CHAPITRE IV : METHODOLOGIE
L'objectif de notre étude est de montrer la relation
qui existe entre l'estime de soi et les performances scolaires des
élèves en classe de quatrième (4ème)
à Abidjan. Pour ce faire, nous avons formulé deux
hypothèses opérationnelles dont la mise à l'épreuve
nécessite la définition des variables, l'identification de la
population d'étude et de l'échantillon, l'explication du choix
des instruments de mesure et de la procédure de passation, l'exposition
des difficultés rencontrées et la justification de la technique
statistique utilisée.
A- Présentation et caractérisation des
variables
La variable est une entité indéterminée
qui, dans une relation ou dans une fonction, peut recevoir une
multiplicité de valeurs (Bloch et al., 1996). En nous
référant à notre objectif, nous voyons transparaître
deux variables : une variable explicative, l'estime de soi et une variable
à expliquer, les performances scolaires. De ce fait, l'estime de soi est
la variable indépendante et les performances scolaires la variable
dépendante.
1- Variable indépendante : Estime de
soi
La variable indépendante est l'estime de soi. Elle
correspond selon Famose et Bertsch (2009), au décalage entre le soi
réel perçu (ce que je suis) et le soi idéal (ce que
j'aimerais être). Cet écart équivaut au degré
d'acceptation de soi (L'Ecuyer, 1978). Par conséquent, plus
l'écart est important, plus le degré d'acceptation de soi est
faible ; moins il est important, plus le degré est élevé.
Cette perception de soi dans un domaine, selon Bandura (cité par
Martinot, 2001), entretient un lien important avec la performance de l'individu
dans ce
domaine. Ainsi, dans le champ scolaire, le faible degré
d'acceptation de soi qui correspond à l'estime de soi faible
amène l'élève à manquer de confiance en lui. Il se
croit incapable de réussir ses travaux scolaires. Son manque de
persévérance fait qu'il abandonne rapidement la tâche en
cas de difficulté. La conséquence, c'est que cet apprenant aurait
de faibles performances scolaires.
Contrairement à lui, l'élève qui a un
degré élevé d'acceptation de soi ou d'estime de soi a
confiance en lui et en ses capacités de réussir. Il
persévère davantage dans son travail scolaire lorsqu'il rencontre
des difficultés et utilise plus efficacement les compétences et
les stratégies qu'il a développées. Cet
élève cherchera à se surpasser, même si ses
objectifs sont atteints. Cela entraînerait chez ce dernier de bonnes
performances scolaires.
De ce qui précède, il ressort que l'estime de
soi sera soit faible, soit élevée. Notre variable
indépendante a donc deux modalités : niveau d'estime de soi
faible et niveau d'estime de soi élevé.
La variable indépendante est cette variable qui est
susceptible de prendre plusieurs valeurs. Ces différentes
modalités entraîneraient des effets différents sur le
comportement des individus. Ces derniers, parce qu'induits par la variable
indépendante, constituent la variable dépendante.
2- Variable dépendante : Performances
scolaires
La variable dépendante est les performances scolaires.
Elles ont été définies comme les notes obtenues par les
élèves (cf. problématique). Dans ce sens, Semé
(2002) distingue deux types de performances scolaires : la performance globale
et la performance partielle. La première concerne l'ensemble des
matières en classe et elle est obtenue grace aux moyennes
pondérées des différentes matières
enseignées. La seconde se réfère à une
catégorie de matières ou à une discipline
particulière et elle représente la moyenne obtenue dans cette
matière.
Dans le système éducatif ivoirien, les
performances scolaires globales et partielles se calculent à la fin de
chacun des trois trimestres qui composent l'année scolaire.
Généralement, c'est la performance globale qui est
utilisée pour évaluer le niveau d'acquisition des connaissances
dispensées aux élèves durant une période
donnée. C'est ce qui nous amène à nous intéresser
à cette dernière. La performance scolaire est une moyenne
arithmétique. Elle est le quotient de la somme des notes obtenues dans
toutes les matières scolaires par la somme des coefficients qui leur
sont affectés. Le résultat de ce rapport est la moyenne du
trimestre.
Le premier trimestre, selon le ministère de l'Education
Nationale (2009), commence avec la rentrée des classes (14 Septembre
2009) pour prendre fin le 04 décembre 2009. Cette période n'est
souvent pas respectée dans plusieurs collèges et lycées
surtout privés. En effet, dans ces établissements, le faible
nombre d'élèves inscrits par classe fait que les enseignements
débutent plusieurs jours, voire plusieurs semaines après la
rentrée des classes. Malgré ce retard, des élèves
sont inscrits tardivement pour diverses raisons souvent après que des
évaluations aient été faites. Ces derniers sont
généralement non classés dans ces matières. A cela
s'ajoute, selon Bawa (2008), le fait que les élèves restent
encore attachés à leurs objets de distraction des vacances
(vidéo, football, sorties,...). La moyenne du premier trimestre ne
reflète donc pas toujours les capacités des
élèves.
Au deuxième trimestre (07 décembre 2009 au 05
mars 2010), les inscriptions ne sont plus possibles parce qu'achevées au
trimestre précédent. Les élèves sont tous au
même niveau en ce qui concerne les enseignements dispensés. De ce
fait, les notes de l'élève reflètent son niveau
d'acquisition des connaissances enseignées.
Au moment où nous effectuons notre enquête, le
troisième trimestre (08 mars 2010 au 14 mai 2010) n'était pas
encore achevé et il ne nous était pas possible, vu le temps qui
nous restait pour achever notre travail, d'attendre le calcul des moyennes du
dernier trimestre.
Au regard de tout ce qui précède, nous ne
retenons que la moyenne du deuxième trimestre parce qu'elle semble
rendre mieux compte de la valeur réelle des élèves.
La moyenne peut être aussi considérée
comme une norme. Dans notre système scolaire cette norme est de dix (10)
sur un total de vingt (20) points soit 10/20. Dans les pratiques courantes,
tout élève dont la performance trimestrielle est en dessous de
10/20 est considéré comme « n'ayant pas la moyenne ».
Mais, lorsqu'elle est supérieure ou égale à 10/20,
l'apprenant « a la moyenne ». Cette performance intervient dans le
calcul de la moyenne annuelle. Cette dernière détermine le
succès (moyenne supérieure ou égale à 10/20) ou
l'échec (moyenne inférieure à 10/20) de
l'élève. Cela nous conduit à retenir deux
catégories pour l'appréciation de la moyenne du deuxième
trimestre. La moyenne inférieure à 10/20 sera
considérée comme une mauvaise moyenne et lorsqu'elle est
supérieure ou égale à 10/20, nous la désignons de
bonne moyenne. Les performances scolaires sont bonnes ou mauvaises. De ce fait,
la variable dépendante a deux modalités : mauvaise moyenne
trimestrielle et bonne moyenne trimestrielle.
La moyenne inférieure à la norme de 10/20 est
généralement la preuve de l'existence de difficultés
scolaires chez l'apprenant. L'incapacité de pallier ces
difficultés serait due à un niveau d'estime de soi faible. Par
contre, la moyenne supérieure à la norme, qui démontre que
l'élève a une bonne acquisition des notions enseignées,
proviendrait d'un niveau d'estime de soi élevé.
La relation qui existerait entre l'estime de soi et les
performances scolaires mérite d'être vérifiée sur un
échantillon. Mais avant, nous allons identifier la population
d'étude et l'échantillon.
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