6. Imagerie mentale
Le deuxième outil utilisé par ces trois
méthodes de relaxation est l'imagerie mentale. « L'imagerie et la
répétition mentales se caractérisent par la
répétition symbolique, c'est-à-dire « dans sa
tête>>, d'une action ou d'un mouvement sans bouger la moindre
partie de son corps» (Chevallon S., 1995).
En ce sens, nous pouvons aisément envisager les
techniques de relaxation comme une forme d'outil permettant l'acquisition et le
perfectionnement d'un facteur particulier de la performance: la
préparation mentale. En effet les trois méthodes de relaxation
précitées ci-dessus se référent { une focalisation
de l'esprit sur le corps avec ses perceptions et ses représentations.
Chacune de ces techniques doivent amener l'athlète vers une construction
de sa propre représentation mentale, sa représentation visuelle,
de son schéma corporel.
Le premier écart que nous pouvons noter entre cette
définition de l'imagerie mentale et celle utilisée dans le cadre
de la préparation mentale réside dans <<le fait de ne pas
bouger la moindre partie de son corps» (Chevallon S., 1995). En effet
comme nous l'avons dit précédemment, la préparation
mentale est avant tout une technique combinatoire, oü viennent se
juxtaposer imagerie mentale et proprioception.
Néanmoins dans ces deux cas, l'imagerie mentale
consiste { la création d'un film mental, interne ou externe. Cette
répétition grandeur nature du projet d'action permet {
l'athlète d'acquérir une première expérience du
projet moteur,
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d'appréhender les différentes rythmiques, ainsi
que les différentes trajectoires. L'athlète vit la course de
l'intérieur. Il imagine son corps en action. Il passe et repasse dans
les différentes trajectoires en anticipant les différentes
variabilités environnementales. L'ensemble de ces données,
basées sur les expériences de l'athlète, accompagne
l'athlète dans la conception de sa stratégie de course.
L'entraînement mental ne peut pas, par conséquent, se
réduire à une simple optimisation des qualités de
l'imagerie mentale de l'athlète. L'ensemble des perceptions tactiles,
auditives, kinesthésiques, somesthésiques et
coenesthésiques viennent s'y ajouter. «Visualiser mentalement un
mouvement entraîne une excitation cérébrale et de
légères contractions des muscles. Cela a des répercussions
physiologiques.
Ainsi, lors d'un exercice, les échanges gazeux sont
plus intenses, la fréquence respiratoire augmente, de même que la
fréquence cardiaque et la pression sanguine» (Chevallon S.,
1995).
La préparation mentale positionne l'athlète dans
une bulle qui le protège du monde extérieur. Cet état
particulier de conscience s'accompagne d'une sensation de toute puissance,
l'athlète se sent intouchable, si bien que tout paraît sous
contrôle. Malheureusement cette bulle possède aussi son revers de
la médaille. En effet l'isolement occasionné peut aussi
être { l'origine de contreperformances, puisqu'il éloigne
l'athlète de la réalité extérieure et des
aléas environnementaux. Ainsi il est relativement fréquent de
voir des jeunes athlètes complètement démunis dans
l'action, suite { une discordance entre la construction et la
réalisation du projet de course. Nous voyons ici toute la
complexité de l'utilisation de la préparation mentale, où
conditionnement { l'effort et liberté de l'athlète peuvent
parfois devenir antagoniste. Par conséquent, le travail de la
préparation mentale doit permettre le contrôle par
l'athlète de cette double relation. Il doit être capable de se
protéger dans cette bulle tout en restant { l'écoute, en hyper
vigilance face aux événements.
La performance de haut niveau est notre premier centre
d'intérêt, nous avons défini et expliqué les
différents facteurs qui déterminent la performance sportive, donc
en deuxième partie nous allons analyser et interpréter dans le
cadre
Partie théorique
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expérimental les résultats trouvés à
travers un questionnaire qui est notre moyen d'investigation.
Partie
Expérimentale
Partie expérimentale
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