| Passage d'un usage de « l'alcool convivial »
à un « alcool défonce »
  A) Etat des lieux en France
  1) Un phénomène disparate?  L'alcoolisme est en France la première toxicomanie si
on considère son cout social. En 1980, Davidson et Choquet montraient
que plus de 30% des lycéens et 15 % des lycéennes buvaient de
l'alcool régulièrement. Pour beaucoup, le fait de boire de l'alcool est un moyen de
pouvoir s'évader. En effet, nombreux sont les jeunes qui y mettent un
parallèle entre l'alcool à la fête .Cela permet une rupture
avec le quotidien. Cependant les conséquences sont alarmantes puisque
les ivresses chez les jeunes  ont fortement  augmenté en
fréquence et fait aggravant, cela  concerne des individus  de plus en
plus jeunes en France et en Europe. L'alcoolisation des jeunes est
banalisée. C'est cette banalisation de la "cuite massive" qui pose 
aujourd'hui un problème dans nos sociétés
européennes. Ce phénomène d'alcoolisation chez les jeunes
suscite, ces dernières années, un intérêt qui
s'amplifie. En effet, en  2003, en France, près de  93.3% des jeunes
âgés de 18 ans avaient déclaré avoir
déjà consommé au moins une fois de l'alcool. (source:
inpes.sante.fr) . Cela montre bien que l'alcool est un produit
intériosé dans notre pays et culturellement présent.
Certaines explications  tendraient vers le motif que durant l'adolescence,  les
 jeunes individus seraient à la recherche d'identification,
d'indépendance afin de correspondre à l'une des conduites
à risque adoptées à cet âge. Dans le magazine
La santé de L'homme, le Dr Alain Rigaud, addictologue,
donne son avis à la question. Pour lui l'attrait des jeunes pour
l'alcool ne daterait  pas d'aujourd'hui. En effet pour lui, c'est un
phénomène intemporel qui s'actualise à chaque
époque dans une diversité de conduites individuelles et
collectives, et se présenterait comme un « fait social
total».   Les boissons alcooliques font partis de notre culture et de
notre héritage et leur usage est licite et  qui est valorisé
autour de certaines  valeurs qui sont la convivialité, le plaisir, la
fête. Ceci permet d'entretenir  la consommation en France. De plus, nous
pouvons aussi noter, que le nombre d'alcool reste très important et de
plus  l'accès étant facile qui est le résultat de la
difficulté à mettre en  application des lois qui pourtant
interdisent l'achat d'alcools chez mineurs dans les centres commerciaux. Tous
ces facteurs rendent le produit entièrement  inéluctable chez les
plus jeunes. De plus nous pouvons noter que  la mode des apéros
géants (aujourd'hui interdit par les préfets)  a contribué
à mettre en avant ce phénomène  d'alcoolisation des
jeunes. Pour le sociologue Thierry Morel, les personnes participant à
ces manifestations festives sont des jeunes  issus de la classe moyenne, bien
insérés socialement et scolairement. Il explique 
"Les apéros géants sont pour eux un moyen de se
réapproprier l'espace public. Plus on les interdira, plus on ira vers
des débordements incontrôlés. Il y a toujours une dimension
transgressive dans la fête" . (Source lemonde.fr / mai 2010).
 Pour présenter ce phénomène qu'on peut
dire national, nous pouvons remarquer qu'aucune région n'est
épargnée par l'alcoolisation des jeunes. En effet, quasiment la
totalité des régions ont un taux supérieur à 50%,
c'est à dire qu'en France, à 17 ans plus d'un enfant sur deux a
déjà été dans un état d'ivresse.
Paradoxalement, les régions du Nord de la France sont d'après ce
document les moins touchés (Le Nord Pas de Calais et la Picardie font
partie des taux les plus bas de France) par ce phénomène.
Cependant, nous pouvons ajouter que la  région Bretagne est de loin la
plus touché avec  69% des jeunes ayant connu une ivresse alcoolique
durant l'année en 2008. Il y a certes des disparités
régionales, cependant ce phénomène touche toutes les
régions en France. Il existe un autre facteur face à ces
inégalités face à l'alcoolisation des jeunes, en effet,
l'enquête 'ESPAD 2007 : « la consommation d'alcool en
hausse chez les adolescents' » nous délivre que
suivant le parcours scolaire, les résultats seront différents
puisqu'il existe une proportion plus élevé des buveurs
réguliers chez les jeunes étant en échec scolaire ou ayant
un parcours scolaire plus difficiles comme ayant subi des redoublements, des
réorientations dans des filières courtes ou professionnelles  ou
encore chez les jeunes étant sortis tôt du système
scolaire. De plus, nous pouvons ajouter qu'il existe une
disparité plus importante, Coslin dans son livre Les adolescents
devant les déviances, montrait l'importance ethniques face
à l'alcool puisqu'il montre que  neuf jeunes français
métropolitains sur dix ont déjà consommé de
l'alcool contre un jeune sur trois vivant en France d'origine
maghrébine. Pour la consommation d'alcool chez les jeunes,
l'enquête ESCAPAD (enquête sur la santé et les
consommations lors de l'appel de préparation à la défense)
en 2008 montrent que ce phénomène de consommation
régulier et croissant  d'alcool touche plus les milieux
socio-économiques plus élevés que modeste, certainement du
fait que l'achat d'alcool à un cout élevé ce qui entraine
d'avoir des ressources financières en conséquence. De plus,
l'enquête nous montre que la consommation régulière et
croissante d'alcool est plus importante dans les familles où les deux
parents ne vivent pas ensemble, ou dans lesquelles les enfants sont
séparés des parents (internats). |