CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR LES DIDACTICIELS
Les nouveaux objecti fs de politiques en matiere
educative dans le monde en general et en A frique en particulier sont acces sur
l'integration des technologies. Ces technologies correspondent a un grand
ensemble plus ou moins diversifier, parmi lesquelles, les logiciels de dialogue
et de connexion en ligne, les bibliotheques de donnees et d'images ren fermant
des supports pour des travaux pedagogiques, les terminaux et les supports de
contenus educati fs. Ces technologies sont plus connues sous le nom de logiciel
pour l'enseignement assiste par ordinateur (EAO).
L'enseignement assiste par ordinateur peut se de finir
comme un type de programme educati f concu pour servir d'outils d'enseignement.
Il est egalement l'un des nombreux termes associes a l'utilisation
d'ordinateurs dans l'enseignement. On peut trouver entre autres : etudes
assistees par ordinateur, etudes ameliorees par ordinateur, formation assistee
par ordinateur ou enseignement gere par ordinateur.
L'EAO concerne l'ensemble des materiels et logiciels
dedies a l'organisation et a l'implementation de l'education. L'EAO est un re
flet de changements techniques et sociaux plus larges, tels que la
delocalisation croissante des savoirs, le travail a distance,
l'individualisation de l'apprentissage, la mecanisation et la standardisation
du travail intellectuel.
L'EAO inclut toutes les applications numeriques
utilisees en temps reel ou en temps di ffere ayant un but didactique. Il
ressort clairement que l'EAO utilise des logiciels didactiques qui permettent
d'enseigner, de construire et d'asseoir le savoir des apprenants.
Pour mieux apprehender la notion de didacticiel, il
est important de retracer tout d'abord son evolution ce qui nous aideront a
percevoir l'importance de son usage actuel. Le deuxième axe de ce
chapitre fera ressorti une typologie des didacticiels ce qui permettra de
classer nos quatre didacticiels.
1.1 De l'&AO a l'utilisation des didacticiels
multimédias
Les premiers enseignements assistés par
ordinateur remontent a la machine a enseigner de Crowder
développé en 1959. C'est une machine trts sophistiquée qui
contient des rouleaux de films sur lesquels sont fixées des
séquences d'instructions multiples. Des consoles a boutons y sont relies
qui permettent aux élèves de répondre aux questions. Mais
a chaque nouveau cours, il faut recharger la machine, opération complexe
s'il en est une, ce qui en limite sérieusement la facilité
d'utilisation. Cette invention a marquer la naissance du premier didacticiel.
Dans les années 1960, la théorie behavioriste de l'apprentissage
va faire naitre ensuite l'enseignement programmé par ordinateur. C'est
un enseignement progressi f, structuré, individualisé et
basé sur la notion de ren forcement et ayant lieu sur un support
électronique (automate, ordinateur, livre, etc.). Il permet donc a un
apprenant de progresser seul a son rythme, dans la mesure ofi l'enseignement
programmé fonctionne par niveau d'acquisition : tant que les objecti fs
d'une séquence ne sont pas acquis, il n'y a pas d'évolution vers
le degré supérieur. Cet enseignement s'est beaucoup plus
développé aux Etats Unies et en France, ou plusieurs laboratoires
universitaires avec l'encouragement de leur gouvernement ont travaillé
au développement de cet enseignement.
L'enseignement programmé va inspirer
l'enseignement assisté par ordinateur, qui dans sa forme premiere
constitue une pédagogie de substitution a l'EPO. Il s'agit donc de faire
e ffectuer par l'ordinateur les tâches traditionnelles des pro fesseurs,
en rejetant les éventualités d'un recrutement massif
d'enseignants (Bayang et al. 2011).
Les premiers systèmes d'enseignement
assisté par ordinateur sont donc nés au début des
années soixante (Merlet, 1994)3. C'est une démarche de
formation utilisant des méthodes, des techniques et des moyens
informatiques comme outils de création et de présentation du
cours. Elle se déroule de maniere cyclique : présentation d'in
formations et d'une question, réponse de l'apprenant, analyse de la
réponse puis continuation ou branchement a une autre partie du cours. De
faVon générale, ces logiciels sont assimilables a des automates
d'états finis déterministes (Mounir, 2005).
3 (Marlet, 1994), cité
selon Mounir Beggas, (2005), p 34. « Modélisation par un systeme
multi-agents d'un hypermédia éducati f adaptati f dynamique
». Centre Universitaire d'Eloued.
L'EAO a realise ainsi le passage de cours magistraux
presentes par l'enseignant a des systemes plus riches et plus per formants
utilisant di fferents outils d'enseignement ou didacticiels. Contrairement au
cours magistral, dans lequel l'apprenant recoit passivement l'in formation,
l'EAO permet d'introduire un genre d'interactivite dans l'enseignement, tel que
l'utilisation des moyens multimedias (images fixes ou animees et son aux
côtes de texte ecrit).
Selon (La f ifi, 2000)4 les didacticiels
d'enseignement assiste par ordinateur sont incapables de resoudre eux-memes les
problemes qu'ils posent, d'organiser ou de diriger un dialogue correspondant au
pro fil d'un apprenant et d'e ffectuer des retroactions. Cette absence de
flexibilite dans l'interaction homme-machine pose le probleme d'ajout de
nouvelles notions au sujet d'enseignement ou nouvelles taches pedagogiques. Ils
ne permettent pas a un enseignant ou un expert du domaine de modifier la
maniere d'enseigner sans reimplanter le systeme a chaque etape. Ces insu
ffisances vont donc faire naitre l'Enseignement Intelligemment Assiste par
Ordinateur (EIAO) et le Systeme Tuteur Intelligent (STI), qui sont les
applications des techniques et des principes de l'intelligence arti ficielle
(IA) a l'enseignement assiste par ordinateur. L'EIAO est donc une reprise de la
problematique de l'EAO par l'intelligence arti ficielle. L'espoir de developper
des tutoriels reellement intelligents va donc voir le jour avec le progres des
outils de representation et de traitement des connaissances, des interfaces
homme-machine et des systemes experts (Bertrand, 2001)5.
L'EAO n'est en fait pas ne dans la sphere de la
pedagogie, mais plutôt dans le domaine de l'ingenierie et de l'industrie.
Notamment, dans les annees 70 l'EAO a connue une phase d'evolution croissante,
avec le lancement en France de plus de 10 000 micro-ordinateurs dans les
etablissements pour developper une industrie francaise de l'in formatique, avec
la participation des firmes tels que Logabax, Telemecanique etc. Les
didacticiels font donc leur apparition de maniere concrete dans la sphere de
l'education.
4 (La fi fi 2000), cite selon
Mounir Beggas (2005), p.32. « Modelisation par un système
multi-agents d'un hypermedia educati f adaptati f dynamique ». Centre
Universitaire d'Eloued.
5 (Bertrand, 2001), cite selon Mounir Beggas
(2005), p.32. « Modelisation par un système multi-agents d'un
hypermedia educati f adaptati f dynamique ». Centre Universitaire
d'Eloued
Pour ce qui est du contexte a fricain, il faudrait
attendre la fin des annees 1970 pour retracer l'apparition des premiers
ordinateurs dans les etablissements scolaires. Au Senegal par exemple il y a eu
un projet LOGO6 mis en place en partenariat avec la Massachusetts
Institute o f Technology (MIT). Les gouvernements a l'epoque ont voulu
entreprendre deux actions : initier les eleves a l'ordinateur, mais aussi a
l'utilisation de certains logiciels (Karsenti, 2007). Il faillait attendre les
annees 1980 pour voir l'A frique percevoir la necessite d'integrer la nouvelle
donne mondiale, celle de l'utilisation des didacticiels.
Ainsi nous dirons qu'au cours des annees, la
terminologie utilisee dans la description de l'arrimage entre la pedagogie et
l'ordinateur reflete l'evolution des finalites de l'enseignement. On parlera
d'abord d'Enseignement Programme par Ordinateur, puis d'Enseignement Assiste
par Ordinateur et eventuellement, d'Applications Pedagogiques de
l'Ordinateur.
Ancree dans une logique de diffusion du savoir, la
pedagogie basee sur l'usage des didacticiels doit se confronter a la navigation
du savoir. Car, il permet l'acces a des ressources jusqu'alors di fficilement
accessibles. Les TIC ou didacticiels multimedias ont facilite une mutualisation
des connaissances (Karsenti, 2007).
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