4. Sophrologie dynamique de Caycedo
Depuis sa création en 1960, la sophrologie
Caycédienne a connu de nombreuses évolutions jusqu'{ se
définir telle une « science de la Conscience et des valeurs de
l'existence. C'est une école scientifique inspirée de la
phénoménologie, qui étudie la conscience, et une nouvelle
profession clinique prophylactique qui se spécialise dans la
conquête des valeurs de l'existence > (Chene P-A., 1996). Cette
méthode est souvent considérée dans le monde sportif comme
la référence en terme de préparation mentale. « Dans
le domaine du sport, la sophrologie entend préparer les athlètes
{ devenir maître d'eux-mêmes, à se valoriser et à
mettre en harmonie leur corps et leur esprit> (Chevallon S., 1995).
Afin d'atteindre cet objectif de positivation de l'action {
tout prix, la méthode permet au sujet d'atteindre un état de
conscience particulier, un état de veille, où il pourra à
sa guise créer des souvenirs artificiels au sein de son subconscient.
Pour obtenir les résultats escomptés, le sujet doit passer par
plusieurs étapes.
La première, incontournable, est une phase de
relaxation soit inspirée par la méthode de Schultz, soit par la
relaxation dynamique de Caycedo, d'essence orientale. Cette étape
préparatoire permet au sujet d'aborder les autres étapes plus
spécifiques
de la méthode de sophrologie Caycédienne :
sophronisation simple, sophronisation de base vivantielle, sophro-substitution
sensorielle~
5. La proprioception :
La proprioception peut se définir comme la
sensibilité des muscles, des os et des articulations. L'optimisation des
qualités proprioceptives de l'athlète revient { effectuer une
centration psychique sur ses sensations intrinsèques. Le concept de
proprioception englobe par conséquent l'ensemble des sensibilités
somesthésiques et kinesthésiques d'un individu.
La focalisation sur les sensations proprioceptives ou
sensorimotrices, présentes ou { venir, engage le sportif vers l'action,
vers une activité de non-pensée. « La performance exige en
quelque sorte de l'athlète une désubjectivation. Il semble bien
qu'{ défaut d'une désactivation de la pensée,
l'efficacité corporelle ne soit pas optimale. Il s'agit en quelque sorte
de déloger son esprit de son corps » (Duclos K., 2002). En effet,
suite aux travaux d'auteurs tels que Platonov V.N. (1988) ou Weineck J. (1990),
le monde sportif semble calquer la préparation mentale sur une politique
de l'automatisme. La bonne préparation reviendrait { obtenir un geste
épuré de toute dimension affective, déshumanisé,
machinal. Cette quête de l'objectivité gestuelle nous amène
à envisager le geste sportif comme une action sensorimotrice la plus
proche possible d'une réalité de fait. Alors que la pratique
sportive se définit avant tout comme un lieu d'évolution et de
maturation pour ses pratiquants, nous assistons ici à un retour vers une
qualité motrice particulière, primitive. En effet contrairement
à ce que nous pourrions attendre, la quête de la haute performance
semblerait aussi s'appuyer, dans certains cas, sur des phases de
motricité primitive, où l'acte prend le pas sur le travail
psychique. « Les pratiques sportives en privilégiant l'action
mettent l'accent sur l'être, sur l'effet d'existence et pas sur la
pensée> (Mousay J.D., 1990).
Ce rapprochement vers une réalité objective
engage l'athlète dans un comportement particulier, qui n'est pas sans
nous rappeler celui définit par Marty P. (1963) et la psychosomatique de
l'Ecole de Paris, chez les sujets opératoires.
Les méthodes de relaxation précédemment
citées permettent le travail d'une nouvelle réalité,
épurée de tout affect. En se focalisant sur les perceptions
corporelles,
ces techniques entraînent l'athlète d'une part {
Agir en pilotage automatique, et d'autre part, { optimiser sa gestuelle
sportive. L'amélioration des qualités proprioceptives conduisent
l'athlète vers une gestuelle réfléchie, oü les phases
de contraction et de relâchement se succèdent en fonction des
besoins de sollicitation. Là oü un stimulus donne lieu à une
réponse motrice effective, préprogrammée et fonctionnant
sur le mode de « l'arc réflexe».
D'une manière somme toute réductrice, nous
pouvons noter que ces techniques d'entraînement sont combinatoires. Elles
s'appuient { la fois sur les perceptions sensori-motrices de l'athlète
et sur un travail de visualisation mentale du << projet » de course,
oü trajectoire, technique, tactique et sensations proprioceptives se
retrouvent.
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