B) Une instrumentaLisation possibLe des festivaLs par Les
professionneLs ?
Les festivaLs ont donc fortement évoLués depuis
Leur déveLoppement dans Les années quatre-vingt et prennent peu
à peu de nouveLLes formes, en se diversifiant, devenant des
événements économico-touristiques majeurs. Leurs
poLitiques sembLent dans certains cas, être pLus attentives à
L'impact économique que cuLtureL. Le terme de « festivaL »
étant devenu en ce sens un mot « magique » pour Les directeurs
de festivaLs ou porteurs de projets, et certainement grâce aux
médias, qui Lui apportent une image et une communication
conséquente. Le festivaL proposant aLors «une formule
idéale « prémâchée »
»284, Le terme est queLque peu gaLvaudé comme Le
souLigne PhiLippe Toussaint, président de La fédération
France Festivals.
Une des premières conséquences de L'augmentation
et de La diversification des festivaLs en France est surtout Liée
à une perte d'originaLité des concepts. Un constat Livré
dès 1993 par Les directeurs des festivaLs de DeauviLLe, Cognac et
Avoriaz : « La France, à court d'idées, fait preuve d'un
manque total
283 FAIVRE d'ARCIER (Bernard), « Comment donner un avenir
aux festivaLs ? », Op. cit., page 4.
284 FAIVRE d'ARCIER (Bernard), « CuLture, Médias,
EvénementieL, un bon ménage à trois ? », tabLe ronde
de La Business CLasse CuLture ESC Dijon, citation notée par
L'étudiant Le jeudi 2 mars 2006, page 2.
d'invention. Pour s'en convaincre, il suffit de constater
la prolifération de festivals qui se copient les uns les autres, prenant
pour modèle un festival qui marche à tel endroit
>285. De pLus, certaines programmations prennent un risque
minimum, en minimisant audaces et originaLités, « les
directeurs artistiques se contentent souvent de programmer des artistes qui se
retrouvent d'une manifestation à l'autre>286. Pour
Luc Benito, ceLa représente un gLissement vers Le « tout cuLtureL
>, « dans lequel certains voient l'illustration d'une dérive
de nos valeurs morales, ce qui a fait l'objet de réquisitoires envers la
politique menée, rendue responsable, entre autres, d'un tarissement de
la création >.287
IL n'est pourtant pas question ici de faire une
généraLité du propos, mais d'étabLir Le constat
d'une catégorie d'événements qui tendent, de pLus en pLus,
à se généraLiser, comme Le souLigne cLairement Bernard
Faivre d'Arcier : « On entend ici et là une critique du milieu
professionnel lui-même qui peut, il est vrai, s'en prendre à
quelques comportements caricaturaux d'un petit ensemble de professionnels et
directeurs de festivals >288. Ainsi, paraLLèLement
aux directeurs de festivaLs, iL existe un abus du phénomène par
certains professionneLs, comme Les maisons de disque ou tourneurs, pour Le
secteur du spectacLe vivant, qui imposent à La direction des prix
exorbitants et n'hésitent pas, ainsi, à imposer Leurs propres
artistes Lorsqu'on Leur demande La permission d'en intégrer un connu
à La programmation289.
Si une instrumentaLisation des festivaLs par Les
coLLectivités territoriaLes reste visibLe et possibLe, eLLe est
minimisée par Les professionneLs du miLieu et doit être
évaLuée à sa juste vaLeur, en fonction du contexte
cuLtureL que connaît La France depuis Les années quatre-vingt.
285 CHOUCHAN (LioneL), Op.cit., page 61.
286 BENITO (Luc), Les festivals en France: marchés,
enjeux et alchimie, Op.cit., page 61
287 BENITO (Luc), Les festivals en France: marchés,
enjeux et alchimie, Op.cit., page 60.
288 FAIVRE d'ARCIER (Bernard), « Comment donner un avenir
aux festivaLs? >, page 5.
289 Informations notées par L'étudiant Lors d'un
entretien oraL avec HELLIO (Bertrand), Le 15 décembre 2006.
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