Le rôle du Conseil de Paix et de sécurité de l'Union Africaine dans la prévention et la résolution des conflits en Afrique: analyse appliquée au cas du Darfour( Télécharger le fichier original )par Gervais Anselme GBENENOUI Université de Bangui - Maà®trise en droit public (relations internationales) 2006 |
B- LES RESULTANTES DES DIFFERENTES NEGOCIATIONSLes différentes négociations et pourparlers de paix relatifs à la crise du Darfour ont un point commun qui consiste à déboucher sur une solution négociée, capable de jouer un rôle de réducteur d'ampleur de la crise. Ce procédé repose sur le consentement des parties et l'organe de médiation ne peut faire que des propositions, surveiller la pertinence des débats, apaiser et créer un climat favorable à la négociation. Ainsi donc comme nous venons de le dire, les négociations visent dans la mesure du possible un objectif précis et dans le cas de l'espèce, les différentes négociations ont chacune un corps de revendications venant de part et d'autre des parties protagonistes. Le premier accord intérieur dans la crise du Darfour est celui du 08 Avril 2004 prévoyant un cessez-le-feu, l'accès à l'aide humanitaire et le désarmement des milices arabes. Cet accord est signé à N'djamena, raison pour laquelle il est appelé ''accord de N'djamena'' et en outre il a été initié par le Tchad sous l'inspiration du CPS qui craint qu'une inertie du Tchad puisse être interprétée comme une subversion. Le deuxième est l'accord de paix signé à N'djamena le 17 décembre 2004, entre le gouvernement du Khartoum et les rebelles du Mouvement national pour la reforme et le développement (MNRD), récemment apparu au Darfour. Par la suite, le 08 Février 2006, le Soudan et le Tchad signèrent un autre accord stipulant ''l'interdiction à utiliser le territoire de l'un pour des activités hostiles contre l'autre''. L'apparition de cet accord parmi ceux qui sont intervenus en vue de la résolution de la crise du Darfour devrait sans doute être sujette à doute et c'est pourquoi nous voulons clarifier son importance. Lorsque nous revoyons les différentes composantes de la population du Darfour, à savoir les « Fours »,les « Masalits » et les « Zagawas », cette dernière a joué un rôle déterminant dans cette crise et a impliqué d'une manière ou d'une autre, le Tchad indirectement dans le foyer de cette crise. De facto,tout accord intervenu entre les deux Etats voisins peut avoir une incidence dans la crise du Darfour et à posteriori lorsqu'il porte sur ce domaine sensible qu'est le respect de la souveraineté territoriale,cependant pour plus de précision,il est important de se référer à nos développement antérieurs.28(*) Le troisième accord qui n'est pas encore signé par tous les mouvements rebelles est le « Projet d'accord global » présenté par l'Union Africaine après des mois de négociations laborieuses à Abuja au Nigeria. Cette réticence de la rébellion a donné l'occasion à la Communauté internationale de donner un ultimatum jusqu'au 31 mai 2006 aux mouvements rebelles aux fins de les presser à parapher le texte de l'accord. Notons tout de même que cet ultimatum n'avait pas été respecté. In fine, il y a lieu de relever que les yeux sont tournés vers les formations rebelles en vue de mettre un terme à cette crise gravissime susceptible de déstabiliser l'Afrique centrale dans la totalité. Cependant, dans quelle mesure les différents accords avaient été respectés. * 28 Ces développements relatifs à la position stratégique du Tchad par rapport à la crise du Darfour apparaissent au second paragraphe de la première section du présent chapitre. |
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