3.5.5. Origine de l'information
et modalité de communication
Nos résultats montrent que le dispensateur (pharmacien,
infirmier autorisé) est l'acteur le plus impliqué dans
l'éducation du patient sur son traitement médicamenteux
gériatrique au CHB. Ceci paraît le contraire de ce qui a
été trouvé ailleurs (O'Connell et al., 1992 ;
Dhôte et al, 1997) où l'information provenait plus souvent du
prescripteur plutôt que du dispensateur. En effet, tous les pharmaciens
en activité ont appris qu'ils ont l'obligation professionnelle de
s'assurer que les services qu'ils fournissent à chaque patient sont
d'une qualité adéquate y compris les informations qui
accompagnent le malade dans son traitement.
Concernant les moyens utilisés pour véhiculer
ces informations, il a été constaté que la communication
est à plus de 90% donnée oralement. La primauté de
l'information orale adaptable à chaque individu est certes
indéniable (ANAES, 2000). Cependant, l'information directe orale a ses
limites puisque plusieurs études ont montré que la moitié
des informations était oubliée dès la sortie de la
consultation (Falvo et al. 1988). Il est donc souhaitable de remettre aux
patients un document écrit, pour lui permettre de s'y reporter et/ou en
discuter avec toute personne de son choix. Toutefois, le médecin ou le
pharmacien doit s'assurer de la bonne compréhension des informations
délivrées.
De nombreuses études ont proposé comme moyen
d'amélioration de l'observance thérapeutique chez les personnes
âgées la mise en place d'outils de communication en direction des
patients expliquant les renseignements et autres éléments dont
ils ont besoin pour faire correctement usage des médicaments. Par
conséquent, si les patients ne savent pas lire comme c'est le cas dans
notre étude, le dispensateur doit essayer les pictogrammes (OMS,
1997 ; Quick et al., 1997).
3.5.6. Connaissance des
patients de leurs traitements médicamenteux
A la sortie de l'hôpital, la connaissance du traitement
reçu a été appréciée au regard de la
faculté du patient de préciser pour chaque médicament la
dose par prise et les horaires de prises, les seules informations que tous les
patients avaient reçues. L'étude a montré que les patients
n'ont pas une connaissance suffisante pour les accompagner à
adhérer aux traitements.
La faiblesse globale de l'information des patients sortant
d'hospitalisation a été illustrée dans d'autres
études (Holloway et al. 1996 ; Mac Cormark et al. 1997). Dans
l'étude d'Holloway et al. 1996, réalisée en sortie
d'hospitalisation sur de petits effectifs, 75 % des patients connaissaient le
nombre de prises quotidiennes d'au moins un de leurs médicaments, tandis
que 30 % en connaissaient les modalités et horaires de prise et 55 % au
moins un effet secondaire. Selon une étude faite à New York
(Municipal teaching Hospital), le nom des médicaments était connu
par 27,9% des patients tandis que leur indication était connue par 37,2%
des patients interviewés. Ces valeurs sont loin supérieures aux
nôtres.
Selon INRUD/OMS, plus de 100% de patients servis, doivent
connaître au moins le nom du médicament et la posologie de tous
les produits qui lui sont donnés. S'il a
été prouvé à maintes reprises que l'information des
patients sur les modalités de leurs traitements n'est pas toujours une
condition suffisante pour obtenir une bonne adhésion et une bonne
observance (Falvo et al. 1988), elle apparaît néanmoins comme une
condition sine qua non pour réduire les erreurs et les effets
indésirables. Une bonne connaissance des médicaments par le sujet
âgé comme l'écrit Legrain est un facteur de bonne
observance. Savoir à quoi sert le médicament qu'il prend, quels
sont les risques s'il s'arrête, s'il existe des interactions avec
l'alcool, l'alimentation ou d'autres médicaments, dans quelles
situations la tolérance du médicament peut être
modifiée est un facteur déterminant(Bauer et al.,2001)
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