3.4. Analyse et interprétation des
résultats
Les résultats de ces estimations montrent que les
dépenses réalisées en investissement sont plus
orientées vers les besoins en équipement que les besoins en
matériel. Ils montrent bien qu'une augmentation de 1% des besoins
prévus en équipement augmente les dépenses
réalisées en investissement de 0.452%. Tandis que une
augmentation de 1% des besoins prévus en matériel fait
croître les dépenses réalisées en investissement de
0.4%. Aussi une augmentation de 1% de l'épargne brute fait monter les
dépenses réalisées en investissement de 0.159%.Ces
résultats ne correspondent pas aux résultats attendus quant aux
effets des besoins en équipement et en matériels sur les
dépenses réalisées en investissement local. En effet la
variation de 1% des besoins en équipement entraine une variation 0.452%
des dépenses réalisées en investissement au niveau des
collectivités locales. De même une variation de 1% des besoins en
matériel fait varier les dépenses réalisées en
investissement au niveau des communes de 0.4%. En ce qui l'épargne
brute, les résultats confirment bien les signes attendus. Ils montrent
bien que les dépenses réalisées en investissement sont
plus orientées vers les besoins prévus en équipement que
les besoins en matériel. L'analyse de ces résultats, après
les différents tests de significativité montre que les besoins en
équipement, en matériel et l'épargne brute ont un effet
sensible sur les dépenses réalisées en investissement.
Mais comment s'explique alors cette significativité des résultats
?
Les raisons de cette significativité peuvent être
de deux ordres : la nature et l'exploitation de l'épargne brute et du
diagnostic effectué sur les différents besoins soit en
équipement ou en matériel prévus au niveau de la commune.
Il faut noter que seule l'épargne ne permet pas d'avoir un niveau
important de dépenses réalisées en investissement au
niveau des communes.
33
Réalisé par : Bernadin
AKODE
En effet, il est très important de faire de profonds
diagnostics pour ressortir les vrais besoins en équipement et en
matériels de la collectivité locale nécessitant des
dépenses en investissement pour son développement. Les
différents coefficients obtenus par rapport à ces besoins
montrent le niveau de diagnostic des besoins au niveau de ces communes, ce qui
justifie bien la nécessité de faire une analyse minutieuse pour
montrer leur influence sur les dépenses réalisées en
investissement au niveau de la collectivité. En ce qui concerne
l'épargne brute, sa faible influence observée par rapport aux
autres variables, confirme le niveau de performance de la politique
utilisée par ces collectivités dans le cadre de la mobilisation
et de l'exécution de leur épargne brute. Mais cette faiblesse des
coefficients de l'épargne brute montre que les ressources
allouées par les collectivités, à elles seules ne
permettent pas aux communes d'avoir un niveau important de réalisation
en investissement. Soit elles ont été insuffisantes pour
exécuter les différentes dépenses liées à la
réalisation de ces besoins ou bien la politique d'investissement est mal
conçue. Cette faiblesse de l'épargne brute peut provenir de
plusieurs sources.
De plus, les contraintes des finances publiques vers les
communes et la faiblesse de la productivité fiscale locale peuvent
réduire la capacité de mobilisation de la commune. De même
la non pertinence de la réforme de fiscalité locale constitue
également un frein dans la mobilisation de l'épargne brute au
niveau de la commune. Cette faiblesse peut également provenir de la
corruption. En effet, la corruption a un effet négatif sur les finances
de la collectivité. Elle ralentit les dépenses en investissement
local. Comme l'ont montré Reinikka et Svenson (2005), Rose-Ackerman
(1998), la corruption a bien un impact négatif sur le
développement socio- économique du territoire, voire celui de
tout le pays. De même ce niveau de l'épargne observé peut
dépendre de la participation de la population puisque c'est la
participation de la population qui fait accroître les ressources du
budget de la commune. Aussi permet-elle de responsabiliser, de mobiliser,
d'engager et d'auto-discipliner l'ensemble des citoyens de la commune. Elle a
pour conséquence directe le développement de la commune, des
réalisations en réponses aux attentes des populations. Elle rend
crédible le budget, permet la réalisation de la politique de
l'institution communale, ainsi qu'une prise de conscience des citoyens sur la
réalité des ressources, de la gestion budgétaire et
comment générer davantage de ressources. Cette participation
permet aux populations de s'inclure réellement dans le processus de
développement de la commune. Ainsi plus la mobilisation de
l'épargne brute et le diagnostic profond des besoins en
équipement et en matériel sont de grande importance, plus le
niveau de dépenses réalisées en investissement est
élevé, Caeteris Paribus.
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