c/ Perspectives :
Les relations entre l'Etat et les régimes
d'assurance maladie ne doivent pas être à sens unique
c'est-à-dire que tous les deux ont un rôle à jouer. Ce
«lien» ne sera possible qu'une fois que seront remplies certaines
conditions de départ. D'abord, les régimes d'assurance-maladie
communautaire doivent être considérés comme un instrument
national pour une meilleure protection financière plutôt que comme
des entités isolées. En d'autres termes, il faut créer
un
partenariat en vertu duquel le soutien technique et
financier de l'Etat devient naturel. Deuxièmement, une interconnexion
entre les régimes d'assurance-maladie obligatoire et communautaire et
l'Etat est essentielle. La dynamique de l'assurance sociale est
différente d'un pays à l'autre, et donc la prévision de la
rapidité de l'amélioration de la protection financière au
niveau national est très difficile. Les régimes
d'assurance-maladie communautaire ont généralement donné
jusqu'à présent des résultats modestes, surtout en termes
d'affiliation. Une des principales raisons est que de nombreux régimes
sont apparus il y a relativement peu de temps et ont encore besoin de temps
pour se développer. Il est très probable que les régimes
d'assurance-maladie communautaire auront au mieux un rôle de
complément. L'Etat doit donc, définir leur place dans le cadre
d'une politique nationale de financement de la santé permettant à
ces régimes d'assurance de contribuer à l'objectif de protection
financière universelle. (Carrin, 2003).
Parmi les experiences de MAS considérées
réussies par plusieurs spécialistes: «Ghana and especially
Rwanda are powerful examples in Africa showing that political will, clear
action plans, national scope of implementation beyond pilot project settings,
existence of regulatory frameworks, and - last but not least - the unequivocal
acceptance of the need of subsidies to finance partly or totally the premium
for the poorest in society are a must. Under these conditions, CHI in Ghana, or
the Mutuelle de Santé in Rwanda, today
contributes significantly to progress towards universal coverage.» (Criel
et al, 2010)
Pourquoi on a présenté la MAS comme une
alternative pour atteindre l'objectif de CMU ? Pourquoi on voulait s'inspirer
des régimes communautaires alors que la Tunisie a un système
d'AMO obligatoire depuis 2007 ? L'idée des systèmes de MAS ne
pourrait-elle être une manière de contourner la rigidité du
système tunisien basé sur l'exercice d'une activité
professionnelle (inspirée de la réforme de la
sécurité sociale entreprise par Bismarck en 1883) ?
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