L'efficacité de la gestion des aires
protégées a fait l'objet d'une évaluation en
201053. Elle n'a porté que sur les aires
protégées qui sont des zones humides et/ou marines situées
entre Saint-Louis et le delta du fleuve Saloum, soit au total douze (12) sites
sur les dix sept (17) gérés par la DPN. Les parcs et
réserves (Parc National du Niokolo Koba et Réserve de Faune du
Ferlo Nord) ainsi que ceux situés dans la région naturelle de la
Casamance (Parc National de la Basse Casamance, Réserve Ornithologique
de Kalissaye et AMP d'Abéné) n'ont pas été prises
en compte dans cette évaluation54.
La figure 3 affiche les résultats des
différentes rubriques (conception et planification, processus de
gestion, moyens et résultats). Au total, la gestion dans l'ensemble des
parcs, réserves et AMP apparaît moyenne.
20
15
Résultats Processus Moyens Planning
10
5
0
Figure 3 : résultats efficacité de la
gestion des aires protégées (DPN, 2010)
Au Sénégal, la plupart des sites de haute
biodiversité se situe dans des zones transfrontalières. C'est
pour cette raison que l'Etat développé une stratégie de
gestion durable et concertée des ressources naturelles avec les pays
voisins à travers la mise en oeuvre de projets et la création de
réserves transfrontalières.
53 DPN, 2010. RAPPAM SENEGAL. 53 pages.
54 La méthodologie employée est
celle développée par le World Wide Fund for Nature (WWF) :
méthode d'évaluation rapide et d'établissement des
priorités de gestion des aires protégées (RAPPAM). Elle se
fonde sur le cadre d'évaluation mis au point par la Commission Mondiale
des Aires Protégées (CMAP).
> Le projet Niokolo-Badiar
Le complexe écologique Niokolo-Badiar
(951 000 ha) formé par les parcs nationaux du Niokolo-Koba (913 000) au
Sénégal et du Badiar (38 000 ha) en Guinée constitue un
des derniers grands ensembles d'habitats de la grande faune d'Afrique de
l'Ouest. La mise en oeuvre du projet Niokolo-Badiar à travers une
cogestion assurée par les deux pays a permis d'importantes
réalisations en termes de conservation et de valorisation des ressources
naturelles, de surveillance, d'infrastructures, de recherche et de formation,
de sensibilisation et d'organisation des populations locales.
> Le projet biodiversité
Mauritanie-Sénégal
Le projet couvre une bande large de 50 km de part et d'autre
du fleuve Sénégal (100 km) et longue de 600 km, soit 60.000
km2 de superficie. A travers ce Projet Biodiversité, les
Etats de la Mauritanie et du Sénégal se sont engagés
à mettre en oeuvre une stratégie de gestion durable de la
biodiversité dans la vallée du fleuve Sénégal avec
comme objectif majeur de contribuer à la sauvegarde et à la mise
en valeur des ressources naturelles à travers une gestion communautaire
des ressources naturelles.
> Le projet de gestion intégrée des
adventices aquatiques proliférantes en Afrique de l'Ouest
(PGIAAPAO)
Ce projet a cherché à prendre en charge des
espèces aquatiques nuisibles Eichhornia crassipes, Salvinia
molesta et Pistia stratiotes sur quatre réseaux fluviaux
communs á plusieurs états en Afrique de l'Ouest (Ghana,
Bénin, Nigeria, Niger, Mali, Sénégal, Mauritanie et la
Gambie). La combinaison de trois méthodes de lutte (enlèvements
mécanique, manuel et lutte biologique) a permis de réduire les
infestations par les végétaux aquatiques.
> La Réserve de Biosphère
Transfrontalière du Delta du fleuve Sénégal
Cette réserve transfrontalière mise en place
par le Sénégal et la Mauritanie est la seconde du genre en
Afrique et constitue un modèle dans la cogestion des ressources
naturelles. Cette réserve avec ses nombreux écosystèmes
humides, constitue un sanctuaire important pour la conservation des oiseaux
migrateurs. Elle contient cinq sites Ramsar (Djoudj, Gueumbeul, Ndiaël,
Diawling Chat Tboul) et deux sites du patrimoine mondial, dont la ville de
Saint-Louis. Un plan de gestion conjoint a été
élaboré et des actions de développement ont
été initiées avec l'ensemble des collectivités
concernées. Initialement, les impacts de la restauration se sont surtout
fait sentir dans les parties du bas-delta où des progrès
importants ont été accomplis dans la gestion de l'eau.
> Le Projet de Réserve de Biosphère
Transfrontalière Delta-Niumi
Le Sénégal partage avec la Gambie un riche
complexe écologique composé de la Réserve de
Biosphère du Delta du Saloum (Sénégal) et du Parc National
du Niumi (Gambie) qui nécessite une gestion rationnelle et durable.
Cette contiguïté a encouragé le développement d'un
cadre de coopération transfrontalier autour de la gestion durable des
ressources naturelles et la promotion de la dynamique communautaire.
Ainsi, grâce au soutien de Wetlands International
à travers le projet WOW (Wings Over Wetlands) et l'UICN, les deux pays
se sont engagés dans un processus de création d'une
réserve transfrontalière ; un protocole d'accord est signé
entre les deux parties. Ce projet doit aboutir dans un premier temps à
un plan de gestion transfrontalière des ressources naturelles et plus
tard à la création d'une Réserve de Biosphère
Transfrontalière.