) travailleurs humanitaires pour assister 350000 personnes, il y en a dix fois plus pour aider la moitié de la population du Darfour. Ces efforts ont permis entre autres de réduire des deux tiers le taux de mortalité parmi les populations déplacées tout en réduisant de moitié le taux de malnutrition en 2005. Cependant, relevons que cette protection apportée aux travailleurs humanitaires ne couvre pas toute la région mais permet d'atteindre quarante pour cent (40%) de la population. L'accord de cessez-le-feu et le mandat de la MUAS II qui ont prévu une participation active de celle-ci aux efforts humanitaires, bien que respecté à moitié, donne l'exemple d'un succès relatif. Qu'en est-il cependant, de l'application du volet relatif à la protection des civils?
* 31 Propos de M. Jan Egeland, Secrétaire Général aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d'urgence des Nations Unies parus dans une tribune du «The Wall Street journal ». |
|