3) Boire pour être ivre.
Après avoir montré que boire pouvait être
source d'intégration dans un groupe ,en effet, chez certaines personnes
cela est devenu comme une norme implicite, où il est devenu banal,
normal de se "défoncer" ce qui tend à dire que si la personne ne
pratique pas ce rituel, elle peut être considérée comme
une personne marginale voire déviant dont le résultat pour
être l'exclusion du groupe. De même , comme j'ai pu le montrer
ultérieurement, l'alcool peut permettre d'oublier l'avenir et la
pression des études et de la société ,néanmoins,
nous pouvons noter que certains boient juste pour boire et repousser ces
limites.Boire pour boire et finir ivre.
Dans ce cas, on peut parler d'une certaine forme d'alcoolisme, en
effet, le plaisir n'est plus la préocupation principale mais le but
final est de finir ivre.Il y a une recherche de défonce rapide comme le
souligne Alexandre " Aujourd'hui, je suis content de ma soirée , si
à la fin je finis dans un état très alcoolisé, pour
être franc, et comme maintenant beaucoup de mes potes, même si on
se l'avoue pas forcément, les soirées permettent de se la mette
bien et vite (...) même ci des fois on s'emmerde dans une soirée,
on boit pour être sur de finir raide et au pire on fait des jeux
d'alcools assez hard pour être certain de partir arrachés (...)
d'ailleurs je ne conçois pas une soirée sans alcool ". Nous
remarquons ici , qu'il y a une différence, l'alcool n'a pas le but
intégrateur dans un groupe déjà très
intégré, cependant il y a toujours l'envie, le désir de
repousser ses limites, de voire jusqu'où le corps peut supporter l'abus
d'alcool. Ces personnes ne sont pas dans la même logique.Il y a une
volonté de se démarquer des adultes mais en même temps des
jeunes.C'est un peu une étape intermédiaire, une étape de
transition entre le monde adulte et adolescent.En effet, je retrouve ce genre
de réponse chez des jeunes d'une vingtaine d'années,
intégré socialement. Comme le souligne Monique Dagnaud,
sociologue et directrice à l'insititut Marcel Mauss " les deux
exigeances contradictoires de la post adolescence" ,c'est à dire le
désir de mettre en avant sa subjectivité et sa
nécéssité à chercher des atouts positifs qui
permettront d'arriver dans le monde des adultes.En effet, chez ces jeunes, nous
pouvons remarquer qu'il y a une volonté de ne pas devenir comme les
parents où l'école veulent qu'ils soient et ainsi pouvoir
prolonger une certaine forme de jeunesse et de pouvoir profiter pleinement de
la vie avant l'entrée dans le monde professionel qui est souvent source
d'angoisse. Il y a une sorte de démarcation du monde adulte.On peut
parler de période de flottement où les jeunes recherchent un
moyen de s'affirmer contre les grandes institutions dites traditionnelles.Comme
l'exprime Gaelle " je ne veux avoir la même vie que mes parents,
boulot dodo métro, je suis jeune je veux profiter le plus possible avant
que les galères arrivent.." .L'alcool permet de pousser les limites
de son corps en s'enivrant rapidement.D'ailleurs ces jeunes ne se
considèrent pas forcément comme des marginaux ou encore des
déviants, car ils justifient leur acte en mettant toujours en avant le
coté convivial et intégrateur de l'alcool.
Les jeunes à travers l'alcool recherchent des moments
d'évasion, dans un monde où les sociétés sont
devenues très oppressante , les jeunes se sentent
délaissés par une société qui éprouve une
certaine indifférence par rapport aux jeunes , souvent décrit
comme une génération à sacrifier et non pas à
s'épanouir. Le fait de refuser de boire, c'est perçu comme
être une personne trop coincée, trop serieuse, trop scolaire,c'est
à dire ,se refuser les plaisirs de la vie. Il y a un proces d'intention
sur ces jeunes qui boient pas , car ils priviligient d'une certaine
façon la santé à la fête.La peur du danger, de la
maladie, à cet âge la peut être perçu comme un manque
de virilité chez les hommes et ainsi passer comme un marginal. Pour ces
jeunes, ne pas boire, c'est d'une certaine façon renoncer à avoir
des opportunités de rencontre et donc une vie sociale ordinaire.
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