3. Organisation des
institutions et des associations
r) Comment s'organise l'Etat pour
l'intégration des migrants chinois ?
Face à cette population et les exigences
d'intégration auxquelles celle-ci est soumise de fait en venant
s'installer en France, les institutions de la Nation se retrouvent devant un
véritable défi afin de répondre d'une manière
conforme aux valeurs républicaines. Comment favoriser
l'intégration de migrants ayant une vision du monde radicalement
différente de la culture d'accueil ?
(1) Le Contrat d'Accueil et
d'Intégration
Le Haut Conseil à l'Intégration a défini
dans un rapport de 2007, 5 piliers définissant une politique de
l'intégration :
· Les politiques d'accueil avec pour noyau le Contrat
d'Accueil et d'Intégration
· La compensation des inégalités
principalement fondée par la loi de programmation pour la
cohésion sociale du 18 janvier 2005
· La lutte contre les discriminations et pour
l'acceptation de la diversité
· L'incitation à la participation à la
« vie de la cité »
· L'accès à la pleine citoyenneté
débouchant sur l'accession à la nationalité
française.
La politique sociale liée à l'immigration a
connu, depuis l'adoption des lois Sarkozy du 26 novembre 2003 et du 24 juillet
2006 (dites lois Sarkozy I et II), une évolution allant dans le sens
d'un durcissement des conditions d'entrée et de séjour des
personnes migrantes. Décourageant le regroupement familial, elles
promeuvent l'immigration dite choisie et ont également pour axe de
maîtriser les flux migratoires et favoriser l'intégration. C'est
dans ce cadre qu'a été élaboré le Contrat d'Accueil
et d'Intégration (CAI), pour un engagement volontariste
d'intégration républicaine.
Depuis la « loi Sarkozy II », la signature
d'un CAI est obligatoire pour les personnes primo-arrivantes. Elle leur impose
une formation civique sur les institutions françaises et les valeurs
républicaines, une session d'information sur l'organisation de la
société française, un bilan de compétences
professionnelles et une formation linguistique modulée suivant le niveau
de la personne. La carte de résident n'est accordée qu'à
ces trois conditions : l'engagement personnel de respecter les principes
qui régissent la République Française, le respect effectif
de ces principes et une connaissance suffisante de la langue française.
Ce contrat fait polémique, on lui reproche en effet
sous prétexte de favoriser l'intégration de surtout chercher
à limiter le nombre des installations en en rendant les conditions plus
difficiles. Par ailleurs il ne s'adresse qu'aux nouveaux entrants et n'a aucun
effet sur les populations plus anciennement installées et non
intégrées ni sur les immigrés clandestins. C'est notamment
le cas chez les migrants chinois. Cette critique est reprise par Monsieur X,
président d'une association de jeunes
chinois : « Selon moi, le contrat d'intégration
a été mis en place pour limiter le nombre d'immigrés en
France et spécialement pour limiter le nombre de migrants chinois qui
pose problème au gouvernement français car celle-ci est opaque.
L'apprentissage du français est réellement problématique
chez les chinois, notamment pour ceux arrivés après leurs 13 ans
et les adultes, les mécanismes d'apprentissage étant beaucoup
moins évident chez eux. Le respect du contrat d'intégration est
forcément beaucoup plus difficile à respecter et limite de fait
la régularisation des migrants chinois adultes. A mon avis, cette
politique ne servira qu'à créer plus de
« sans-papiers » car elle ne tient pas compte des
spécificités culturelles ».
C'est en effet une critique relevée par d'autres
associations craignant que ce contrat augmente le nombre d'immigrés
clandestins car les conditions d'installation légale sont plus
contraignantes.
L'apprentissage de la langue, dans l'ensemble de mes
entretiens revient sans cesse et apparaît comme le facteur essentiel de
l'intégration et comme nous l'avons vu en amont sa non maîtrise
est elle factrice de vulnérabilité. Comment l'Etat organise-t-il
cette apprentissage ?
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