III.4.4. Effet de la méthode de préparation
des mélanges
La figure 87 montre la comparaison des cinétiques de
libération de l'ibuprofène à partir de microgranules
enrobés en fonction du type du mélange utilisé pour un pH
donné. Les différents types de mélanges comparés
sont : mélanges physiques simples, mélanges de fusion à
chaud et mélanges par évaporation de solvant ; les taux
d'enrobages sont 5, 15 et 25 % et le pH utilisé est égale
à 7,4. Nous avons constaté que le type du mélange entre IB
et PDLLA influence d'une manière remarquable les cinétiques de
libération de l'ibuprofène avec un profil de libération
plus lent dans le cas du mélange par évaporation de solvant que
dans le cas des deux autres mélanges. Cette tendance est due
probablement à la différence entre les forces d'interaction
existantes entre l'IB et PDLLA dans chaque type de mélange. Il est
claire que les interactions entre l'ibuprofène et le poly(D,L-acide
lactique) sont meilleures lorsque ces derniers sont mélangés dans
un solvant approprié. Rosario Pignatello et al. (R. Pignatello,
2002), ont constaté que de meilleures interactions entre des
principes actifs de la famille AINS et des polymères de types Eudragit
ont été obtenues en solution (i.e. dans un solvant commun) et non
avec un simple mélange des deux composés.
IbuproRne lilbere (%)
110
100
40
20
90
70
60
50
30
80
10
0
F15
Mélange en fusion Mélange physique Mélange
par évaporation de solvant
0 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250
0 25 50 75 100 125 150 175 200 225 250
0 50 100 150 200 250 300
F5
110
100
90
Ibuprofene lilbere (%)
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Mélange en fusion Mélange physique Mélange
par évaporation de solvant
Temps (min) F25
110
100
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
Temps (min)
IbuproRne Mere (%)
Mélange en fusion Mélange physique Mélange
par évaporation de solvant
Temps (min)
Figure 87. Effet de la méthode
préparation des mélanges PDLLA/IB sur les profils de
libération de l'IB à partir de microgranules enrobés
à différents taux d'enrobage (5, 15 et 25%) en tampon phosphate
de pH 7,4 à 37°C.
Il existe donc une tendance clair entre le type de
mélange utilisé et la vitesse de dissolution de
l'ibuprofène. Comparés à l'ibuprofène seul, les
mélanges de fusion à chaud ont donné un certain
ralentissement de la dissolution de l'ibuprofène, suivis par les
mélanges physiques et enfin par les mélanges par
évaporation de solvant. En effet, la variation dans les profils de
libération de l'IB est due probablement au degré de
miscibilité entre l'ibuprofène et PDLLA. Dans le cas des
mélanges physiques et de fusion à chaud, où le
mélange principe actif/ polymère s'effectue sans solvant, la
miscibilité entre les composés est incomplète
(T.
Vasconcelos, 2007). Or, la présence du
solvant peut influencé l'interaction principe actif/polymère,
l'orientation du principe actif sur la surface du polymère et la forme
cristalline du principe actif en présence du polymère. En plus,
le solvant induit le gonflement de la matrice polymère ce qui va
amélioré la diffusion du principe actif a l'intérieur de
la matrice polymère. Par conséquent, le principe actif se
disperse sur une surface plus large a l'intérieur de la matrice
polymère (A. C. Williams, 2005). Une étude a
été faite par A. Nokhodchi et al. (A. Nokhodchi, 2003)
sur la modification de l'état cristalline de la
phénytoïne en utilisant de différents solvants
(éthanol et acétone). Ces auteurs ont constaté que la
morphologie des cristaux de la phénytoïne a été
changée sous l'effet d'une interaction entre les différents faces
des cristaux et le solvant, et que cette interaction a été
assurée par des liaisons hydrogènes. Les résultats de
cette étude ont montré aussi que la vitesse de dissolution de la
phénytoïne recristallisée a été
inférieure a celle de la phénytoïne non traitée.
L'ibuprofène montre des différences dans la morphologie lorsqu'il
est recristallisé dans de divers solvants (alcool et hexane), et que ces
différences dans la morphologie des cristaux d'ibuprofène n'ont
pas été attribuées aux changements dans la structure
cristalline de l'ibuprofène (ou différents polymorphes) mais
c'est due seulement a des changements dans les vitesses de croissance des faces
spécifiques (A. T. Karunanithi, 2007).
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