Le festival, légitimation ou instrumentalisation d'un concept ?( Télécharger le fichier original )par Camille PLANTE Groupe EAC - ESARTS : Ecole Supérieure de gestion de médiation des Arts 2005 |
II) Quand ce contexte évolue...A) Une menace possibLe sur Les événements photographiques en France?Dans un premier temps, iL est indispensabLe de souLigner que La photographie subit depuis une dizaine d'années Les conséquences du déveLoppement du numérique. En effet, comme Le souLigne Guy Peron, président de L'association Visa Pour l'Image, « le numérique et ses diverses possibilités d'exploitation ont littéralement bouleversé les systèmes traditionnels de l'information photographique »439. Aujourd'hui, n'importe qui peut réaLiser et véhicuLer instantanément des images d'un bout à L'autre de La pLanète. En outre, grâce à Leur évoLution technique considérabLe, ces images se révèLent être de pLus en pLus grande quaLité. L'ensembLe des structures rattachées à La photographie, (agences de presse, fabricants et Laboratoires photographiques, festivaLs...), subissent ces modifications permanentes. Pourtant, « nous ne sommes qu'au début de cette réforme, de cette véritable révolution dont on perçoit chaque jour les effets (photos sur téléphone mobile, impression personnelle de clichés...) »440. Dans un deuxième temps, La diffusion de La photographie à travers La formuLe festivaLière évoLue dans un contexte paradoxaL depuis sa reconnaissance par Les institutions muséaLes françaises dans Les années quatre-vingt. Comme Le souLigne Bernard Perrine dans L'éditoriaL du magazine Le photographe, La photographie sembLe être aujourd'hui « à La mode » et iL existe des coLLectivités qui, pour Le simpLe fait d'avoir un festivaL, n'engagent aucun directeur artistique compétent, « ces organisateurs décident simplement de diffuser un simple appel à candidature « envoyez vos inscriptions », si cela nous intéresse on les exposera »441. IL n'y a aLors pLus aucune prise de position quant au choix d'une thématique ou de risque artistique. ParadoxaLement, on trouve de pLus en pLus de manifestations cuLtureLLement intéressantes avec des directeurs qui manquent de professionnaLisme : « Les organisateurs ont 439 PERON (Guy), in PLaquette informative du festivaL Visa Pour l'Image, 2006. 440 Idem 441 PERRINE (Bernard), Op.cit. tout simplement oublié de communiquer, avec comme résultat une fréquentation quasiment nulle. »442. Ce constat révèLe Les difficuLtés rencontrées, pour atteindre La réussite d'un festivaL de photographique, tant pour Les coLLectivités que Leurs directeurs. Un statut qui dépend ici, pLus précisément, de La pLace accordée par ces différents acteurs à La photographie. En effet, comme Le souLigne Didier MoucheL, directeur de La gaLerie photo du Pôle Image Haute-Normandie à Rouen : « La place de la photographie dans l'art contemporain et sa reconnaissance auprès des collectivités territoriales, élus et grand public est un combat artistique et pédagogique de tous les instants »443. Un éLément qui s'ajoute ainsi à La gestion ou anticipation des possibLes tentatives d'instrumentaLisation de La notion de festivaL. Enfin, CLaude Geiss souLigne L'existence de « menaces sur les événements photographiques, surtout pour la Basse-Normandie »444. Pour exempLe, Le Mois de la Photographie445, organisé depuis 2002 à Cherbourg-OcteviLLe est un événement qui reste dans L'ombre car La photographie qu'iL propose est difficiLe d'accès, « très cérébrale et conceptuelle »446. De pLus, iLs ont un probLème « d'éthique » qui vient peut-être de Leur répuLsion pour Le partenariat privé. ParaLLèLement, Le CRCO447, Centre RégionaL de Photographie de Cherbourg-OcteviLLe, créé en 1996, organise des expositions inédites en France, dont Le Mois de la Photographie précédemment cité, et accueiLLe des artistes en résidence. Le ConseiL MunicipaL de Cherbourg-OcteviLLe a Lancé, par déLibération en décembre 2005, Le projet d'aménagement du PôLe d'Art Contemporain, projet associant L'EcoLe Supérieure des Beaux-Arts et Le Centre RégionaL de La Photographie448. Ce projet, qui représente une grande charge 442 Idem 443 MOUCHEL (Didier), « Menaces sur La gaLerie photo du PôLe Image Haute-Normandie », http://www.societefrancaisedephotographie.fr/bLog/index.php/2006/03/07/46-menacesgaLerie-poLe-image-haute-normandie, consuLtation Le 13 juiLLet 2006. 444 Voir annexe 13 page 213. 445 Site de La viLLe de Cherbourg-OcteviLLe, http://www.viLLecherbourg.fr/fr/cherbourg_octeviLLe/manifestations_cuLtureLLe/photographie/2003__renouveL Lement_urba/defauLt.asp, consuLtation Le 12 décembre 2006. 446 Voir annexe 12 page 213. 447 Site du ConseiL RégionaL de Basse-Normandie, http://www.cr-basse-normandie.fr/cuLturevaLorisation-diffusion-patrimoine.php, consuLtation Le 12 novembre 2006. 448 Compte-rendu du ConseiL d'Administration de La viLLe de Cherbourg-OcteviLLe, 29, juin, 2006, http://www.viLLe-cherbourg.fr/fr/cherbourg_octeviLLe/comptes- pour Le ConseiL RégionaL de Basse-Normandie, risque d'entraîner une baisse des financements aLLoués aux différents festivaLs de La région, comme de Chroniques Nomades. En effet, Les financements pubLics « fonctionnent en vase communicant, et comme les budgets sont déjà en baisse, cela risque d'affaiblir les événements voisins »449, souLigne CLaude Geiss. L'évoLution du contexte photographique, à L'écheLLe nationaLe et régionaLe, souLigne successivement Le probLème de positionnement et de gestion financière des festivaLs de photographie en France. IL sembLe donc important de considérer L'évoLution du contexte d'attribution des subventions des coLLectivités de Basse-Normandie aLLouées à ce type d'événement, afin de constater, pLus précisément, de queLLe manière eLLe se traduit sur Le festivaL Chroniques Nomades. |
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