SECTION 2 : ANALYSE DES RESULTATS
Le cadre d'analyse adopté se présente sous
deux(2) aspects : la responsabilité de la banque dans le problème
de financement et le fait des entreprises. Les variables mises en
évidence sont entre autres les facteurs ayant non seulement
entrainé la réticence de la banque, mais aussi ceux qui
empêchent aux PME d'accéder au financement.
I: Analyse de la réticence de la
banque
Pour plusieurs raisons, CORIS BANK manifeste sa
réticence face aux demandes de financement des PME. Notons à cet
effet le problème du risque, la question de la garantie, la gouvernance
des entreprises, l'influence du cadre réglementaire et l'inadaptation
des ressources de la banque.
I.1: Le Problème du risque
Une des activités principales des banques est l'octroie
de crédit, lequel constitue le métier de base des
établissements de crédit. La maitrise du risque de crédit
est l'un des axes stratégiques majeurs de la gestion des
établissements financiers bancaires comme CORIS BANK, si bien que toute
décision de crédit obéit généralement au
respect rigoureux de certaines normes de gestion financière et
comptable.
La notion du risque bancaire recouvre tout
événement susceptible d'empêcher la banque de
réaliser ses objectifs ou encore de maximiser ses performances. Cette
perception du risque est liée a la difficulté qu'ont les banques
de distinguer les bons emprunteurs et les mauvais parmi leurs débiteurs
potentiels, et revient à mettre en évidence certains indicateurs
dont :
- la capacité de remboursement(Cr) avec : Cr= De
e e e e
G
Cet indicateur mesure l'aptitude de l'entreprise a rembourser
la totalité de ses dettes à partir de la CAFG4
dégagée annuellement. Plus, l'entreprise est capable de
rembourser ses dettes, plus elle est enclin à obtenir un nouveau
financement auprès de la banque.
CAFG : Capacité d'Autofinancement Globale
-le taux d'endettement de l'entreprise(Te) avec : Te= e
e e e e
e u e p p e
Il permet de percevoir le niveau d'endettement de l'entreprise
envers ses fournisseurs. Ce ratio permet aussi de mettre en évidence la
question de l'apport personnel du promoteur exigé surtout pour les
projets en création. Une entreprise ne peut se créer sans
disponibilités de fonds propres. Il est exigé donc dans la
plupart des cas, une contribution effective du promoteur.
La mise en évidence de ces indicateurs permet donc
à la banque de mesurer le risque auquel elle fait face. En effet, si les
entreprises sont fortement endettées auprès de leurs
fournisseurs, ou si elles ne sont pas capables de rembourser leurs dettes
antérieures, cela traduit qu'un éventuel financement
s'avère risqué pour la banque.
C'est pourquoi, d'après nos résultats 46% des
demandes de financement sont rejetés parce que le risque de
crédit est élevé, au point même d'en être un
facteur relativement significatif, en fonction des spécificités
de crédits, selon cet extrait de tableau.
Influence du risque dans les cas spécifiques de
problèmes de financement.
Types de crédits rejetés
|
Influence du Risque
|
Crédits d'investissement
|
16%
|
Crédits de fonctionnement
|
62%
|
Crédits par signature
|
22%
|
Totaux
|
100%
|
Source : Extrait tableau 3, colonne 2
Ainsi, à CORIS BANK, en fonction des typologies de
crédits, le risque est déterminant à environ 16% pour les
crédits d'investissement, 62% dans le cadre des crédits de
fonctionnement et 54% pour les crédits par signature. D'oü ce
graphique illustratif.
influence du risque
crédits d'investissement crédits de fonctionnement
crédits par signature
![](Problematique-du-financement-des-PME-par-les-etablissements-bancaire--cas-de-Coris-bank-4.png)
22%
62%
16%
Graphique 1 : Représentation graphique de
l'influence du risque
Source : Construit par l'auteur, 2010
La prédominance du risque dans le financement des
crédits de fonctionnement (environ 62%) se justifie par le fait que ces
types de crédits étant de moyen terme, la banque fait face
à plusieurs incertitudes : le risque de pertes à court et moyen
terme, pouvant entrainé des impayés, le risque de faillites, ou
encore les risques liés aux variations de l'environnement. Du fait que
les PME en général exercent dans un environnement quasi instable
(informel), avec des perspectives sectorielles non objectives, elles
présentent donc un risque élevé que la banque maitrise
difficilement. Financer surtout le fonctionnement des PME dans ces conditions
devient problématique. Cependant, le risque influence peu dans le cadre
des crédits par signature et d'investissement parce que le risque de
pertes monétaires est minime ou est pris en charge par une ligne de
garantie.
Toutefois, on dira que, plus la capacité de
remboursement de l'entreprise est faible, plus un éventuel financement
s'avère risqué pour la banque; réduisant de ce fait les
possibilités d'obtention de crédit de l'entreprise.
Sur cette base, nous proposons un modèle initial de
recherche pour identifier les déterminants du problème de
financement.
Ainsi , en considérant pf le problème de
financement et rc le risque de crédit , la relation
existante entre ces deux variables peut s 'établir de la
sorte: ( 1) pf = f (rc) ;
Avec pf la variable expliquée et rc la variable
explicative.
influence de la garantie
![](Problematique-du-financement-des-PME-par-les-etablissements-bancaire--cas-de-Coris-bank-5.png)
38%
12%
50%
![](Problematique-du-financement-des-PME-par-les-etablissements-bancaire--cas-de-Coris-bank-6.png)
crédits d'investissement crédits de fonctionnement
crédits par signature
Si une augmentation du risque de crédit entraine une
augmentation proportionnelle du problème de financement, on peut donc
dire que f ' la dérivée première de f est
supérieure a 0 (f '> 0), d'oü une fonction f croissante.
Pourtant si la fonction f est croissante signifie que
problème de financement est donc une fonction croissante du niveau de
risque de crédit. Ainsi, plus le risque est élevé, plus il
se pose un problème de financement.
Le banquier soucieux des différents risques encourus a
besoin d'être rassurer avant de placer ses fonds dans le financement
d'une activité de PME. Il s'entoure a cet effet d'un maximum de
précautions et exige en contre partie de son intervention et parfois a
l'exclusion de tout critère, un répertoire de garantie.
Ainsi, du problème de risque en découle un autre,
celui de la garantie.
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