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Corrélation genre et participation politique: une analyse des causes et impacts de l'invisibilité des femmes dans les institutions politiques de la RDC, avec un regard particulier sur Kindu dans la province du Maniema (1960-2011)

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par Kalonge GASTON
Université de Kindu - Diplôme d'études supérieures en sciences politiques et administratives 2011
  

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II.1.2.Sur le plan de l'éducation

La proportion de femmes de 15-49 ans sans instruction est quatre fois plus élevée que celle des hommes (21 % contre 5 %) et les hommes sont proportionnellement deux fois plus nombreux que les femmes à avoir achevé les niveaux secondaires ou supérieurs (65 % contre 41 %). La proportion des personnes de 15-49 ans qui ne savent ni lire ni écrire (analphabètes) atteint 41 % parmi les femmes.

Cette situation n'est pas actuelle, car depuis l'enquête organisée par le Bureau de l'UNICEF en 2001, la situation des femmes est la même. Le taux de scolarisation des filles s'élevait à 75,7 % contre 76,8 % pour les garçons. Le taux d'analphabétisme des femmes est de 14,5 % contre 6 % pour les hommes

Les résultats de notre étude effectuée par le moyen d'une enquête à Kindu montrent les réalités selon lesquelles, plusieurs causes expliquent cette différence en matière d'éducation notamment, les difficultés d'accès, l'abandon du aux grossesses, aux mariages précoces, au manque de revenu, à la tradition qui poussent les parents à déconsidérer la scolarité des filles etc.

Quelques exemples au niveau de la ville de Kindu insistent sur le statut inférieur des femmes dans le domaine de l'éducation par rapport aux hommes.

A Kindu, l'accès à l'école semble plus difficile pour les filles que les garçons à partir du niveau secondaire. En effet, si le rapport filles / garçons dans le primaire est de 91,5% et donc proche de 100% (c'est-à-dire qu'il y a 9 filles pour 10 garçons dans ce cycle), ce ratio descend à 55,5% (un peu moins de 6 filles pour 10 garçons) au secondaire pour atteindre 8,6% pour l'enseignement universitaire (1 fille pour 9 garçons).

Cette situation se traduit par un niveau moyen d'éducation des femmes (5,7 années) inférieur à celui des hommes (7,1 années) et un taux d'alphabétisation des femmes (36,2%) plus faible que celui des hommes (48,2%).

Comme dit ci-haut, la pauvreté mais aussi la grossesse ou le mariage précoce à Kindu sont les principales causes de l'abandon de la scolarisation des jeunes filles. En effet, si 74,2% des garçons ont arrêté leurs études pour des raisons financières, 61,7% des filles de Kindu évoquent ce problème financier tandis que 22,3% ont arrêté leurs études à cause d'une grossesse ou un mariage.

D'ailleurs, selon l'EDS, la proportion de jeunes filles de 15-19 ans qui ont déjà commencé leur vie féconde s'élève à 26,9% dans la Province du Maniema. En résumé, des programmes ciblés sont nécessaires pour que les filles de Kindu puissent poursuivre leur scolarité autant que les garçons. Ceci est d'autant plus nécessaire que les enquêtes montrent l'influence positive de l'éducation des mères sur la santé des enfants.

La situation socio politique qu'a traversée la province du Maniema ces dernières décennies a eu un impact négatif sur le Genre. Elle est à la base de la dislocation des familles, suivie d'une situation de précarité que vit la femme Congolaise à tous les niveaux. On observe une permutation drastique du rôle de la femme : chef de famille nombreuse dû au décès du conjoint suite aux conflits armées et/ou au VIH / SIDA, enrôlement forcé dans les milices combattantes, divorcée par suite des violences sexuelles, femmes de compagnie pour les soldats, prostitution. On constate également, en exploitant le rapport annuel (exercice 2008) de la Division Provinciale de l'Agriculture du Maniema, l'existence d'une déperdition au niveau de la productivité agricole où les femmes occupent 52 % des forces de travail et assure 75 % de la production alimentaire.

Aujourd'hui en RDC en général et dans le milieu où nous avons fait notre enquête en particulier ( la ville de Kindu), l'emploi non structuré occupe une grande majorité des femmes qui s'adonnent à des activités de survie afin de lutter contre la montée de la pauvreté du fait de la modicité des salaires payés dans l'emploi formel dominé par les hommes et le manque des ressources monétaires en général.

Les conclusions des consultations participatives indiquent également que les droits des femmes sont violés ; des discriminations sont constatées dans tous les domaines de vie : droits, éducation, santé, accès aux ressources etc. En ce qui concerne l'inégalité de l'accès à l'éducation homme/femme, on constate un abandon précoce des filles dû aux grossesses, aux mariages précoces et à certaines traditions qui poussent les parents à déconsidérer la scolarité des filles.

La situation de dépendance économique de la femme vis-à-vis du revenu du mari est à la base de la violence dont elle est victime. Les violences et sévices sexuels sont monnaie courante. Les violences sexuelles ont entraîné la propagation de la pandémie du VIH / SIDA dans les zones à conflits. Ces violences continuent même en période post conflit sur l'ensemble de la province.

Les femmes sont encore en minorité au sein des institutions et structures de l'Etat notamment au niveau du gouvernement, du parlement, de l'administration publique, du secteur privé, des syndicats, des coopératives, des organisations professionnelles ainsi qu'au niveau des organisations communautaires de base. En effet, le guide biographique des femmes cadres et leaders, réalisé par le M.S.AF et UNICEF, montre que le taux de représentativité des femmes aux postes de pouvoir politique estimé à 10 % pour l'ensemble de la République et dans la province du Maniema, le taux n'est que de 1 % par rapport aux hommes.

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