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La contribution de la Convention sur la diversité Biologique à  la protection de l'environnement au Sénégal: bilan de 20 ans d'application

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par Maà¯mouna OUMAROU IBRAHIM
Université de Limoges - Master 2 droit international et comparé de l'environnement. 2011
  

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Section 2 : L'inadéquation des mécanismes de financement et de partage

Le mécanisme de financement en place est inadéquat, il est non seulement insuffisant pour la conservation et la gestion des aires protégées (Paragraphe 1) mais aussi génère des difficultés dans l'accès aux ressources et le partage des avantages au profit des communautés autochtones (Paragraphe 2).

Paragraphe 1 : Un financement insuffisant pour la conservation et la gestion des aires protégées

A/L'inadéquation du dispositif de mobilisation et de gestion des financements pour la conservation

L'insuffisance des ressources financières a historiquement été une contrainte majeure pour pérenniser les initiatives de gestion de la biodiversité au Sénégal et dans les pays voisins. Une revue des dépenses publiques et une analyse économique de la conservation au Sénégal ont été effectuées sur la période 2001-200584.

Elle consiste à faire un diagnostic rétrospectif des dépenses publiques en vue d'évaluer l'impact, l'efficacité et l'efficience dans l'utilisation des moyens financiers internes et extérieurs effectivement mobilisés et injectés dans la réalisation des activités et le fonctionnement des services intervenant dans la gestion de la biodiversité notamment ceux de la Direction de l'Environnement et des Etablissements Classes (DEEC), de la Direction des Eaux et Forets, de la Chasse et de la Conservation des Sols (DEFCCS), la Direction des Parcs Nationaux (DPN) et ceux de la DPM.

Cette revue des dépenses publiques allouées au secteur de la biodiversité a permis de faire les constats suivants.

i. Insuffisance des ressources

L'Etat a consenti des efforts importants dans la prise en charge des dépenses du secteur et reste le premier bailleur de fonds. Depuis 2001 on constate une véritable volonté des autorités à améliorer les conditions des services qui interviennent dans la gestion des ressources naturelles. Néanmoins sa contribution dans les investissements reste très modeste de même les collectivités locale occupe une part marginale dans le financement des investissements.

Les dépenses de fonctionnement sont très insuffisantes par rapport aux objectifs qui sont assignés.

Pour remédier à cette situation, il faudrait :

? Améliorer le système de préparation du budget de fonctionnement en renforçant l'organisation des séances d'arbitrage interne sur le projet de budget,

84 La finalité de la RDP est d'aider à définir des stratégies visant à améliorer et à rationaliser les ressources financières et à optimiser l'efficacité et l'efficience des dépenses publiques du secteur de la biodiversité.


· Sensibiliser d'avantage les décideurs politiques sur la nécessité d'accroître les ressources allouées au secteur à partir d'études solides sur la place et le rôle du secteur dans l'amélioration des performances du secteur primaire, dans la lutte contre la pauvreté etc.

· Procéder à un audit de tous les projets du secteur, pour situer leurs faiblesses et leurs performances afin de corriger et de gérer les contraintes liées au budget

· Donner une autonomie aux différent projets ou directions qui opèrent dans le secteur, dans la mobilisation des ressources ;

· Pour les parcs et réserves, leur allouer une contrepartie des recettes générées pour leur fonctionnement ;

· Faire bénéficier le secteur de l'initiative PPTE85 ;

· Mettre en place un fonds fiduciaire pour le financement du secteur.

ii. Manque de visibilité des ressources disponible

Cela est surtout constaté pour les ressources en provenance de l'extérieur. Il constitue une contrainte majeure pour une bonne maîtrise de la programmation des activités du secteur.

Il faut donc un instrument de gestion efficace qui permet de procéder à un cadrage de tous les investissements à court et moyen terme. Et la mise en oeuvre d'un CDMT86 cohérent et adapté doit permettre de lever cette contrainte.

iii. Lenteurs dans l'exécution des budgets

L a mise en oeuvre d'un CDMT efficace suppose une déconcentration effective des dépense de fonctionnement et une décentralisation réelle de dépenses d'investissement ; ce qui permettrait d'atténuer les lourdeurs administratives en matière d'exécution des budgets.

iv. Difficultés dans la mobilisation des ressources

Le niveau d'absorption des ressources reste une préoccupation majeure dans l'exécution des projets de développement du secteur. C'est pourquoi il sera nécessaire :

· De renforcer la formation des gestionnaires comptables, par rapport aux nouvelles dispositions et procédures de l'UEMOA, du nouveau code des marchés et de la réglementation fiscale ;

· D'étudier avec tous les partenaires au développement la possibilité de développer le financement des projets à travers l'appui budgétaire ;

· De mettre en place un cadre de programmation budgétaire permettant un meilleur suivi des dépenses des partenaires au développement ;

· De procéder à des comptes rendu périodique sur la situation du projet, l'état du budget et des dépenses exécutées ;

85 Le Conseil d'administration du Fonds monétaire international (FMI) a approuvé le lundi 19 avril le dossier du Sénégal relatif au point d'achèvement de l'initiative PPTE (pays pauvres très endettés).

86 Le manque de capacités d'absorption que traduit de façon persistante le faible taux d'exécution des projets d'investissement public a conduit a la mise en place complète à l'échelle nationale et dans les secteurs prioritaires de la démarche « Cadre de Dépenses à Moyen Terme (CDMT) ». Elle permettra d'améliorer la programmation et la gestion des dépenses publiques.

v. Absence d'un système d'information

L'information demeure en effet un élément important pour une meilleure maîtrise des financements du secteur. Pour cela il faudrait :

· Mettre en place des mécanismes internes comme externe de contrôle ainsi que des audits financiers pour renforcer la transparence dans l'exécution des projets ;

· Disposer d'un système comptable permettant un suivi et une disposition régulière de l'information ;

· Renforcer les capacités de gestion au niveau décentralisé ;

· Doter les services de technologie et de moyens logistiques leur permettant d'être plus opérationnels

· Etudier avec tous les partenaires la possibilité de contourner les lourdeurs ou de minimiser les contingences liées à la disponibilité des financements ;

? Redynamiser le système de suivi évaluation des performances.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams