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Influence de la fumure azotée et de la densité des plants sur la production et la qualité des semences du panicum maximum local dans le sud du Bénin

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par Maurice VLAVONOU
Université Africaine de Technologie et de Management(UATM/Gasa-Formation)  - Licence Professionnelle en Agronomie générale 2009
  

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1.2- Production semencière

Les difficultés de production des semences de plantes fourragères tropicales sont une entrave à l'extension de leur culture (Boudet, 1984). Alors des techniques culturales particulières doivent être appliquées pour obtenir une récolte suffisante de semences. Il faut aussi des critères de sélection des plantes pour la production des semences fourragère.

1.2.1- Critères de sélection des plantes fourragères pour la production des semences

Les plantes sont sélectionnées dans leur milieu naturel (savane, jachère, bordure de forêt) en fonction des principaux critères suivants:

+ la résistance aux maladies et aux prédateurs;

+ le rendement en matière sèche (qui a été longtemps le critère dominant)

+ la qualité: c'est un critère plus difficile à mesurer que les précédents. Il faut apprécier la valeur alimentaire de la plante qui diminue lorsque la durée de repousse s'allonge. Pour cela, il faut effectuer des analyses chimiques et mesurer la digestibilité de différents constituants et l'ingestibilité globale. Ces deux derniers exigent la présence des animaux, donc des surfaces déjà importantes en fourrages;

+ l'aptitude à la multiplication par graine à la faveur des éleveurs, si ces dernières ne sont pas trop chères;

+ la facilité d'installation pour limiter les désherbages.

1.2.2- Influence de la biologie des plantes fourragères sur la production semencière

Observer la biologie de la plante permet de comprendre les effets de la croissance et du développement sur le rendement potentiel en semence, avant la floraison. Ce rendement potentiel est estimé par ses composantes, c'est-à-dire le nombre de talles, le nombre de talles fertiles, le nombre de panicules et le nombre d'épillets par panicule. Quatre phases importantes de développement ont un impact sur la production semencière. Ce sont la phase végétative, la période comprise entre l'induction florale et l'épiaison, la phase d'épiaison des panicules et celle qui correspond à l'évolution de l'anthèse sur la panicule, avec ses conséquences sur l'égrenage.

1.2.2.1- Phase végétative

La croissance initiale, exponentielle, du nombre de talles a été observée chez les graminées tempérées comme la fléole et la fétuque (Langer et al, 1963). L'augmentation de la compétition entre talles au cours de la croissance diminue leur vigueur individuelle. La mortalité et l'inhibition des bourgeons augmentent, c'est le début de la phase linéaire. Pour maximiser les potentialités semencières, il convient de faire coïncider la fin de la phase exponentielle avec la date d'induction, c'est-àdire la date où la phase reproductive est induite. En effet, les talles doivent posséder une certaine vigueur ou une certaine maturité pour être induites. Cette vigueur minimale sépare la phase juvénile de la phase reproductive. Lorsque ces conditions sont requises, l'effet de la vigueur devient quantitatif et affecte le nombre d'épillets et la taille de la future inflorescence (Ryle, 1964 ; Bean, 1970).

1.2.2.2- Phase de l'induction à l'épiaison

La floraison des graminées regroupe différentes phases. Ainsi les principales phases qui conduisent à la transformation de l'apex végétatif en inflorescence sont l'initiation, l'apparition de ramifications des inflorescences, puis d'épillets. L'initiation

est détectée par l'apparition de doubles rides sur l'apex. Elle résulte d'une induction survenue 8 à 10 jours plus tôt. Les ramifications de l'inflorescence apparaissent peu après et, en quelques jours, le nombre des épillets est déterminé. Ce nombre est d'autant plus important que la talle induite est vigoureuse (Bean, 1970).

1.2.2.3- Phase d'épiaison

La talle fertile est capable d'émettre plusieurs panicules selon un processus de ramification appelé «culum branching« par les anglosaxons. Ce phénomène est fréquent chez les graminées et plus particulièrement chez les graminées fourragères (Boonman, 1971). Chez l'espèce Panicum maximum, après avoir émis une première panicule en position terminale (panicule principale), la talle fertile peut produire à intervalles réguliers une série de panicules primaires, secondaires et tertiaires au niveau du deuxième et du troisième noeud situés sous l'inflorescence principale (Noirot, 1990). La ramification est théoriquement infinie. En pratique, des talles à sept panicules n'ont jamais été observés et des talles à six panicules n'apparaissent qu'à faible fréquence (0,2%), même chez la variété C1 où l'aptitude à ramifier est la plus intense (Mandret et Noirot, 1999). Cette aptitude est une caractéristique clonale, mais elle dépend aussi de la vigueur de la talle. Les différences de vigueur amènent les talles à arrêter leur ramification à différents stades (2, 3, 4, 5 ou 6 panicules), parfois dès la panicule principale (Noirot, 1990). Le délai qui sépare l'émergence de deux panicules est d'environ 12 jours chez les talles vigoureuses, mais peut atteindre 21 jours chez les talles les plus faibles. L'ensemble des panicules principales constitue la première vague d'épiaison, dont la durée d'un mois correspond à l'étalement de l'initiation. Les vagues d'épiaison d'une durée d'environ un mois succèdent tous les 12 jours, conduisant à la présence de plusieurs pics d'épiaison. Ainsi le nombre moyen de panicules émises au cours du temps tend à diminuer et les vagues conservent sensiblement le même étalement, mais sont de plus en plus aplaties. Pour le producteur de semences, c'est sur la première vague d'épiaison que doit s'effectuer la récolte.

1.2.2.4- Evolution de l'anthèse : conséquences sur l'égrenage

L'anthèse n'affecte pas simultanément tous les épillets de la panicule et s'étale sur plus de 6 jours chez Panicum maximum (Javier, 1970). L'apparition des stigmates commence par le sommet et se propage dans le sens basipète. Les épillets situés dans un même secteur de la gaine fleurissent ensemble (Noirot, 1992). Leur date de floraison dépend alors de la vitesse de propagation, basipète, de la floraison le long de la panicule. Ainsi connaître la répartition des épillets dans la gaine à l'épiaison et la vitesse de propagation de la floraison permet de prévoir le nombre journalier d'épillets en fleur sur la panicule.

La répartition des épillets sur la panicule engrainée présente un maximum situé en position médiane. La quantité d'épillets par inflorescence et leur répartition sont déterminées par la vigueur de la talle au moment de l'induction (Gillet, 1980 ; Noirot, 1992). Entre clones, les différences de répartition sont aussi liées à des différences de taille d'inflorescence. Cette répartition a une forme triangulaire et dissymétrique chez trois clones (Mandret et Noirot, 1999). La vitesse de propagation de l'anthèse n'est apparemment modifiée ni par la date d'épiaison ni par l'ordre de ramification de la panicule. En revanche, chez P. maximum, la vitesse de propagation dépend du clone et est liée aux dimensions des panicules: 1,95 cm par jour pour la variété C1 ; 4,08 cm par jour pour la variété 0267 ; 5,92 centimètre par jour pour la variété T58 (Noirot, 1992)

En fait, la panicule accomplit sa floraison en un même nombre de jours (7 ou 8 jours), quelle que soit sa taille. Le déroulement de l'anthèse peut être perturbé dans certaines conditions écologiques. Certains épillets ne fleurissent pas et d'autres fleurissent en retard. Les effets indirects sur la fertilité et le rendement sont importants et la production peut dès lors chuter jusqu'à 10% des potentialités (Noirot et Ollitrault, 1996). Chez la variété C1, la chute des graines commence lorsque la floraison est quasiment réalisée, soit environ 8 jours après l'apparition du premier stigmate. Epillets vides et graines pleines tombent simultanément. L'égrenage est maximal 13 jours après le début de l'anthèse, mais surtout, il est très rapide : 50% des épillets perdent leur graines en 3,5 jours (Noirot et Ollitrault, 1996).

Des différences de délai entre floraison et égrenage existent entre les clones et les espèces.

Chez P. maximum, les variétés C1 et 2A4 ont un délai d'égrenage compris entre 9 et 11 jours, il est de 6 jours chez la variété Common Guinea et de 12 à 14 jours chez la souche 64 (Mandret et Noirot, 1999). Enfin, la présence, ou l'absence, de perturbations dans l'anthèse n'intervient pas sur les délais d'égrenage. D'un point de vue pratique, la récolte doit avoir lieu, selon la variété, entre 6 et 12 jours après le maximum de floraison. Déterminer la date optimale de récolte de la variété par rapport à la date du maximum d'épiaison est une priorité pour chaque producteur de semences (Noirot, 1990).

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand