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Le concept husserlien de "monde vécu intersubjectif " dans la théorie des systèmes de Niklas Luhmann et dans la théorie de l'agir communicationnel de Jà¼rgen Habermas

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par Danny Boisvert
Université Laval - Maitrise en sociologie 2000
  

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CHAPITRE II

ANALYSES IDIOSYNCRATIQUES DE LA THEORIE DES SYSTEMES DE
NIKLAS LLTHMANN ET DE LA THEORIE DE L'AGIR COMMUN1CATIONNEL
DE JURGEN HABERMAS

Avant de proceder a la presentation des recents developpements de la polemique entre Luhmann et Habermas sur le monde vecu intersubjectif, it me semble essentiel d'analyser d'abord chaque theorie independamment l'une de ,l'autre, de saisir chacune dans sa singularite, afin d'offrir une bonne base theorique a la presentation du &bat. Je debute par la theorie des systemes de Niklas Luhmann pour faire suivre ensuite celle sur l'agir communicationnel. L'oeuvre de Habermas etant de nature critique, it me semble donc preferable de la presenter apres la theorie de Luhmann, comme une reaction critique a celle-ci, entre autres.

2.1 La theorie des systemes sociawc de Niklas Luhmann

L'oeuvre de Niklas Luhmann est une reappropriation de la theorie generale des systemes de Ludwig Von Bertalanffy, de la theorie du systeme d'action de Talcott Parsons, de revolutionnisme de Herbert Spencer, de l'heritage de la sociologie et de l'anthropologie fonctionnalistes (E. Durkheim, R.K. Merton, B.K. Malinowski, A.R. Radcliffe-Brown), de l'idealisme allemand (Fichte et Hegel principalement), de la metaphysique et de la philosophie du langage de Ludwig Wittgenstein, et surtout, de la phenomenologie d'Edmund Husserl et du perspectivisme de Friedrich Nietzsche. Une multitude de concepts constituent la theorie des systemes de Luhmann. L'important ici n'est pas d'en faire une presentation exhaustive ni de definir chacun precisement, mais bien d' identifier ceux qui me semblent essentiels et de les definir progressivement tout au long du texte. De plus, les expressions en italique representent des concepts importants ou des idees generales importantes provenant directement de la theorie de Luhmann, comme ce sera le cas dans la section portant sur la theorie de Habermas.

2.1.1. La theorie des systemes.

La theorie des systemes de Luhmann est accompagnee d' une theorie de la communication et d'une theorie de ['evolution. Ce sont les trois stapes que je suivrai dans ce chapitre : le systeme et son environnement, les processus de communication qui s'y deroulent et la dimension temporelle et evolutive du systeme. Evidemment, c'est par le concept de systhme que doit commencer cette analyse. Comme l'a fait avant lui Ludwig Von Bertalanffy, Luhmann s'eloigne de la conception classique et universaliste du systeme, celle de la theorie aristotelicienne et du fonctionnalisme primitif, comme it s'eloigne aussi du systeme hegelien. Plutot que d'orienter sa theorie vers la difference entre un tout et ses parties, entre la societe globale et ses composantes dont elle excede leur somme, it insiste sur la difference entre des systemes sociaux autoporetiques et un environnement, sur 1' unite de cette difference et sur ['absence d'une instance supra-systemique ou d'un systeme englobant. Scion Luhmann, l'ancien paradigme du systeme comme whole made out of parts etait compatible avec les societes segmentarisees et stratifiees, ties monolithiques, mais il ne peut plus s'appliquer aux societes moderns eclatees del a ['extreme complexite et au processus de differenciation avance de ces derrieres. L'instance supra-systemique ne peut Etre identifiee ni dans la politique, ni dans la culture, la religion, le mythe ou l'econornie, car en fait, cette instance n'existe pas, les societes moderns sont a-centriques et heterarchiques. Le sociologue qui travaille sur les societes contemporaines se penche sur un environnement contingent de nombreux systemes qui combinent ouverture sur cet environnement plus complexe qu'eux et fermeture auto-referentielle (l'unite de la difference). C'est le caractere auto-referentiel et reflexif de ces systemes qui permet de se passer de l' unite creee par l' instance suprasystemique de l'ancien paradigme, appliques par le mythe dans les societes archaiques et a travers un apex aristocratique dans les societes traditionnelles. Les systemes sociaux, peu importe leur complexite et leur duree dans le temps, que ce soit la politique, l'economie, les systemes legal ou religieux, les organisations et les groupes sociaux de toutes sortes, les interactions spontandes et quotidiennes, assurent leur identite et leur auto-reproduction (leur autopoiesis) en preservant leur difference par rapport a un environnement complexe, contingent et en constant changement avec lequel ils sont en relation, et en assurant euxmemes la reproduction de leurs elements, les actions sociales, conceptualisees par la theorie

de la communication. Dans son ouvrage Essays on self-reference, Luhmann emprunte Humberto Maturana sa definition d'un systeme autopoietique, qui va comme suit :

...autopoietic systems « are systems that are defined as unities as networks of productions of components that recursively, through their interactions. generate and realize the network that produces them and constitute, in the space in which they exist, the boundaries of the network as components that participate in the realization of the network. o. »Is

Les systemes sociaux de Luhmann sont auto-referentiels, comme cette definition l'affirme, tout en se referant a l'environnement social dont ils dependent et avec lequel ils entrent en contact par le biais de leurs frontieres. Luhmann parte ici d'accompanying self-reference. 11 n'y a pas de pure auto-reference de la part du systeme car celui-ci serait tautologique et incapable de s'adapter a son environnement, it y a une auto-reference qui accompagne une reference a l'environnement. Les systemes de Luhmann, ceux dans lesquels nous vivons, sont des open-ended systems, ils sont des ilots de probabilite d'actions et de stabilize dans un environnement complexe, instable et improbable, des ordres dans le desordre. L'ensemble des differences d'un systeme par rapport aux multiples regions de son environnement constitue son (ou ses) unite(s) de la difference et sa distance face a l'environnement, face a la societe consider& comme monde vecu, comme world-society.

En fait, les parties composant le tout, telles que decrites par la conception classique du systeme, prennent pour Luhmann la forme de sous-systemes autonomes differencies et fonctionnels inscrits dans un systeme plus large, lui-meme le sous-systeme autonome et fonctionnel d'un systeme plus large et ainsi de suite jusqu'au niveau le plus englobant, celui du systeme societal, de l' encompassing system, du monde vecu (lifeworld), un unitas multiplex qui est certes un systeme englobant et universel comme celui de l'ancien paradigme, mais un systeme dans lequel regnent la pure contingence et le relativisme, it est un environnement interne de systemes auto-referentiels formant eux aussi des environnements internes, telte une poupee russe. Chaque sous-systeme tient compte du systeme dans lequel it se trouve, it reproduit la difference entre ce systeme plus large et son environnement, mais la reproduit toujours selon sa propre perspective, selon sa propre difference par rapport a l'environnement

Ig Op. cit., LUHMANN, 1990, p.3.

immediat (le systeme l'incluant et les (sous-) systemes a sa peripherie) et l'environnement global (ou par rapport a des systemes qui s'y trouvent). Cette perspective particuliere du soussysteme lui est donne par sa fonction clans le systeme plus large, une fonction qu'il fait sienne reflexivement, envers laquelle les actions qui se deroulent dans le systeme sont orientees et qui est l'objet de l'auto-reference du systeme, sa fermeture essentielle a son auto-reproduction par la communication, une fermeture qui permet l'autonomie du systeme. Chaque sous-systeme remplit une fonction pour un systeme plus large, mais le plus englobant des systemes, la societe ou le systeme societal, unit tous ces sous-systemes et ne les inclut en lui que par leurs differences (l'unite de la difference). 11 n'est que l'ensemble contingent des possibilites d'actions sociales qu'offrent les systemes sociaux, it est moms que la somme de ses parties.

C'est au niveau le plus abstrait, celui de la societe, que se confondent systeme et environnement, parce que tout en etant un environnement interne, la societe reproduit ses propres elements, les communications, comme un systeme. Elle contient toutes les actions sociales possibles, elle est l' horizon de significations le plus lointain, atteignable dans sa totalite seulement dans une relative mesure pour l'etre humain (human being) en interaction (il en sera question dans le troisieme chapitre). Chaque sous-systeme inscrit dans cet environnement social global (la societe, le monde vecu) est autonome et auto-referentiel tout en etant dependant de son environnement immediat, c'est-a-dire le systeme dans lequel it est inclus, et, dans une relative mesure, de l'environnement plus large pour s'auto-reproduire, c'est-i-dire les principaux systemes fonctionnels de la societe tels ['economic, la politique, le systeme legal, le systeme educationnel, les systemes religieux, scientifique, culturel. En insistant sur la difference (fonctionnelle) entre chaque systeme social et l'environnement, Luhmann evite d'orienter sa theorie vers une dimension particuliere de la vie sociale et d'en faire ['essence de la societe, le plus que la somme des parties. Contrairement a Marx, qui emprunte une perspective economique et materialiste, Hobbes, Locke et Rousseau qui donnent une orientation politique a leurs ecrits sur la societe, Mead et Goffrnan qui se penchent sur les interactions entre individus, la sociologie d'Alfred Schatz d'influence phenomenologique et culturaliste, Luhmann propose une theorie aux pretentions universelles orientee vers des systemes auto-referentiels tint micro-sociologiques que macro-sociologiques, tine theorie du relativisme, un constructivisme social.

On remarque l'aspect hierarchique que revet le systeme societal, une hierarchie non pas de commande, ni cybernetique comme dans le systeme d'action de Parsons, mais une hierarchie de gendralite (d'abstraction), de comp/ex/re et de duree, c'est une profondeur phenomenologique. En fait, ce qui est important ici, c'est le concept de differenciation. Les principaux systemes fonctionnels de la societe, telle qu'on la connait depuis les debuts de la modemite, sont differencies tels qu'ils ne semblent pas faire partie du meme systeme global de la societe. C'est parce qu'ils sont les sous-systemes fonctionnels du systeme societal, ['encompassing system, qui voit devant lui des problemes de natures differentes l'exploitation des ressources (l'economie), les decisions collectives (la politique), la decouverte de la verite (la science), la production de regles aprioriques d'actions (la justice), la comprehension de l'inexplicable (la religion), dont les resolutions ne peuvent etre assurdes que par des sous-systemes differencies quanta leur fonction. Mais les sous-systemes qui se differencient a l'interieur de ces principaux sous-systemes fonctionnels de la societe le font hierarchiquement de telle sorte qu'ils sont toujours des sous-systemes inclus dans un systeme plus large.

...hierarchy. This does not mean official channels or a chain of command

from top down. Instead, in this context hierarchy means only that subsystems can differentiate into further subsystem and that a transitive relation of containment within containment emerges._ )>19

Luhmann divise cet environnement de systemes en trois niveaux d'abstractions, de complexite, ou trois types de systeme : les systemes interactionnels, les systemes organisationnels et le systeme societal. Ces trois types de systemes font partie de la hierarchie de differenciation et chacun constitue, ou peut constituer, une hierarchic a son tour. Les systemes interactionnels sont les plus nombreux, les plus ephemeres et les moms complexes. Its apparaissent et disparaissent au gre de nos rencontres quotidiennes, a chaque fois qu' un systeme psychique agit en presence d'autres systemes psychiques. C'est aussi a ce niveau que la difference en complexitd entre le systeme et l'environnement est la plus grande, le systeme interactionnel est si simple et peu etendu, et si court en duree, qu' it ne peut se fondre (par interpenetration) qu'a une infime partie de l'environnement. En fait, les relations entre un systeme interactionnel, dans lequel les individus evoluent par leur presence, et le systeme

19 Op. cit., LUHMANN, 1995, p.19.

societal, qui comprend toutes les actions possibles, ne sont que partietles et ephemeres, la societe etant trop complexe en informations et en quantite d'actions possibles pour correspondre point-par-point avec un systeme interactionnel (mime si le systeme interactionnel schematise ou codifie ce qui le distingue de la totalite du monde, nous en reparlerons plus loin). Les interactions ne sont que de courts episodes de la societe qui se succedent dans le temps (nous parlerons plus loin de la dimension temporelle des systemes).

C'est progressivement, a travers le processus de differenciation socio-culturelle que connaissent les societes modemes depuis trois a quatre siecles, que se differencient le second et le troisierne type de systeme, ceux du niveau organisationnel et du niveau societal. Dans les systemes de type organisationnel, ce sont des conditions particulieres de membership qui determinent la possibilite pour un individu d'y participer, non pas la seule presence dans une interaction, des conditions prenant la forme de regles de comportement specOques qui ne necessitern pas une correspondence avec les motivations de l'individu. Line distinction se developpe progressivement entre des interactions quotidiennes, non incluses dans le cadre d'une organisation de l'activite sociale scion des regles de comportement spacifiques, et des interactions organisationnelles et fonctionnelles, soumises (darts une plus ou moms grande dependance) aux regles d'actions des sous-systemes fonctionnels de la societe, tels l'economie, la politique, la science, et aux regles d'actions des organisations, c'est-a-dire les sous-systemes (eux aussi fonctionnels) de ces sous-systemes fonctionnels de la societe. Et comme pour l'interaction, ['organisation ne peut correspondre point-par-point avec l'environnement, elle ne peut saisir et reduire toute sa complexite, par rnanque de temps. Meme si les interactions interns et les actions orientees vers l'environnement y sont regies par des regles specifiques (concritisees dans des roles et des programmes d'actions), meme si les performances de leurs membres au sein d'autres systemes (la famine, les antis, d'autres organisations) sont neutralisees et rendues non significatives par l'organisation, renforcant ainsi les structures du systeme, l'environnement immediat de celle-ci et l'environnement s'etendant jusqu'au niveau societal restent quand mime insaisissables en entier d'une facon precise.

Luhmann insiste sur le role rempli par l'apparition de recriture et des premieres techniques d'impression dans ce processus de differenciation des systemes organisationnels et societal du niveau des interactions. Les systemes interactionnels et organisationnels etaient confondus dans les societes holistes et archaiques, structurees par le mythe. Ces deux types de systemes etaient aussi confondus avec le systeme societal : la societe etait l'unique organisation dans laquelle se deroulaient toutes les interactions des participants. Lorsqu'un individu agissait en presence d'autres individus, ii le faisait toujours en etant soumis a des regles et des normes precises d'actions structurees par l'ideologie du mythe et s'etendant a la societe clans son ensemble. Les societes modernes complexes, quanta elles, ne permettent plus aux individus qui en font partie d'agir envers et en tenant compte de la societe globale, ces actions sociales sont realisees dans tin environnement contingent difficilement saisissable en totalite, compose d'organisations sociales inscrites au sein des principaux systemes fonctionnels differencies de la societe tels l'economie, la politique, le droll, la science, la religion, la culture, des systemes offrant aux organisations qui en font partie des perspectives particulieres stir la societe et sur leurs environnemenrs. L'ensemble des actions et activites sociales ne petit plus etre oriente par une organisation unique et le processus avance de differenciation socio-culturelle que nous connaissons aujourd'hui ne permet plus a l'individu en interaction de saisir la societe en entier, meme lorsque cette interaction s'inscrit dans une organisation de l'activite : la societe echappe a elle-meme, elle est moins que la somme de ses parties. C'est pour cette raison que Luhmann doute de la possibilite de regler par la discussion orientee vers le consensus les problemes concemant les principaux systemes fonctionnels de la societe. Par contre, cette differenciation ne signifie pas une totale independance entre les trois niveaux de systemes : presque toute interaction s'inscrit dans une organisation de l'activite sociale ou trouve dans son environnement sernantique une ou des organisations (sauf peut-etre des systemes interactionnels quotidiens comme ceux unissant des voisins se croisant stir la rue ou des amis en discussion); toute interaction est incluse dans la societe car elle se fait par la communication, l'alement des systemes sociaux des trois types; toute organisation de l'activite sociale est dependante des systemes interactionnels qui existent en elle et autour d'elle et des systemes plus larges jusqu'au systeme societal dans lesquels elle performe ou remplit sa fonction auto-referentielle, comme des organisations en sa peripherie ou dans son environnement global; et quant a elle, la societe, ou tout simplement la communication, ne

pourrait se reproduire sans une differenciation de ses sous-systemes fonctionnels principaux en sous-systemes plus specifiques quanta leur fonction et en organisations des interactions et de l'activite sociale. Dependance et independance sont combines, reference a l'environnement et au systeme lui-meme.

Les systemes interactionnels, organisationnels et le systeme societal sont tous les trois des systemes sociaux dont les elements sont des evenements, plus precisement des communications de signcations (meaning) reduites en actions sociales par le systeme pour faciliter son auto-reference et sa reference a l'environnement et aux communications qui s'y deroulent. Ces communications internes et externs au systeme sont reduites en complexite et envisagees comme actions par le biais des processus d'auio-observation du systeme et d'observation de I'environnement par le systeme, ou elles sont envisagees comme telles, comme des communications, par des processus d'auto-description et de description de l'environnement. Ce dernier processus, celui de la description des communications dans l'environnement, est toujours relativement approximatif vu la grande complexite de l'environnement et des nombreuses communications qui s'y deroulent et qui peuvent s'y derouler. C'est pour reduire cette complexite de l'environnement, reduire les communications qui s'y produisent en actions significatives pour lui, que le systeme realise des processus d'observation de I'environnement, une description etant trop complexe a re.aliser. Des actions communicatives se deroulent dans l'environnement, elles sont observees par le systeme, mais lorsque Ullmann parle de l'action, it se refere aux selections d' informations (necessitant l'observation et ('auto-observation) par le systeme Tors d'une communication de celui-ci dans son environnement (ou tors d'une communication dans le systeme lui-meme, entre ses soussystemes ou dans un de ceux-ci), et it pule d'experience pour designer l'observation, l'autoobservation, la description et l'auto-description des actions communicatives des systemes (et it parle de reflexivite ou d'observation de second ordre (second-order observation) pour simifier les (auto-)observations d'(auto-)observation).

Les systemes sociaux (dont les elements sont des communications de sens ou de signification, des evenements) sont un type particulier de systeme, its entrent en relation avec un environnement compose d'autres systemes : it s'agit des systemes psychiques, c'est-i-dire

les individus avec leurs personnalites propres et possedant eux aussi leurs elements sous formes de significations, mais se produisant dans la conscience et non comme communication; des systemes organiques, c'est-a-dire le support biologique des individus, et finalement des systemes machines, construits par l'etre humain pour controler et transformer les environnements organique et physique. Ce vers quoi je veux en venir, c'est que les systemes sociaux, tels que les decrit Luhmann, excluent les individus, ceux-ci ne font pas partie de la societe, mais plutot de son environnement, en tant que systemes psychiques et non sociaux. C'est par la communication que les systemes psychiques ont contact avec l'environnement social :

« We are dealing with social_ not psychic systems. We assume that social systems are not composed of psychic systems (...). Therefore, psychic systems belong to the environment of social systems. Of course, they are a part of the environment that is especially relevant for the formation of social systems (...). Such environmental relevance for the construction of social systems constrains what is possible, but it does not prevent social systems from forming themselves autonomously and on the basis of their own elemental operations. These operations are communications -- not psychic process per se, and also not the process of consciousness. »

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"Soit réservé sans ostentation pour éviter de t'attirer l'incompréhension haineuse des ignorants"   Pythagore