2) Conséquences directes de L'augmentation du nombre
de festivaLs en France
L'augmentation du nombre de festivaLs en France ne fait
qu'augmenter Leur fragiLité, comme en témoigne Les concLusions du
coLLoque de Royaumont en 2003 ayant pour thème La musique a-t-elle
besoin des festivals ? 278 : La gestion des festivaLs est devenue de pLus
en pLus compLexe, Les ressources pubLiques se raréfient avec des
coLLectivités territoriaLes qui intègrent des restriction de
budgets, et Le mécénat qui n'a pas encore pris Le reLais
maLgré Le nouveau dispositif LégisLatif étabLit par La
mission mécénat du 1er août 2003279.
De pLus, iL existe cette fragiLité qui tend à être
accentuée par une augmentation de La concurrence entre festivaLs. Ainsi,
comme Le souLigne Bernard Faivre d'Arcier, « si les festivals
augmentent leur nombre, en revanche les médias se réduisent et se
concentrent >280. Et à LioneL Chouchan de rajouter :
« A trop multiplier ces manifestations, elles se tuent
réciproquement. Les journalistes trop sollicités, ne peuvent
couvrir l'ensemble de ces festivals, et le caractère exceptionnel finit
par se banaliser >281. La visibiLité de ces
événements tend donc à se dissoudre dans La masse, ou se
reporter sur Les festivaLs de grande renommée. Pour exempLe en Bretagne,
où La concentration de pLus de trois cents festivaLs pendant La
période estivaLe entraîne une baisse de fréquentation des
pLus importants événements de La région : « Pour
tout festival, il faut prêter attention aux dates. Sur le créneau
culturel, la concurrence fait rage. La Bretagne compte pas moins de 300
manifestations, essentiellement concentrée en été !
>282. En proposant une offre de pLus en pLus importante, Les
festivaLs tendent à se banaLiser, générant un
environnement des pLus incertain. Les acteurs principaux de ces
événements -coLLectivités territoriaLes, directeurs de
festivaLs, pubLic, presse ou médias-, sembLent aujourd'hui être en
perte de
278 « La musique a-t-eLLe besoin des festivaLs ? >,
coLLoque organisé par La fédération France
Festivals, Royaumont, novembre 2003.
279 Voir Lexique définition « mission
mécénat >, page 168.
280 FAIVRE d'ARCIER (Bernard), « Comment donner un avenir
aux festivaLs ? >, Op.cit., page 13.
281 BENITO (Luc), Les festivals en France : marchés,
enjeux et alchimie, Op.cit., page 61.
282 CHAMBONNIERE (Hervé), « Fêtes, La
surchauffe >, in Ouest France, pages 14 et 15.
repères face à ces muLtipLes propositions. C'est
ainsi que de nouveLLes priorités apparaissent comme primordiaLe pour
faire exister et connaître son événement, comme Le souLigne
précisément Bernard Faivre d'Arcier : « Les festivals
continuent d'apparaître aux yeux d'une fraction de l'opinion culturelle
comme des événements plus légers et plus frivoles, trop
soucieux de leur apparence médiatique et finalement trop nombreux pour
envisager un travail sérieux à terme...
».283
En augmentant et en se diversifiant, Les festivaLs tendent
donc à se banaLiser et apparaissent, dans certains cas, comme des
événements sans véritabLe réfLexion sur Le contenu.
L'évoLution des festivaLs depuis Les années quatrevingt favorise
des événements qui négLigent Le fond, au profit de La
forme. Y a-t-iL en ce sens, une instrumentaLisation de La formuLe
festivaLière possibLe par Les directeurs de festivaLs pour Les
événements existants ou à venir?
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