DEDICACES
Ce Mémoire, conclusion de toute notre formation à
l'INP-HB est dédié à nos parents :
À notre père FOSSOU Félix et à
notre mère POKOU Florentine pour la vie qu'ils nous ont
donnée;
À notre cousin KONAN Georges et sa famille pour le
soutien moral et financier indéfectible ;
Et enfin,
À la famille ETTIEN pour sa grande contribution à
la réalisation de notre cursus scolaire à Yamoussoukro.
FOSSOU KOUAKOU ROMAIN
INTRODUCTION
L'azote, en tant que composant omniprésent dans les
biomolécules (protéines, acides nucléiques, vitamines...),
est l'élément constitutif des végétaux le plus
important après le carbone. Malheureusement, la concentration de ses
formes assimilables dans le sol (ammonium, nitrate, etc.) est souvent limitante
pour la bonne croissance des plantes et constitue de ce fait, très
fréquemment, le facteur clé de la production agricole (ROGER
et al., 1996).
Certaines plantes, notamment les légumineuses, ont
réussi à s'affranchir de cette limitation en établissant
des relations symbiotiques avec des bactéries capables de fixer l'azote
atmosphérique grâce à un complexe enzymatique, la
nitrogénase. Cette symbiose est indubitablement le facteur majeur
expliquant le grand succès de cette famille de plantes en agriculture
(NOEL, 2009). En effet, cultivées pour leurs graines (riches en
protéines) ou pour leurs propriétés fourragères,
les légumineuses occupent 12 à 15% des terres cultivables dans le
monde et représentent 27% de la production mondiale des cultures. Plus
de 35% des huiles végétales proviennent de leurs productions avec
en tête le soja et l'arachide et les légumineuses à graines
contribuent à elles seules pour 33% aux besoins azotés de
l'alimentation humaine (VANCE et al., 2000 ; GRAHAM et VANCE,
2003). Par ailleurs, la rotation des cultures avec ces plantes permet
d'économiser les engrais azotés, très coûteux en
énergie fossile et contribuant à l'effet de serre via
l'émission de grandes quantités d'oxyde nitrique (CRUTZEN et
al., 2007).
L'étude de cette importante symbiose depuis plus de 100
ans a permis de comprendre certains mécanismes de son
établissement et d'explorer la diversité biologique des deux
types de partenaires associés. Dans certains cas, ces études ont
conduit à la sélection de souches très performantes de
bactéries fixatrices d'azote et le développement de leur
inoculum. Les inoculats permettent en effet d'améliorer la
productivité des légumineuses en culture, de mieux réduire
leur dépendance vis-à-vis des engrais azotés et de
s'inscrire par conséquent dans la logique d'un développement
agricole durable.
Pour la légumineuse tropicale Cajanus cajan
ou pois d'Angole (5ème légumineuse à graines en
terme de production), l'étude de la diversité de ses symbiotes a
permis d'identifier aujourd'hui environ une dizaine d'espèces
bactériennes. Celles-ci appartiennent à trois principaux genres
de rhizobia ou Bactéries Nodulatrices de Légumineuses (BNL). Il
s'agit des genres Rhizobium (BENDER et al., 1986;
WOLDE-MESKEL et al., 2004 a), Sinorhizobium (CHEN et
al., 1988 ; DUBEY et al., 2010) et Bradyrhizobium
(RAMSUBHAG et al., 2002 ; WOLDE-MESKEL et al., 2004 a).
Toutefois, ces études taxonomiques ont été principalement
menées en Inde et en Afrique de l'Est, respectivement premier et
deuxième centre de diversité et de culture de cette
légumineuse à graines (SMARTT, 1990 ; VAN DER MAESEN,
1990 ; SINGH, 1991 ; SONGOK et al., 2010).
En Afrique occidentale, quelques études similaires ont
été menées seulement au Nigéria (ABAIDOO et
al., 2000), alors que toute cette partie du continent africain constitue
également une zone de production d'importance de cette plante de grande
utilité (NENE et SHEILA, 1990).
Notre stage se propose d'étudier la diversité
génétique des rhizobia nodulant le pois d'Angole en culture dans
un champ à Yamoussoukro. Il s'agit d'évaluer par PCR-RFLP de
l'ADNr 16S, la variabilité génétique des rhizobia
isolés de ce champ. Une collection locale des partenaires symbiotiques
de cette légumineuse sera également constituée.
Ce document qui présente les résultats de cette
étude, s'articule autour de deux parties. La première fait une
synthèse bibliographique sur le pois d'Angole, les rhizobia et le
processus de nodulation. Quant à la seconde, elle concerne
l'étude expérimentale qui décrit le site de collecte des
échantillons et les manipulations au laboratoire, le matériel et
les méthodes utilisés et enfin, présente les
résultats qui feront l'objet d'une discussion.
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