b) Le Ministère de La CuLture et de La
Communication
IL faut distinguer deux périodes dans L'apport au
financement des festivaLs par Les pouvoirs pubLics : La décennie des
années quatre-vingt, qui connaît une croissance des
dépenses cuLtureLLes pubLiques et Les années quatre-vingt-dix,
période de stagnation des budgets, tant au niveau des pouvoirs pubLics
que des mécènes privés. « Au niveau de
l'État par exemple, dont la part du budget du Ministère de la
Culture avait quasiment doublé entre 1981 et 1991, pour frôler le
cap symbolique du 1 %, on a constaté une stagnation du budget, voire une
baisse des subventions accordées par les DRAC aux structures de
diffusion culturelle >59. Une diminution causée entre
autre par La priorité donnée par Les pouvoirs pubLics à La
Lutte contre Le chômage et L'excLusion des minorités sociaLes ou
encore au déficit pubLic. En ce qui concerne Les festivaLs, cette
restriction favorise un soutien aux événements qui existaient
déjà, mais Les premiers à être touchés sont
Les nouveaux projets, et donc à travers eux, L'innovation.
Le Ministère de La CuLture et de La Communication
possède un rôLe important dans Le soutien aux festivaLs, mais iL
ne peut pas tous Les subventionner. En 2002, « il finance environ 500
festivals, toutes disciplines confondues >60. Cependant, Le
manque de données à L'écheLLe de L'ensembLe des festivaLs
en France porte à se concentrer sur Le domaine du spectacLe vivant,
où « 360 festivals furent aidés par l'état en
2002 pour 19,43 millions d'euros >61, soit 72% du nombre
totaL d'événements subventionnés, contre « 394
festivals en
58 « Financements des festivaLs : L'état en retrait
>, in La Scène, n°38, page 36.
59 BENITO (Luc), « Les festivaLs de France : FestivaLs sous
L'angLe économique >, Op. cit., page 24.
60 AHMADI (Catherine), « L'argent des festivaLs... >, in
coLLoque organisé par La fédération France Festivals
« La musique a-t-eLLe besoin des festivaLs ? >, page 26.
61 Source DMDTS, chiffres 2002.
2003 pour une somme totale de 20 millions d'euros
>62. Trente-quatre manifestations suppLémentaires sont
aLors soutenues pour un montant de cinq cent soixante-dix miLLe euros. «
Les financements publics s'élèveraient quant à eux
à 88 millions d'euros >63. Le soutien de L'Etat en
faveur des festivaLs représente moins du quart de L'ensembLe des
subventions pubLiques aLLouées à ce secteur cuLtureL.
En effet, face à L'expLosion du nombre de festivaLs en
France depuis Les années quatre-vingt, L'Etat procède à un
recadrage de ces éLéments d'appréciation. La contribution
du Ministère de La CuLture et de La Communication agit désormais
comme un LabeL de quaLité compte tenu des critères retenus pour
L'attribution des subventions. Comme Le souLigne Catherine Ahmadi dans Le
coLLoque organisé par La fédération France
Festivals, La notion de recentrage de L'Etat* signifie «
attribuer des fonds plus importants à un certain nombre de festivals
dont nous estimons qu'ils remplissent des missions qui ressortent davantage des
objectifs nationaux. (...) Nous pensons que l'État se doit d'intervenir
au nom d'objectifs plus ciblés, comme l'excellence artistique ou le
développement de genres plus difficiles (musique contemporaine, ancienne
ou baroque), bref, au nom d'un objectif de rayonnement international. C'est
là une véritable politique artistique >. 64
Pour concLure, L'Etat recentre actueLLement ses interventions,
notamment sur un nombre restreint de festivaLs.
Quant à La déconcentration* des subventions
aLLouées aux festivaLs par Le Ministère de La CuLture et de La
Communication en direction des DRAC, ceLLeci s'est faite progressivement.
Ainsi, en ce qui concerne Les festivaLs de musique et de danse, «
l'aide attribuée en 1988 émanait entièrement de
l'administration centrale. En 1991, 50% des crédits étaient
déconcentrés. En 1993, c'est la totalité des
crédits. La gestion relève donc désormais de la DRAC, sans
autres directives que celles ressortissant à une politique
62 « Financements des festivaLs : L'état en retrait
>, in La Scène, n°38, page 36.
63 Idem
64 AHMADI (Catherine), Op.cit.
nationale globale >.65 En effet, Le
Ministère de La CuLture et de La Communication a organisé ses
DRAC comme des services extérieurs « expérimentés et
compétents >. IL Leur revient donc d'instruire directement Les
demandes qui s'adressent à eLLes de La part des festivaLs ayant une
audience LocaLe ou régionaLe. Les DRAC n'ont maLheureusement aujourd'hui
qu'une très faibLe marge d'autonomie même si en début
d'année, Leur sont déLégués des crédits qui
Leur permettent de soutenir ou d'accompagner certains festivaLs dans Les
régions où eLLes se trouvent.
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