B- IMPACT DE LA
COOPERATION CHINOISE SUR LE MODE D'INSERTION TRADITIONNEL DU TCHAD DANS LE
COMMERCE INTERNATIONAL
Il est question ici de voir les impacts positifs et
négatifs.
1- Impact positif
la présence de la Chine en Afrique subsaharienne et
particulièrement au Tchad est définie en termes
d'opportunité historique, de catalyseur de développement, de
partenaire économique, d'investisseur et de "nouveau joueur" permettant
de desserrer l'étau des bailleurs de fonds traditionnels. Les aspects
tels que l'investissement, échanges commerciaux sont également
jugés de façon positive au Tchad à d'énormes
besoins en capitaux, technologie et infrastructure de la Chine répondent
à ces besoins contrairement à l'Occident qui est dans une logique
d'extraction des dividendes. Le cas de la raffinerie nous permet
d'illustrer : le Tchad avait sollicité la Banque Mondiale afin
qu'elle soutienne le projet de raffinerie de Sédigui, dans le cadre de
recherches de solution aux problèmes énergétiques.
Rappelons que la France et les États-Unis avaient refusé de
financer un tel projet estimant qu'il ne serait pas rentable. De plus, les
coûts des entreprises occidentales sont supérieurs de 50% à
ceux des entreprises chinoises. Les entreprises occidentales achètent le
pétrole en Afrique et le raffinent ailleurs, en raison de contraintes
environnementales et de la faible rentabilité de ce secteur sur place.
Les Américains ou les Européens refusent de participer à
ces projets parce qu'ils ne veulent pas transmettre leur savoir-faire et parce
qu'ils soutiennent leur prix de vente élevé du prix
pétrole raffiné. Cette raffinerie doit permettre
d'intégrer sur le marché local des produits finis à prix
bas, de favoriser la consommation domestique de butane et
d'électricité à des tarifs susceptibles de les substituer
au bois de chauffe dont l'exploitation intense accroît les
problèmes de désertification, de réduire substantiellement
le prix du kWh, et de limiter les importations de carburants et pourra
être exporté du fait de sa capacité.
La structure des investissements chinois confirme ce statut de
partenaire de développement. Premièrement, ce sont les
investissements chinois qui expliquent en majeure partie les taux de croissance
des pays africains ces dernières années. Deuxièmement, les
investissements chinois ne se sont pas uniquement portés vers les
matières premières (pétrole), ils se sont aussi
dirigés vers des secteurs générateurs de
développement (infrastructures, la cimenterie télécoms,
textiles, tourisme, industrie alimentaire, etc.). Le cas de la cimenterie est
crucial car le Tchad qui importe du ciment de l'extérieur produira
lui-même.
On estime également que la présence chinoise a
contribué à améliorer le niveau de vie des populations les
plus pauvres (sur plus du consommateur): l'impact le plus évident est
l'accessibilité à des biens de consommation bon marché (de
qualité variable) comme jamais auparavant.
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