L'analyse critique du PFIE a fait ressortir que, méme
si sa proposition d'ERE n'avait pas toute l'envergure de celle définie
dans la Charte de Belgrade (1976) et dans les objectifs de la Conférence
de Tbilissi (1978), elle constituait un enrichissement appréciable en
matière d'éducation environnementale au Sénégal.
En ce qui concerne la pérennisation de cette proposition,
elle paraît plutôt modeste.
D'une part, malgré une appréciation positive du
Programme dans les milieux qui ont été associés à
son expérimentation, il s'avère que les acteurs ont du mal
à traduire cette adhésion dans la vie de l'école, et en
particulier dans les pratiques de classe. D'autre part, si une certaine
pérennisation de l'ERE est en voie de se réaliser à la
faveur de l'intégration de l'éducation environnementale au
nouveau curriculum de l'enseignement primaire et au référentiel
de compétences pour la formation des instituteurs, la pauvreté de
la proposition d'éducation environnementale qui fait l'objet de cette
intégration, tant sur le plan des contenus environnementaux que des
approches pédagogiques, sème le doute sur son association
à une véritable ERE.
Toutefois l'opérationnalisation90, surtout
dans le cadre scolaire, se heurte à une série de contraintes qui
freinent l'impact de l'ERE :
90 Niang A.S., 2010. L'ÉTAT DE LA SITUATION ET
des PERSPECTIVES D'AVENIR De l'éducation relative à
l'environnement au SENEGAL. 5 pages.
http://www.planetere.org/bulletin/2010/pdf-doc/ete/SituationERE-Senegal.pdf
· manque de formation des enseignants (initiale ou
continue), non maîtrise de la pédagogie interdisciplinaire,
· contraintes administratives (contrôles continus,
respect de l'emploi du temps),
· -classes surchargées (effectifs allant de 70
à plus de 120 élèves dans un grand nombre de classes),
· indisponibilité de matériel didactique
adapté aux conditions locales (dans certaines écoles il n'y a pas
d'électricité, l'emploi du matériel audiovisuel est donc
impossible), absence de synergie entre acteurs, représentations socio
culturelles négatives sur l'environnement, etc.
C'est là autant de raisons qui doivent faire
réfléchir sur un programme global d'éducation relative
à l'environnement. Le CEFE qui a pris la relève souffre d'un
manque criard de ressources qui réduit sa marge de manoeuvre.
Il faudra systématiser l'organisation des
journées mondiales de la biodiversité
célébrées le 22 mai de chaque année. Ce sont des
moments clés de communication sur l'état de la
biodiversité et sensibiliser le grand public.