Le rôle du Conseil de Paix et de sécurité de l'Union Africaine dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique: analyse appliquée au cas du Darfour( Télécharger le fichier original )par Gervais Anselme GBENENOUI Université de Bangui - Maà®trise en droit public (relations internationales) 2006 |
B - LA PROTECTION DES CIVILS PREVUE DANS LE MANDAT DE LA MUAS IILa protection des personnes est assurée par le droit national et international. Elle s'entend donc de toutes les mesures concrètes qui permettent de faire bénéficier les personnes en danger des droits et des secours prévus pour elles par les conventions internationales. Dans une situation telle que présentée au Darfour, la protection de l'Etat national ne suffit plus aux personnes en danger, et dans le cas de l'espèce où elle n'existe pas, les populations du Darfour sont exposées à l'autorité de l'une des parties belligérantes et en l'occurrence, celle des milices Djandjawids. C'est au regard de toutes ces considérations que la protection des civils dans la région du Darfour a été confiée à la MUAS par l'Accord de cessez-le-feu humanitaire du 8 avril 2004, mais quelles sont les résultantes de cette habilitation à l'heure actuelle. Le volet du mandat de la MUAS qui concerne la protection des civils est,sans doute,le plus important pour le CPS de l'Union et qui puisse nécessiter le déploiement d'une force aux fins de s'assurer du respect de l'Accord de cessez-le-feu. Cependant, malgré sa bonne volonté et au regard de la qualité et de la quantité des soutiens qui lui sont actuellement offerts et promis, l'Union Africaine ne peut mettre fin à la crise du Darfour. Du fait de sa dilution dans des contraintes politiques, il ne permet que la protection des civils qui se trouvent dans l'environnement immédiat des positions de la MUAS et dans les limites de ses ressources et de ses moyens. De surcroît, la MUAS ne peut pas prendre toutes les mesures utiles pour la protection des civils parce qu'elle dépend de la coopération du Gouvernement de Khartoum et autre motif, sa taille ne lui permet pas de s'interposer efficacement entre les milices Djandjawids et leurs victimes, ni de protéger les civils sur toute l'étendue de la région ainsi que les interventions humanitaires vitales pour les deux millions (2 000 000) des réfugiés du Darfour. Les limites de cette force de maintien de la paix se montrent à plusieurs niveaux. Primo, elle est la cible de certains mouvements rebelles mécontents de la quasi inefficacité de la MUAS d'où sa victimisation lors d'une embuscade qui avait fait quatre morts parmi lesquels deux soldats et deux employés civils en octobre 2005. Secundo, l'enlèvement des trente et huit membres de la MUAS au courant de la même année montre à suffisance à quel point la MUAS est vulnérable car est utilisée par certains groupes comme un moyen de pression sur la Communauté Internationale. Alors, si les parties soudanaises n'avaient pas véritablement respecté leurs engagements vis-à-vis de l'Accord de N'djaména, ce qui a eu pour conséquence de vouer a priori à l'échec les efforts inlassables de la MUAS. Pourraient-elles faire renaître de l'espoir d'une résolution de la crise? Car, même pour le Secrétaire Général des Nations Unies, M.Kofi ANNAN, il est fermement établi que « la seule solution pour mettre un terme à ce conflit dévastateur passe par l'application de l'Accord de paix pour le Darfour et par les décisions du CPS de l'Union Africaine. »32(*) Quels sont alors les résultats applicables pouvant favoriser une issue à la crise du Darfour? * 32 Déclaration du Secrétaire Général des Nations Unies, en date du 1er juin 2006, publiée par la Division des médias du Département d'information publique de l'ONU (New York). Réf : SG/SM/10495-AFR/1392. |
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