Section 2 : les conditions socio-économiques
des communautés rurales défavorables à la mise en oeuvre
de la convention biodiversité
Les conditions socio-économiques sont
défavorables à la mise en oeuvre de la CDB, on dénote une
insuffisance des stratégies de réduction de la pauvreté
(Paragraphe 1) et une démographie galopante (Paragraphe 2).
Paragraphe 1 : l'insuffisance des stratégies de
réduction de la pauvreté
A/ La paupérisation des communautés
locales
Sur le plan socioéconomique, la situation
macroéconomique du pays née de la dévaluation
monétaire, de l'ajustement structurel et des effets de la
mondialisation, la dégradation des systèmes de production rurale
(agriculture, élevage et productions forestières) ainsi que la
chute des captures au niveau de la pêche artisanale et industrielle ont
déstabilisé l'économie des zones côtières et
ont contribué à l'aggravation de la pauvreté des
communautés locales, surtout dans la partie littorale.
Aujourd'hui plus de 600,000 personnes dont 200,000
pécheurs vivent dans la pauvreté et la précarité
des conditions d'existence91. La désagrégation des
systèmes ruraux de production a entraîné un mouvement
migratoire en direction des zones côtières entraînant
davantage de pression sur l'espace et les ressources.
Cette situation diverge fortement par rapport à la
situation antérieure durant laquelle la pêche constituait le
deuxième secteur d'exportation du pays et contribuait l'essentiel des
revenus et des intrants dans le système alimentaire des
communautés en termes d'apports protéiques.
L'État a fait des efforts importants pour respecter
les ratios de répartition des dépenses publiques retenues dans le
DSRP, en vue de promouvoir un développement durable et favorable aux
couches les plus démunies.
Cependant, le problème de l'efficacité des
dépenses publiques se pose toujours avec plus d'acuité.
B/ L'insuffisance des alternatives de reconversion des
communautés vers d'autres activités
La lettre de politique de gestion intégrée des
ressources marines et côtières repose sur une mise en oeuvre
concertée de mesures de gestion des par les acteurs de la pêche et
de conservation dans les zones d'intervention. La remise en état des
pécheries nationales implique forcément la réhabilitation
et conservation des habitats et des espèces menacées par la
gestion « éco systémique » à l'intérieur
et autour des aires protégées et des zones de péche.
Dans le méme ordre d'idée, la conservation des
habitats et de biodiversité, notamment par la création d'aires
protégés, doit prendre en considération les questions
sociales et économiques qui fondent les activités de
pêche.
91 Cisse A.G., La biodiversité dans la SRP et
le CDMT. 17 pages.
http://www.cbd.int/doc/nbsap/nbsapcbw-wafr01/nbsapcbw-wafr-01-sn-02-fr.pdf
En matière sociale, un système de micro
financement pour l'assistance à la reconversion des pécheurs et
pour la mise en oeuvre de solutions alternatives à la pratique de la
péche artisanale est en cours de mise en place dans le cadre du
programme GIRMAC.
Un Fonds de Développement Communautaire pour les
communautés de pêche a été mis en place et les
premières initiatives financées dans quatre sites pilotes.
Mais les résultats bien qu'encourageants demeurent une
goutte d'eau dans l'océan des difficultés du secteur.
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