1.1.7- Paramètres de la valeur alimentaire
La valeur alimentaire mesure l'aptitude d'un aliment à
couvrir les besoins nutritionnels liés à l'entretien de l'animal,
c'est-à-dire à ses fonctions vitales, et aux productions. Ses
critères d'appréciation, multiples, sont relatifs aux besoins en
énergie, en protéines, en minéraux, en vitamines, etc. La
valeur d'un fourrage, d'un sous-produit ou d'une ration est
caractérisée au minimum par les teneurs en nutriments bruts et/ou
digestibles, dont certaines sont converties en unités rendant compte de
l'utilisation métabolique de ces nutriments (énergie
métabolisable et énergie nette, par exemple). A ce niveau
d'évaluation, on parle de valeur nutritive.
Les aliments fibreux ont un effet d'encombrement sur le tube
digestif, mais leur valeur alimentaire leur permet d'être
consommés par les animaux. C'est le cas, en particulier, des fourrages
dont on s'efforce de mesurer ou de prévoir les quantités
ingérées. La valeur alimentaire d'un fourrage associe donc sa
valeur nutritive, qui traduit sa concentration en nutriments et son aptitude
à être ingéré.
Classiquement, la valeur nutritive est
déterminée au laboratoire par l'analyse chimique du fourrage et
par la mesure ou l'estimation de sa digestibilité à l'aide de
méthodes chimiques, biologiques ou enzymatiques. La quantité
effectivement ingérée dépend de l'ingestibilité,
caractéristique de l'aliment, et de la capacité d'ingestion
propre à l'animal. Elle peut être mesurée au laboratoire et
ceci nécessite le plus souvent des mesures zootechniques (INRA, 1988).
Compte tenu de la difficulté de ces mesures, l'ingestibilité est
malheureusement le critère de la valeur alimentaire le plus rarement
étudié. Ces conséquences sur les productions animales sont
importantes dès lors que les fourrages sont distribués à
volonté ou consommés au pâturage. Du point de vue
énergétique par exemple, une variation de 10% des
quantités ingérées induit une variation de 30% de
l'énergie disponible pour les productions, puisque les besoins
d'entretien sont satisfaits en priorités (Guérin, 1999).
1.1.8-Variabilité de la valeur alimentaire des
fourrages tropicaux cultivés
Comparés aux fourrages de zone tempérée,
les fourrages tropicaux ont en moyenne des teneurs en fibres plus
élevées, des digestibilités et des valeurs azotées
(MAT) plus faibles. Une forte proportion est constituée de fourrages
pauvres, avec moins de 7% de MAT dans la matière sèche et une
digestibilité inférieure à 50% (Guérin,
1999). Seules les légumineuses ont une valeur
azotée relativement indépendante du domaine agroclimatique, mais
elles sont peu abondantes dans les milieux naturels des régions
tropicales.
De plus, les plantes tropicales croissent dans des conditions
de milieu et de culture très variables. En conséquence, une
même espèce, à un âge de repousse donné, peut
avoir une valeur alimentaire comprise entre des limites très larges, de
la meilleure à la pire.
Par exemple, pour l'espèce P. maximum,
à 40 jours, sans autre indication sur son origine, on
trouvera dans des tables de valeur alimentaire des valeurs
énergétiques comprises entre 0,6 et 0,7 UFL par kilo de
matière sèche (MS), une valeur azotée
comprise entre 80 et 160 grammes de MAT par kilo de MS et une
ingestibilité pour le mouton de 45 à 80 grammes de MS par kilo de
PV (Richard et al, 1989). Ces valeurs sont représentatives de
l'ensemble de la valeur alimentaire des fourrages cultivés, toutes
espèces confondues.
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