2.2. Les contraintes :
L'absence d'une vision stratégique globale quant au
développement des technologies de l'Internet impliquant la fixation
d'objectifs clairs et le développement des sites Internet a contenu
numérique local accessible.
· L'inexistence d'une industrie de contenu Internet en
Algérie.
· La faiblesse relative des débits offerts qui
retentissent négativement sur la qualité des connections au
niveau des consommateurs finaux à l'instar des ménages, des
cybercafés, des universités, des entreprises et des institutions
publiques.
· Le coût relativement élevé des
communications téléphoniques qui grèvent
significativement le coût des connections Internet.
· La faible croissance du réseau de
téléphonie fixe et le coût encore élevé,
comparativement au pouvoir d'achat, du matériel informatique.
? Quant est-il alors du plan E-Algérie 2013 ?
Et bien Le projet se heurte à la réalité
du terrain!
Les opérateurs spécialisés dans le
domaine des TIC, regroupés en associations ou pas, avaient favorablement
accueilli ce projet supposé mettre en place, et de façon durable,
les bases d'une société de l'information.
E-Algérie 2013, projet fort ambitieux, couché
sur un document mis au point avec minutie risque pourtant de n'avoir que le
mérite des voeux pieux mais irréalisables. Les professionnels du
secteur semblent avoir perdu espoir quant à la concrétisation de
ce projet national pour de multiples raisons mais dont la principale est, bien
évidemment, le retard accusé dans sa mise en application.
Les actions prévues par ce programme devaient être palpables sur
le terrain durant une période s'étalant entre les années
2009 et 2013. Or, l'étude de ce projet d'abord par le gouvernement puis
par le Conseil National Economique et Social (CNES) aura
nécessité toute l'année 2009. M. Ali Kahlane,
président de l'AAFSI (l'Association Algérienne des
Fournisseurs de Services Internet) ne cache pas sa déception
quant aux changements survenus en cours de route, et dit clairement que Le
projet E-Algérie 2013 a été dévoyé ! «
En effet Le plan E-Algérie 2013 a été mis au point avec la
participation de notre association ainsi que d'autres professionnels dont
l'activité est liée au domaine des TIC.
L'élaboration d'un tel plan ne pouvait que nous
réjouir. Malheureusement, les choses ne se sont pas passées comme
nous le souhaitions. Après avoir été finalisé, le
document a été envoyé à une institution de l'Etat
pour étude et avis. Je pense que cela a retardé l'application du
plan d'au moins une année. C'est vraiment dommage car le secteur des TIC
ne doit souffrir d'aucun délai. D'autre part, l'étude et les avis
en rapport avec ce plan ont été publiés dans le Journal
Officiel alors que le document lui même n'a pas été
publié. Il semblerait que certains ministères et institutions
appliquent certaines actions dont la réalisation est la moins
problématique du point de vue budget ou temps. En fait, j'ai peur que
nous soyons quelque peu revenus à la case départ. »
Déclarait M.Kahlan25.
25 N'TIC magazine « E-Algérie 2013 » ; mars
2010, pp 30
L'absence d'une structure, chargée de piloter ce
plan et de s'assurer de sa mise en application, a achevé
d'anéantir les derniers espoirs des opérateurs privés du
secteur des TIC pour lesquels une telle entité était plus que
nécessaire, « Nous aurions aimé voir créer une
structure indépendante, relevant du Président de la
République ou du Chef du Gouvernement, qui serait chargée de
piloter et de faire le suivi de l'application du programme.>>
déclarait toujours M.ALI Kahlane.
Les responsables d'entreprises et représentants
d'associations professionnelles, n'ont pas caché leur frustration
d'abord en raison de leur implication très limitée dans la mise
au point de ce document et ensuite à cause du peu d'intérêt
accordé aujourd'hui à E-Algérie 2013, projet qui devait
pourtant être une priorité absolue, selon M. Mokhtar Aiad,
président de l'AASSEL (l'Association Algérienne des
Sociétés de Services et des Editeurs de logiciels)
« E-Algérie 2013 n'a pas été pris au
sérieux ! >>26.
D'un autre côté, ce programme pèche par sa
richesse, à en croire les professionnels du secteur qui estiment que
l'abondance de détails dans le document E-Algérie 2013 qui
compte, environ 1010 points, représente un véritable handicap.
Pour les opérateurs du domaine des TIC, il aurait mieux
valu avoir un projet avec peu d'objectifs mais avec des priorités
précises. Il y a lieu de signaler que les associations professionnelles
estiment que le Ministère de la Poste et des TIC a fait preuve de bonne
volonté et a fait le nécessaire pour que ce programme soit pris
au sérieux. Des efforts qui n'ont manifestement pas abouti puisque,
jusqu'aujourd'hui, aucune action entrant dans le cadre de ce programme n'a
été engagée. Le projet E-Algérie 2013 est
censé être réalisé avec l'implication de l'ensemble
des ministères et des institutions publiques. Toutefois, en l'absence
d'une structure plénipotentiaire, aucune injonction ne peut être
imposée aux ministères.
26 N'TIC magazine « E-Algérie 2013 >> ; mars
2010, pp 31
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