PROBLEMATIQUE
Le niveau de développement varie d'un pays à un
autre . C'est pourquoi, les Etats ont été
catégorisés dans le monde suivant leur niveau
d'épanouissement dans tel ou tel domaine. On distingue globalement d'un
côté, le bloc des pays industrialisés comme les Etats-Unis
d'Amérique, le Canada, la France...,et de l'autre, le bloc des pays en
développement tel que le Bénin, le Niger, le Nigeria, le
Burkina-Faso... Même au sein de chaque bloc, le développement
n'est pas standard. En Afrique, dans le bloc des pays en développement,
on peut encore distinguer les Nouveaux Pays Industrialisés (NPI) comme
le Nigeria et la Côte d'Ivoire, des Pays Moins Avancés (PMA) comme
le Bénin, la Somalie, le Rwanda et le Togo. C'est un système de
contraste qui se vérifie également à l'intérieur
d'un seul et même pays où des régions abritent des
populations moins aisées que d'autres. C'est précisément
le cas du Bénin qui n'échappe pas à ces
caractéristiques généraux des pays pauvres d'Afrique
En effet, les années quatre-vingts(80) ont
été pour le Bénin la période de l'effondrement en
matière de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) et
d'opportunités de lutte contre la pauvreté. Le PIB a décru
au rythme de 0,4 % par an, occasionnant ainsi la perte ou l'effritement des
revenus des populations et aussi la diminution sensible des capacités de
financement des services publics
d'obédience sociale par l'Etat (INSAE
,1998). Les mesures de relance
économique prises par le Gouvernement béninois
comme les Programmes d'Ajustement Structurel (PAS) ont certes engendré
des résultats macroéconomiques, mais n'ont pas manqué
d'accentuer l'inflation appauvrissante au niveau des populations ; et tout ceci
ajouté aux effets néfastes de la dévaluation du franc CFA
survenue en 1994 avec une augmentation des prix dans l'ordre de 50 %.Ce
phénomène de pauvreté généralisée est
d'autant plus poignant en milieu rural que les études sur les conditions
de vie des ménages ruraux réalisées en 1994-1995 par le
Ministère du Développement Rural d'alors avec
15 l'appui du Programme des Nations-Unies pour le
Développement, ont révélé que deux tiers
(2/3) des pauvres se trouvent dans les zones rurales et sont
devenus plus vulnérables qu'il y a quinze ans
(PNUD,1997). En d'autres termes, le monde rural
béninois qui abrite 70 % de la population nationale (RGPH,
9+) et qui fournit 40 % du PIB et 75 % d'opportunité
d'emploi (PNDC, 98) reste et demeure paradoxalement
le foyer de la vulnérabilité
extrême des populations. Dans cette situation, les
couches sociales les plus exposées aux affres de la pauvreté sont
surtout les femmes et les enfants.
Face à ce problème et après le constat de
l'échec remarquable des PAS dans la lutte contre la pauvreté, les
pays en développement se sont engagés sur la voie des
réformes institutionnelles notamment celle de la décentralisation
de l'administration de l'Etat et du secteur financier. Ainsi, parmi les efforts
déployés par les Etats, les Organisations Non Gouvernementales
(ONG) et les Partenaires au Développement aujourd'hui pour
réduire le niveau de vulnérabilité des populations
pauvres, la stratégie de microfinancement des activités
génératrices de revenus occupe t-elle une place non moins
importante.
Elle permet d' a 1nclure les exclus D de la
société dans un
environnement social moins pénible en leur facilitant
l'accès aux crédits pour le développement de
l'économie locale. Cette nouvelle forme de lutte contre la
pauvreté a déjà fait ses preuves en Indonésie, en
Bolivie, en Tanzanie, au Kenya, au Burkina-Faso ....et surtout au Bangladesh
avec la banque Gramen
(UNESCO, Jan v1er,97).
Cependant, la question fondamentale qui reste
posée est de savoir si dans le contexte béninois, la
microfinance, telle que pratiquée depuis le
début des années 90, offre des opportunités
certaines aux bénéficiaires pour qu'ils puissent alléger
un tant soit peu leurs souffrances quotidiennes. Ou, constitue-t-elle une
pression de micro-dette pour des populations déjà en
détresse ? Certes, d'autres études antérieures se
sont déjà intéressées à la question
notamment celles de AGNIKPE Alain ; de BASSA A. C.
Jocelyne
16 (Mémoire FASJEP, 1987) ; de DATO
Camille (Mémoire, FASJEP, 1990) ; et de SINZOGAN Claude
(document de travail de la cellule d'analyse de politique
économique, Décembre 2000)... Seulement, elles ne se sont pas
focalisées sur la microfinance en tant qu'outil efficace de
réduction de la pauvreté. Elles se sont intéressées
pour la plupart au processus de financement de l'agriculture locale; à
la capacité et au fonctionnement des institutions de microfinance. C'est
ce qui justifie d'ailleurs l'originalité de la présente recherche
qui permet de mettre à la disposition de l'Etat , des ONG, des
Partenaires au Développement, des populations et des pratiquants de la
microfinance, des résultats scientifiques pouvant
servir d'éléments d'appréciation de
l'efficacité de cette stratégie de réduction de la
pauvreté au Bénin et en particulier dans la commune
d'Adjarra. C'est pourquoi, les objectifs ci-dessous ont été
fixés après avoir énoncé l'hypothèse
suivante .
HYPOTHESE DE RECHERCHE
La microfinance constitue un instrument efficace de
réduction de la pauvreté en milieu rural
béninois.
OBJECTIF GENERAL
Mesurer l'impact de la microfinance sur la pauvreté
communautaire en milieu rural au Bénin.
OBJECTIFS SPECIFIQUES
> Analyser le degré de satisfaction des besoins sociaux
des membres des
Groupements à Vocation Coopérative (GVC) de la
commune d'Adjarra > Identifier les obstacles majeurs liés à la
pratique de la microfinance selon
l'opinion des bénéficiaires.
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