La dégradation des terres est à l'origine de la
baisse des revenus des populations rurales. En effet, l'effet combiné
des symptômes de dégradation des terres (sécheresse,
salinisation, acidification, érosion, baisse des rendements, ;;;) a
contribué à installer une situation de pénurie alimentaire
et de disette dans les campagnes. Devant de telles difficultés sans
cesse croissantes, les populations rurales ont développé des
stratégies de survie qui, pour la plupart, se traduisent par d'intenses
pressions sur les ressources naturelles (défrichement de terres
impropres à la culture ou peu fertiles sans apport de fertilisants,
surpâturage avec ses effets négatifs sur les ressources
naturelles).
De plus l'accélération de l'épuisement
des sols et la disparition du couvert végétal (principale source
d'alimentation du bétail) réduisent encore davantage les
rendements, donc les revenus agricoles et rompent l'équilibre
écologique. C'est le cercle vicieux dégradation - pauvreté
- dégradation.
La forte humanisation et la présence
d'activités touristiques (chasse cynégétique et
braconnage) dans la zone pourraient contrarier les programmes de conservation
de la biodiversité. L'exemple le plus illustratif de cette situation est
le phénomène de prolifération des plantes aquatiques
liées aux activités anthropiques.
Ainsi dans les écosystèmes aquatiques, la
prolifération des plantes envahissantes pose d'énormes
problèmes au fonctionnement de l'écosystème et aux
conditions de vie des populations locales. L'installation d'un barrage
anti-sel, à Diama, sur le fleuve Sénégal par l'OMVS est la
principale cause de la multiplication des espèces envahissantes,
elle-méme liée à la permanence de l'eau douce en amont de
Diama.
Si la prolifération de Salvinia molesta
(fougère d'eau) et Pistia stratiotes (laitue d'eau) semble
aujourd'hui maîtrisée, celle de Typha australis est
toujours plus préoccupante. La lutte biologique n'est pas encore au
point, l'enlèvement mécanique suppose des efforts physiques et
financiers considérables et pourtant dérisoires face à une
diffusion incontrôlable des graines par le vent. Cette infestation est
très préjudiciable sur le plan de l'accès à l'eau
et de la circulation (pecheurs en particulier), de l'écoulement
hydraulique (effet de frein dans les canaux, les défluents et
sédimentation), du rôle d'abri ou de nidification pour des
espèces animales ellesmêmes redoutables (notamment les oiseaux
mange-mil, Quelea quelea, granivores). .
Par ailleurs, la diversité des groupes sociaux et les
intérêts divergents des acteurs peuvent susciter une discussion
sur la volonté d'harmonisation des approches de gestion. Par exemple,
les préjudices liés à l'agrobusiness entrainent les
disfonctionnements environnementaux qui perturbent l'équilibre des
écosystèmes.
Un autres cas défavorable à la conservation de
la biodiversité qui a marque ces vingt dernières années
est l'ouverture, le 03 mars 2003, d'un canal de délestage sur la langue
de Barbarie (pour répondre au risque d'inondation de la ville de Saint
Louis) a entrainé une forte dynamique sédimentaire qui se
manifeste par l'élargissement de cette brèche et l'ensablement de
sites hautement productifs au niveau du Gandiole92.
Les écosystèmes terrestres ont connu les plus
importantes modifications suite aux feux de brousse et à la pression
démographique surtout en raison des modes d'exploitation et à
l'extension des terres de culture. Actuellement, dans le PNNK, de nombreuses
espèces animales sont aujourd'hui menacées du fait de la perte de
leurs habitats.
L'analyse des causes anthropiques de perte de
biodiversité dans les écosystèmes marins et côtiers
fait ressortir le caractère aléatoire de l'agriculture qui a
provoqué un afflux d'acteurs vers le secteur de la
pêche93. D'autres événements comme la
dévaluation du franc CFA et la forte demande extérieure en
ressources halieutiques, ont également donné à ce secteur
une plus grande importance pour l'économie nationale.
La pression croissante sur les ressources a accentuée
les menaces sur la biodiversité dans les écosystèmes
marins et estuariens. Parmi les causes et menaces de perte de la
biodiversité, on pourrait citer : l'augmentation de l'effort de
péche (surexploitation); la fragmentation et la destruction des habitats
; la pêche sous-marine sur les lieux de reproduction et l'utilisation de
techniques ou d'engins inappropriés et prohibés. A cela
s'ajoutent des rejets de déchets solides et d'eaux usées
domestiques et industrielles non traitées qui induisent une
eutrophisation des baies et lacs.