REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But - Une Foi
*-*-*-*-*-*-*-*-*
UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP
FACULTE DES SCIENCES ET TECHNOLOGIES
DE L'EDUCATION
ET DE LA FORMATION (FASTEF)
MEMOIRE DE RECHERCHE POUR L'OBTENTION DU CERTIFICAT D'APTITUDE
AUX FONCTIONS D'INSPECTEUR DE L'ENSEIGNEMENT ELEMENTAIRE (CAIEE)
INTERACTIONS ENTRE ELEVES INSPECTEURS LORS DES
ACTIVITES COLLABORATIVES ET COOPERATIVES EN FORMATION INITIALE
Présenté par : M. Mouhamadou Bamba MBAYE
Sous la direction de : M. Abdoul DIALLO Formateur à
la FASTEF
TABLE DES MATIERES
CONTENUS
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PAGES
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SIGLES
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P.4
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REMERCIEMENTS
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P.5
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INTRODUCTION
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P.6
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CHAPITRE I : CADRE PROBLEMATIQUE
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P.8
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1. États des lieux
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P.8
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2. Culture professionnelle des inspecteurs de
l'éducation
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P.12
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3. Questions et objectif de la recherche
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P.16
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4. Enjeux de la recherche
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P.17
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CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE
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P.19
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1. Recension des écrits :
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P.19
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1.1. La professionnalisation
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P.19
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1.2. Le conflit sociocognitif
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P.22
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2. Hypothèses générales de la
recherche
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P.25
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3. Définition des concepts
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P.26
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3.1. Les interactions sociales
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P.26
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3.2. La motivation
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P.27
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3.3. Activités coopératives ou collaboratives?
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P.29
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3.4. La gestion axée sur les résultats (G.A.R)
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P.30
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3.5.La « stivation »
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P.32
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4. Missions, fonctions et rôles des inspecteurs de
l'éducation
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P.35
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5. Les spécificités des compétences
professionnelles de l'inspecteur
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P.36
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6. Les dispositifs d'apprentissages pour la
professionnalisation en
F2
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P.41
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7. Analyse du dispositif de
professionnalisation
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P.44
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CHAPITRE III : CADRE METHODOLOGIQUE
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P.46
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1. Approche méthodologique
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P.46
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2. Echantillonnage
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P.46
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3. Instruments de recueil des données
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P.47
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CHAPITRE IV : PRESENTATION, ANALYSE ET
INTERPRETATION DES RESULTATS
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P.51
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1. Présentation des résultats
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P.51
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1.1. Les dispositifs d'apprentissage
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P.51
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1.2. L'impact des activités collaboratives et
coopératives sur le
développement professionnel des élèves
inspecteurs
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P.52
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2. Analyse et interprétation des
résultats
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P.56
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2.1. Les dispositifs d'apprentissage
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P.56
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2.2. L'impact des activités collaboratives et
coopératives sur le
développement professionnel des élèves
inspecteurs
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P.57
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3. Synthèse des résultats
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P.58
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4. Discussion des résultats
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P.61
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CHAPITRE V : CONCLUSION
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P.63
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1. Éléments de réponse
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P.63
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2. Apports et limites de la recherche
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P.65
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3. Perspectives de la recherche
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P.67
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Références bibliographiques
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P.68
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Annexes
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Annexe 1 : Pré-questionnaire
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Annexe 2 : Questionnaire pilote
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Annexe 3 : Questionnaire administré
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Annexe 4 : Liste des tableaux et figures
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SIGLES
ACDI : Agence canadienne de développement
international
AFD : Agence française de
développement
CFEE : Certificat de Fin d'Études
Élémentaires
EFI : École de Formation des
Instituteurs
EPT : Éducation Pour Tous
GAR : Gestion axée sur les
résultats
IA : Inspection d'académie
IDEN : Inspection départementale
LPGSEF : Lettre de Politique
Générale pour le secteur de l'Éducation et de la
Formation
OMD : Objectifs du Millénaire pour le
Développement
PDEF : Programme Décennal de
l'Éducation et de la Formation PNUD : Programme des
Nations Unies pour le développement PTF : Partenaires
techniques et financiers
REMERCIEMENTS...
Plusieurs personnes ont enrichi ce travail de différentes
façons et j'aimerais les en remercier :
+ M. Abdoul DIALLO, mon directeur de recherche, pour sa
patience, sa
confiance et ses grandes qualités, tant humaines
qu'intellectuelles ;
+ le collège des formateurs de la section F2 pour leur
suivi professionnel durant
toute la formation ;
+ le pool des inspecteurs de l'inspection départementale
de Bambey, pour leur soutien et leurs précieux commentaires ;
+ mon père Ababacar MBAYE, ma maman Diakhou FALL, Papa
Yatma, mes frères et soeurs, mon épouse et mes enfants pour
m'avoir <<enduré>> et supporté durant mes
périodes difficiles, mes moments d'enthousiasme, ce qui a
été déterminant à la réalisation de ce
dossier de recherche ;
+ mes amis de la chambre 44, Cheikh Fall MBAYE, EL Cantara
SARR, Bassirou KASSE, Amadou Diop SALL pour leurs précieuses
interactions << adidactiques >> ;
+ tous les camarades stagiaires pour leurs encouragements et
conseils tout au long de cette recherche ;
+ Lamine NDIAYE inspecteur à l'Iden de Ziguinchor pour ses
conseils et soutien ;
+ Mame Selle NDIAYE inspecteur de l'éducation à
l'Iden Grand Dakar.
Cette courte énumération ne fait qu'illustrer de
belle façon l'importance des interactions dans la vie intellectuelle et
sociale d'un professionnel. Et justement c'est là le coeur de ce dossier
de recherche portant sur les interactions entre élèves
inspecteurs en formation initiale...
INTRODUCTION
Les années 1970 ont connu le développement d'une
perspective de construction sociale de l'intelligence et des connaissances par
des psychologues sociaux de l'École de Genève, continuateurs de
Piaget, tels que Doise, Mugny, Perret-Clermont.
Le modèle constructiviste et interactionniste qu'ils
proposent montre qu'un enfant qui coordonne ses propres actions avec celles
d'autrui, enrichit ses opérations. Il survient en effet un double
déséquilibre inter et intrapersonnel faisant appel
nécessairement à des confrontations et négociations entre
pairs. Autrement dit, les interactions sociales sont sources de progrès
cognitifs pour des enfants en situation d'apprentissage.
Notre recherche trouve son point d'ancrage dans cette
perspective constructiviste et interactionniste de l'apprentissage, mais dans
un autre champ, celui d'une formation professionnalisante, donc avec des
acteurs adultes.
Elle part du principe qu'à travers les interactions
sociales entre élèves inspecteurs en situation de formation, on
entre dans une logique de construction sociale de compétences
professionnelles et de développement de relations interpersonnelles
positives.
Ce qui du reste est important pour de futurs cadres qui
constitueront un levier stratégique majeur et essentiel pour le pilotage
et la conduite des réformes de toute politique éducative.
Dès lors, la réflexion sur une bonne formation
d'inspecteurs de l'éducation compétents susceptibles de
répondre au défi de la qualité doit rester une entreprise
de premier ordre.
Le caractère novateur de notre recherche est de se
proposer à l'étude du rôle prédictif d'un nouveau
modèle1 associé à la formation
professionnalisante des stagiaires et au sentiment d'entraide qu'ils
perçoivent entre camarades pour la participation active à leur
développement professionnel sans contrainte ni formalisme.
Ainsi, cette étude se propose de vérifier si des
interactions, entre stagiaires à travers des activés
collaboratives et coopératives se déroulant en dehors des cadres
institutionnels de formation, prédisent le développement des
compétences de base de la professionnalisation.
1 Il s'agit ici du modèle de « la
stivation » que nous développerons dans le cadre
théorique.
CHAPITRE I : CADRE PROBLEMATIQUE 1. État des
lieux
L'école comme organisation apprenante se
caractérise par sa capacité et sa volonté d'apprendre au
sens large, c'est-à-dire de modifier sa vision du monde scolaire, de
réussir son adaptation et ses innovations pour que son
développement produise des effets sur la qualité de
l'enseignement.
Le système éducatif sénégalais se
meut dans ce sillage au regard des récentes réformes mises en
place et le volume de ressources publiques mobilisées depuis le
démarrage du Programme Décennal pour l'Éducation et la
Formation (PDEF) initié par l'État en collaboration avec les
partenaires techniques et financiers (PTF) en association avec les
organisations de la société civile.
Ainsi l'élaboration et la mise en oeuvre du PDEF pour
un renforcement de la planification et de la gestion du secteur de
l'éducation trouvent sa justification dans de multiples initiatives
comme la conférence mondiale de Jomtien de mars 1990 avec le slogan
Éducation Pour Tous (EPT), le forum mondial de l'éducation de
Dakar de 2000 (Éducation pour Tous, Accès et Qualité), la
Déclaration du Millénaire pour le Développement de
septembre 2000 avec les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD), etc.
En avril 2009, au terme de la revue du PDEF, le signal
était donné pour une troisième phase dont
l'échéance 2011 reposait fondamentalement sur les axes
d'orientation suivants :
· l'élargissement de l'accès à
l'éducation et à la formation ;
· l'amélioration de la qualité et
l'efficacité du système (PDEF, 2009).
Au bout d'une année, les performances de
l'école sénégalaise du point de vue de ses
résultats relevés lors de la dernière revue du PDEF
d'Avril 2010 montrent que l'enseignement élémentaire a
enregistré, comme effet pour la composante qualité, des
performances scolaires louables avec une réelle amélioration par
rapport aux années précédentes.
Cela peut se justifier par (Revue PDEF, avril 2010) le taux
de réussite au Certificat de Fin d'Études
Élémentaires (CFEE) qui est de 60,8% pour un objectif fixé
à 61,14%, un taux d'achèvement enregistré avec un bond de
9,51 points, un taux de redoublement qui a baissé et enfin un taux de
transition de 59,5% en baisse comparé à 2008 (60,5%).
L'analyse tendancielle fait ressortir une évolution en
dents de scie de 2007 (60,1%) à 2010 (PDEF, 2010).
Pourtant, malgré ces progrès réalisés
pour une éducation qualifiante, le système reste miné par
d'importantes faiblesses.
Dans la dernière revue du PDEF (2010), les composantes
Qualité et Gestion achoppent sur les contraintes suivantes :
· la faiblesse du taux d'encadrement des enseignants ;
· la faible durée de la formation dans les
Écoles de Formation des Instituteurs (EFI) ;
· l'insuffisance de la logistique pour les tâches
d'encadrement ;
· le faible niveau d'exécution et de consommation
des ressources destinées à la qualité ;
· les difficultés de suivi du quantum horaire ;
· l'insuffisance du pilotage pédagogique (PDEF,
2010).
L'analyse de ces données montre que même si le
PDEF inscrit la qualité au coeur de tout son processus, dans sa
troisième phase d'exécution, en optant pour une approche
systémique définissant de nouvelles stratégies pour les
différents sous secteurs de l'éducation, un réel appui au
pilotage du système éducatif est plus que nécessaire.
La persistance des orientations et tendances lourdes depuis
2003 explique la faiblesse relative des résultats en termes de
qualité malgré l'importance des efforts déployés
dans la mise en place des intrants : dotations en manuels scolaires, formation
des enseignants, inspecteurs, etc. (Niane, 2005).
Le gouvernement du Sénégal conscient de cela
avait pourtant avec son Ministère de l'Éducation entrepris un
vaste programme2 d'une durée de trois ans (2005-2008) sur
financement de l'Agence française de développement (AFD) pour le
renforcement des capacités de son encadrement et multiplier les
formations pour ses inspecteurs.
L'objectif majeur de ce projet était la formation des
cadres du système éducatif sénégalais (inspecteurs
de vie scolaire, inspecteurs de l'enseignement technique) ainsi que la
préparation de la mise en place de la réforme qui visait à
améliorer la qualité des performances de tout l'encadrement du
Ministère de l'Éducation.
Dans cette volonté ministérielle de renforcer
le rôle de l'encadrement à travers ce projet de formation qui vise
le renforcement du système éducatif sénégalais en
permettant à tous ses cadres d'accéder à un très
haut niveau de performances dans leur domaine, la place des inspecteurs de
l'éducation n'est pas claire.
Or s'il est vrai que le but de tout pilotage est la recherche
de l'amélioration de la qualité (De Ketele, 1989), la
qualité d'un système éducatif, même si elle est une
exigence essentielle, reste néanmoins complexe et nécessite un
pilotage qui prend en compte toutes les composantes du système afin de
garantir l'atteinte d'objectifs émergeant à partir d'un
environnement social à multiples facettes, en phase avec les ressources
disponibles et les stratégies définies.
En outre, les facteurs qui contribuent à
l'émergence de la qualité sont multiples et difficiles à
faire jouer ensemble. Cela est dû au fait qu'ils peuvent relever du
contexte social, de l'organisation administrative et pédagogique du
contenu des programmes, de l'enseignant, etc. (Niane, 2005).
2 Ce programme est un projet dont les partenaires
sont le CIEP (centre international d'études pédagogiques), le
Ministère de l'éducation du Sénégal et le
Ministère de l'éducation nationale de la France. Voir plan du
site CIEP 2010
Attentif à la création de synergies
indispensables au développement global du système éducatif
et de l'efficacité du produit éducatif, le PDEF s'est
décidé de gérer tous les sous secteurs de
l'éducation et les rapports qui les relient de manière
systémique et formalisée pour s'assurer que le système
arrive à bon port dans le respect des attentes de l'ensemble des acteurs
tels que c'est défini dans la Lettre de Politique Générale
pour le secteur de l'Éducation et de la Formation (LPGSEF,
2005)3.
Pour réussir ce pilotage, une organisation devra se
faire à partir d'un certain nombre de rapports entre les
différentes composantes du système : la pertinence et le
réalisme des objectifs par rapport aux besoins, la cohérence
entre les moyens mobilisés et les objectifs, leur faisabilité par
rapport aux moyens disponibles, l'efficacité du système dans
l'atteinte de ses objectifs internes et/ou externes, la durabilité des
résultats obtenus, leur efficience, l'équité du
système...(De Ketele et Gérard, 2007).
D'ailleurs, le PDEF dans son déroulement se veut en
rupture avec une logique de projets trop ambitieux et dont les effets sont
mineurs. Il opte plutôt pour des programmes susceptibles
d'améliorer de manière efficiente les performances du
système éducatif.
De fait, s'engager à édifier un système
éducatif performant et excellent exige une vision claire de
l'éducation qui s'inspire des leçons du passé et de
l'expérience. La dispersion des politiques et des conceptions
éducatives, à travers des initiatives non inscrites dans une
démarche organisée, suffisamment éclairée et
stratégique, entraîne des gaspillages importants des ressources et
la démobilisation des acteurs.
Souvent les préoccupations de gestion à court
terme ont tendance à reléguer au second plan la vraie
réflexion de fond qui devrait sous-tendre toute politique
éducative.
Une vision stratégique doit intégrer la dimension
organique qui lie les différents stades d'enseignement.
3 Lettre de Politique Générale pour le
secteur de l'Éducation et de la Formation, janvier 2005
Et comme toute organisation, le système
éducatif prend appui sur un ensemble de composantes fondamentales en
interaction, mises en place sous forme de dispositifs susceptibles de favoriser
des interactions de qualité qui conduisent à des apprentissages
de qualité. Cela trouve toute sa justification du fait que la
qualité de l'école apprenante dépend de la qualité
de la coopération entre ses membres.
Et de tous les acteurs qui doivent contribuer au pilotage du
système éducatif, les inspecteurs de l'éducation qui sont
des cadres supérieurs de l'Éducation nationale constituent le
maillon essentiel voire indispensable pour conduire les réformes de la
politique éducative.
C'est pourquoi dans la revue du PDEF d'Avril 2010, il est
établi avec les Inspections d'académie (IA) et les Inspections
départementales (IDEN) un contrat de performance annuel. Cette
contractualisation est l'une des options de planification du PDEF pour
accroître entre autres la performance du système éducatif
dans l'atteinte des objectifs fixés (PDEF, 2010).
Le contrat de performance répond à un nouveau
paradigme de gestion axée sur les résultats (GAR)4 et
est fondée sur une responsabilisation des IA et des IDEN (PDEF, 2010)
qui sont des services déconcentrés de l'État.
En tant que professionnels des régulations dans
l'école, au service de l'évolution du système
éducatif et professionnels des continuums entre stabilité et
changements, les inspecteurs de l'éducation, dans cette dimension
privilégiée mais malaisée de leurs missions, sont tenus
d'adopter de nouvelles postures pour mieux assurer la mise en oeuvre de la
politique éducative telle que stipulée dans le PDEF.
2. Culture professionnelle des inspecteurs de
l'éducation
La réflexion sur la gestion du corps des inspecteurs
articulée à un pilotage politique du système scolaire et
susceptible de répondre au défi de la qualité doit rester
une entreprise de grande ampleur.
4 Voir la définition de ce concept dans le
cadre théorique.
La culture professionnelle des inspecteurs de
l'éducation s'inscrit ainsi dans un processus dynamique où
l'inspecteur doit prendre conscience du développement de
compétences nécessaires pour exercer avec efficience les missions
qui lui sont confiées dans un contexte de réforme en
évolution constante.
L'évolution de la formation des inspecteurs de
l'éducation ces dernières années pose une exigence de
professionnalisation qui nécessite la maîtrise de
compétences spécifiques dont l'acquisition ne procède pas
d'un simple transfert de savoirs et de savoir-faire déjà acquis
(Pernias, 2003).
Comme le suggère Pernias (2003), devenir cadre ne peut
pas se résumer à un simple adoubement institutionnel qui, sur la
base d'une expertise acquise, conférerait spontanément
légitimité professionnelle et compétences. Cela
relève plutôt d'une démarche de reconstruction identitaire
et professionnelle qui vise la maîtrise de compétences
individuelles et collectives spécifiques et l'acquisition d'une posture
nouvelle.
D'ailleurs, le nouveau plan de formation de la section F2
reflète une volonté manifeste de prendre en compte
l'évolution et les changements en cours des contextes d'éducation
pour un réajustement et une adaptation efficiente par rapport au
renouvellement des connaissances scientifiques et technologiques, mais aussi
à l'émergence de besoins nouveaux en matière d'encadrement
(Plan de formation F2, 2001).
C'est pourquoi, la professionnalisation des inspecteurs de
l'éducation, en formation initiale et continue, renvoie ainsi à
la notion de parcours où l'inspecteur est dans les dispositions
d'appréhender sa situation professionnelle dans son entière
complexité et d'agir de manière appropriée.
D'où l'urgence de renforcer les capacités de
gestion et de management des services d'éducation en développant
chez les inspecteurs un profil mieux adapté à la
complexité des tâches et à la multiplicité des
contextes d'intervention (Plan de formation F2, 2001).
Garants de la qualité des savoirs transmis,
organisateurs du système éducatif, régulateurs de son
fonctionnement et évaluateurs de ses résultats, les inspecteurs
de l'éducation restent un levier stratégique majeur dans la
réalisation de la politique éducative pour une efficacité
accrue du système.
Dans le même ordre d'idée, le plan de formation
de la FASTEF, élaboré à la suite d'une analyse de
contexte, définit un profil nouveau qui fait de l'inspecteur en plus du
spécialiste de l'intervention pédagogique, un concepteur, un
formateur, un gestionnaire du système, un promoteur de changement, un
consultant (chercheur - évaluateur) capable
d'«éclairer» les décideurs (Plan de formation F2,
2001).
Faut-il encore rappeler que ces missions de l'inspecteur de
l'éducation en évolution (Dikelé 2005) s'exercent sur
plusieurs plans visant aussi bien l'impulsion de la politique éducative
que la formation des personnels. A cela, s'ajoutent des fonctions d'expertise
administrative et pédagogique qui font que l'inspection a changé
de perspective (Dikelé 2005).
Par conséquent, toutes ces fonctions se sont
précisées et se sont développées à telle
enseigne que son expertise le conduit à intervenir dans un grand nombre
de domaines et requiert par ricochet un paquet ou socle de compétences
dont les aptitudes sont établies d'abord en formation initiale et
appliquées une fois sur le terrain.
Il s'agit de missions essentielles au bon fonctionnement du
système éducatif et qui confèrent un rôle majeur aux
inspecteurs de l'éducation en conformité avec leur statut.
En France, les missions des inspecteurs d'académie, des
inspecteurs pédagogiques et des inspecteurs de l'éducation
nationale s'exercent dans les différentes voies de formation : formation
initiale ou statut scolaire, apprentissage et formation continue.
On parle de mission d'évaluation, de mission d'animation
et d'impulsion, de mission de formation et de mission
d'expertise5.
En effet, la démarche de reconstruction identitaire et
professionnelle visée chez le futur cadre qu'est l'inspecteur de
l'éducation, nécessite la possession de réelles
qualités intellectuelles et humaines.
Les objectifs et buts de la formation des inspecteurs tels que
définis dans le plan de formation de la section F2 cherchent à
doter le futur inspecteur de compétences à la mesure des
défis à relever dans le cadre de l'exercice de ses fonctions
comme:
· la conscience de l'importance des fonctions du personnel
d'encadrement dans la mise en oeuvre de la politique éducative ;
· l'acquisition de l'ensemble des compétences
pratiques nécessaires à l'accomplissement des tâches
rattachées à ses fonctions ;
· la capacité de faire preuve d'esprit d'initiative
et de créativité, face à des situations nouvelles ;
· l'acquisition de capacités d'échanges et de
communication au sein de l'école et avec les différents
partenaires de l'éducation (Plan de formation F2, 2001).
Retenons que ce métier demande des aptitudes
spécifiques et appelle une connaissance approfondie du système
éducatif sénégalais, de ses missions, de son
fonctionnement et de ses évolutions. Ainsi, la réflexion sur les
orientations de notre politique éducative nationale, la prise de recul
sur sa propre expertise et une vision prospective sur les fonctions
d'inspection et de conseil exigent un sens de l'autorité et de la
responsabilité. C'est pourquoi, l'inspecteur doit montrer sa
capacité à transférer, dans un registre nouveau, les
compétences tirées de son expérience et articulées
aux différentes réformes mises en place.
5 Missions des IEN, NOTE DE SERVICE N°2005-089
DU 17-6-2005 MEN France
Á cet effet, doivent être
développées, au cours de la formation, des compétences
comme l'aptitude à communiquer, le sens de l'écoute, la
concision, l'analyse, la synthèse, la problématisation,
l'intérêt pour le travail d'équipe, etc. Leur
maîtrise satisfaisante en fin de formation et de professionnalisation est
estimée fondamentale et incontournable pour entrer dans le métier
et continuer de s'y former.
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