Le festival, légitimation ou instrumentalisation d'un concept ?( Télécharger le fichier original )par Camille PLANTE Groupe EAC - ESARTS : Ecole Supérieure de gestion de médiation des Arts 2005 |
Annexe 7Editorial du magasine Images, juillet-août 2005. In Images, n°11, « Festivals de l'été : Arles, Honfleur, Perpignan... », juilletaoût, 2005, page 39 à 42. Annexe 8RéaLisation d'un questionnaire destiné à L'attention du pubLic du festivaL Chroniques Nomades. Questionnaire à l'attention du public du festival Chroniques Nomades : Merci de rempLir ce questionnaire et de Le remettre au comptoir du FestivaL OFF situé dans Les Greniers à SeL, vos réponses nous permettront de mieux vous connaître : Festival Chroniques Nomades
2/ Comment avez-vous connu L'existence du FestivaL Chroniques Nomades ? 3/ Le FestivaL Chroniques Nomades est-iL Le motif principaL de votre présence à HonfLeur? 4/ Pensez-vous revenir pLusieurs fois au festivaL Le temps de votre séjour ? 5/ A combien d'éditions du festivaL Chroniques Nomades avez-vous assisté ? 6/ Vous rendez-vous cette année à d'autres festivaLs de photographie, de musique, théâtre, danse, bande dessinée, art contemporain, cinéma, autres... 7/ QueLLe est pour vous La principaLe quaLités du FestivaL Chroniques Nomades? 8/ QueL en est sont principaL défaut ? 9/ Donnez une note de satisfaction généraLe du festivaL de 0 à 10 : 10/ En trois mots, qu'évoque pour vous Le terme « festivaL » ? Le Festival OFF 11/ Avez-vous visité Les différents Lieux d'exposition du festivaL OFF ? 12/ Pensez-vous qu'iL serait intéressant d'éLargir Le festivaL OFF sur d'autres sites ? Et Vous... 13/ D'où venez-vous ? De HonfLeur ou de ses environs Du département du CaLvados De La Région Basse-Normandie De La région parisienne D'une autre région D'un pays étranger Moins de 25 ans De 25 à 35 ans De 35 à 55 ans De pLus de 55 ans 14/ Dans queLLe tranche d'âge vous situez-vous ? Annexe 9Plan d'accès Honfleur. Site de l'Office du Tourisme de Honfleur, http://www.ot-honfleur.fr/Carteset-Plans,11,0,0.html, consultation 16 novembre 2006. Annexe 10Affiches des éditions du festival chroniques Nomades de 1997 à 2006. ENTRETIENS Annexe 11Chronique d'une adéquation fuyante. Compte-rendu d'entretien : CLaude Geiss, directeur artistique du festivaL Chroniques Nomades, Paris, Le 11 avriL 2006. La retranscription servile a été validée par l'interviewé. CHRONIQUE D'UNE ADEQUATION FUYANTE Parcours d'un directeur artistique, Claude Geiss, et de son festival de photographie, Chroniques Nomades, ou la question soulignée d'une alchimie nécessaire et périlleuse entre les idées des uns et les désirs des autres. Le festival Chroniques Nomades fête cette année ses 10 ans, comment envisagezvous cette édition ? « Pour son dixième anniversaire, Le festivaL Chroniques Nomades se régionaLise. A côté de HonfLeur, son port d'attache, iL s'instaLLe égaLement à TrouviLLe, proposant ainsi pLus d'expositions déconcentrées dans des Lieux pLus diversifiés ». Pourquoi avoir attendu 10 ans pour envisager un développement du festival ? En dix ans, La situation du festivaL a beaucoup évoLué, La révoLution du numérique met en périL Les Laboratoires photographiques qui n'assurent pLus La production de nos exposants. Avec une aide des coLLectivités territoriaLes qui stagne et un budget de production qui augmente, iL faLLait retrouver un équiLibre financier. Chroniques Nomades est donc forcé de se déveLopper, sinon, iL ne cessera de régresser. Cela semble vous contrarier... En effet, je ne suis pas pour une évoLution rapide du festivaL, je profite donc de ce 10ème anniversaire pour remotiver Les partenaires. Aujourd'hui, Les financements pubLics n'évoLuent pLus, pour des budgets où Le nombre de postes augmente constamment. Même si Les partenariats privés ont tendance à être maL vus par certains dirigeants de festivaL, iLs deviennent aujourd'hui obLigatoires. Pouvez-vous nous parler de Trouville ? En 2005, TrouviLLe a perdu pLusieurs points de sa fréquentation, mais paradoxaLement, eLLe s'est avérée beaucoup pLus jeune que dans Les viLLes aLentour. CeLa s'expLique entre autre par La présence du festivaL Off Court580 qui attire des jeunes et d'autres festivaLs, iL existe une réeLLe cuLture de L'image à TrouviLLe. D'aiLLeurs, Le réaLisateur d'affiche Savignac y a vécu. Cette viLLe a une vraie poLitique cuLtureLLe cohérente. Comment s'est donc mise en place la relation avec la ville de Trouville ? Monsieur Cardon, Le Maire de TrouviLLe, est un homme très accessibLe, ce qui est une notion importante dans un schéma de coLLaboration. Ce n'est pas Le cas pour La mairie de HonfLeur qui reste difficiLe à contacter après dix années de soutien. La reLation avec TrouviLLe s'est donc mise en pLace d'une façon cLaire et rapide. Votre festival garde pourtant « un pied » à Honfleur, comment cela s'explique-til ? Le choix de HonfLeur comme viLLe d'accueiL a été mûrement réfLéchi, iL est intimement Lié au passé de La viLLe. De pLus, Les Greniers à SeL restent un Lieu d'exposition exceptionneL. Pouvez-vous nous raconter l'histoire de Chroniques Nomades ? Tout a commencé par L'écriture du projet, sa phiLosophie, sa pratique et son déveLoppement. Ensuite, j'ai ouvert une carte de France pour voir ce qui existait aLors en photographie, comme Les Rencontres d'ArLes et de Visa Pour L'Image à Perpignan. C'est différent aujourd'hui, en 2005, iL a été recensé 76 événements photographiques en France, qui tous, revendiquent d'être des festivaLs... Mais iL y a dix ans, iL n'y avait aucun événement dans Le nord de La France, et tous avaient Lieux Le deuxième semestre de L'année. IL faLLait donc créer un événement au nord de La France, Le 1er semestre. Je suis aLors partit huit jours sur La côte normande, de LiLLe au Havre, afin de trouver un site capabLe d'accueiLLir mon projet. Arrivé au Havre, je passe Le pont de TancarviLLe pour me rendre à HonfLeur, où je retrouve par hasard un vieux copain qui me parLe des Greniers à seL, un espace aLors peu utiLisé, seuLement Loué pour des mariages. IL y avait aLors une nouveLLe équipe à La mairie depuis un mois. Je contacte un de ses membres, qui me donne rendez-vous cinq 580 Festival de court métrage se déroulant à Trouville début septembre. minutes pLus tard devant Les Greniers à SeL. Cette personne, Mme Rousseau, adjointe à La cuLture, prend très vite mon projet à coeur. Le Lieu a été très décisif pour moi, iL est en adéquation totaLe avec L'atmosphère du festivaL. Au-delà de l'adéquation de votre festival aux Greniers à sel, qu'en est-il pour la ville de Honfleur ? IL existe une réeLLe cohérence entre Chroniques Nomades et HonfLeur, qui a été une viLLe peupLée de marins expLorateurs d'océans et de voyageurs en escaLe. ELLe reste aujourd'hui une viLLe d'accueiL et de tourisme. Le festivaL offre une ouverture sur Le monde et traite de sujets sociaux qui concernent un très marge pubLic. Même si Le maire de HonfLeur apprécie et soutient matérieLLement L'événement, sa priorité va pLus vers Le sociaL comme La création d'empLois qui, d'après Lui, répond directement à La demande des habitants. IL est regrettabLe que Le maire ne profite pas de cet événement comme Lien sociaL, économique et commerciaL. Peut-être cela a-t-il un lien avec le contenu de la programmation du festival ? Pourtant, elle ne semble pas se placer au même niveau que Visa pour l'Image à Perpignan qui privilégie le photoreportage ? Effectivement, La première édition de Chroniques Nomades était consacrée au photographe Yann Artus Bertrand. A cette époque, Françoise Rousseau souLigne que nous avons tous besoin de rêves de voyage. La photographie de voyage se cantonnait aLors dans sa vision exotique. ELLe a fortement évoLuée et s'est féminisée depuis Le 11 septembre 2001. C'est un événement charnière dans L'histoire de La photographie, La réfLexion des photographes a changé, iLs se sentent pLus responsabLes et citoyens qu'auparavant. IL y a moins de photographes contempLatifs, on s'éLoigne de L'exotisme du décor des moeurs. D'où cette sensibilité à des sujets plus politiques ? Un jour, on m'a demandé si Chroniques Nomades portait un message poLitique. Message poLitique, je ne sais pas, en revanche, nous partageons avec Les artistes que nous exposons des vaLeurs communes comme ceLLes du respect de L'autre et de sa différence. De pLus, nous dénonçons à L'occasion Les dérives et injustices provoquées par La mondiaLisation. Pouvez-vous maintenant nous parlez des subventions attribuées à votre festival ? ELLes sont caLcuLées en fonction du vote des subventions des municipaLités et ne sont pas données avant La dernière semaine du mois de mars. Pour un festivaL situé mimai, c'est un peu court, Le festivaL devrait idéaLement se dérouLer au mois de septembre. Mais ce n'est pas Le cas avec Les partenaires privés qui ont eux une gestion beaucoup pLus soupLe. Sans Leur soutien, je n'arriverais pas à financer L'événement. En pLus des subventions habitueLLes du ConseiL RégionaL, du ConseiL GénéraL et de La viLLe de HonfLeur, L'association reçoit des subventions de La DRAC581 Basse Normandie. Malgré cela, le droit d'entrée au festival s'élevait à 3€ par personne pour l'année précédente, était-ce la première fois ? En effet, ce fût La seuLe édition payante décidée entre autre par une baisse des subventions pubLiques. Un festivaL est comme un tabLeau de bord de Boeing, tout doit être méticuLeusement vérifié. Ici, L'entrée payante a permis de compenser La baisse de subvention de La DRAC. Mais L'adjointe à La cuLture n'a pas compris ma démarche, eLLe a donc exigé La gratuité pour Les honfLeurais. Cette entrée payante a été en réaLité une fausse bonne idée qui a séLectionné et divisé Le pubLic du festivaL. Ce fait de demander un droit d'entrée fait que Le comportement du pubLic a changé. Cette année, L'édition sera gratuite, ce qui est en réaLité, et depuis L'origine dans La « phiLosophie » de L'événement. Enfin, d'après votre expérience, quelles sont vos conclusions quant à l'importance ou non d'une adéquation intelligente avec le local, la mairie et son administration ? ELLe est primordiaLe a niveau LocaL, aucun événement ne peut être pérennisé sans une bonne adéquation. Faute de quoi certaines organisations procèdent au funambuLisme. Interview réalisée le mardi 11 avril 2006 à Paris. 581 Direction Régionale des Affaires Culturelles. |
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