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Estime de soi et performances scolaires chez des élèves de quatrième à  Abidjan

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par Kouassi Atjéloh Evariste KOUAME
Université de Cocody, Abidjan - Diplôme de Conseiller Psychologue (D.C.P.) 2009
  

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CHAPITRE IV : METHODOLOGIE

L'objectif de notre étude est de montrer la relation qui existe entre l'estime de soi et les performances scolaires des élèves en classe de quatrième (4ème) à Abidjan. Pour ce faire, nous avons formulé deux hypothèses opérationnelles dont la mise à l'épreuve nécessite la définition des variables, l'identification de la population d'étude et de l'échantillon, l'explication du choix des instruments de mesure et de la procédure de passation, l'exposition des difficultés rencontrées et la justification de la technique statistique utilisée.

A- Présentation et caractérisation des variables

La variable est une entité indéterminée qui, dans une relation ou dans une fonction, peut recevoir une multiplicité de valeurs (Bloch et al., 1996). En nous référant à notre objectif, nous voyons transparaître deux variables : une variable explicative, l'estime de soi et une variable à expliquer, les performances scolaires. De ce fait, l'estime de soi est la variable indépendante et les performances scolaires la variable dépendante.

1- Variable indépendante : Estime de soi

La variable indépendante est l'estime de soi. Elle correspond selon Famose et Bertsch (2009), au décalage entre le soi réel perçu (ce que je suis) et le soi idéal (ce que j'aimerais être). Cet écart équivaut au degré d'acceptation de soi (L'Ecuyer, 1978). Par conséquent, plus l'écart est important, plus le degré d'acceptation de soi est faible ; moins il est important, plus le degré est élevé. Cette perception de soi dans un domaine, selon Bandura (cité par Martinot, 2001), entretient un lien important avec la performance de l'individu dans ce

domaine. Ainsi, dans le champ scolaire, le faible degré d'acceptation de soi qui correspond à l'estime de soi faible amène l'élève à manquer de confiance en lui. Il se croit incapable de réussir ses travaux scolaires. Son manque de persévérance fait qu'il abandonne rapidement la tâche en cas de difficulté. La conséquence, c'est que cet apprenant aurait de faibles performances scolaires.

Contrairement à lui, l'élève qui a un degré élevé d'acceptation de soi ou d'estime de soi a confiance en lui et en ses capacités de réussir. Il persévère davantage dans son travail scolaire lorsqu'il rencontre des difficultés et utilise plus efficacement les compétences et les stratégies qu'il a développées. Cet élève cherchera à se surpasser, même si ses objectifs sont atteints. Cela entraînerait chez ce dernier de bonnes performances scolaires.

De ce qui précède, il ressort que l'estime de soi sera soit faible, soit élevée. Notre variable indépendante a donc deux modalités : niveau d'estime de soi faible et niveau d'estime de soi élevé.

La variable indépendante est cette variable qui est susceptible de prendre plusieurs valeurs. Ces différentes modalités entraîneraient des effets différents sur le comportement des individus. Ces derniers, parce qu'induits par la variable indépendante, constituent la variable dépendante.

2- Variable dépendante : Performances scolaires

La variable dépendante est les performances scolaires. Elles ont été définies comme les notes obtenues par les élèves (cf. problématique). Dans ce sens, Semé (2002) distingue deux types de performances scolaires : la performance globale et la performance partielle. La première concerne l'ensemble des matières en classe et elle est obtenue grace aux moyennes pondérées des différentes matières enseignées. La seconde se réfère à une

catégorie de matières ou à une discipline particulière et elle représente la moyenne obtenue dans cette matière.

Dans le système éducatif ivoirien, les performances scolaires globales et partielles se calculent à la fin de chacun des trois trimestres qui composent l'année scolaire. Généralement, c'est la performance globale qui est utilisée pour évaluer le niveau d'acquisition des connaissances dispensées aux élèves durant une période donnée. C'est ce qui nous amène à nous intéresser à cette dernière. La performance scolaire est une moyenne arithmétique. Elle est le quotient de la somme des notes obtenues dans toutes les matières scolaires par la somme des coefficients qui leur sont affectés. Le résultat de ce rapport est la moyenne du trimestre.

Le premier trimestre, selon le ministère de l'Education Nationale (2009), commence avec la rentrée des classes (14 Septembre 2009) pour prendre fin le 04 décembre 2009. Cette période n'est souvent pas respectée dans plusieurs collèges et lycées surtout privés. En effet, dans ces établissements, le faible nombre d'élèves inscrits par classe fait que les enseignements débutent plusieurs jours, voire plusieurs semaines après la rentrée des classes. Malgré ce retard, des élèves sont inscrits tardivement pour diverses raisons souvent après que des évaluations aient été faites. Ces derniers sont généralement non classés dans ces matières. A cela s'ajoute, selon Bawa (2008), le fait que les élèves restent encore attachés à leurs objets de distraction des vacances (vidéo, football, sorties,...). La moyenne du premier trimestre ne reflète donc pas toujours les capacités des élèves.

Au deuxième trimestre (07 décembre 2009 au 05 mars 2010), les inscriptions ne sont plus possibles parce qu'achevées au trimestre précédent. Les élèves sont tous au même niveau en ce qui concerne les enseignements dispensés. De ce fait, les notes de l'élève reflètent son niveau d'acquisition des connaissances enseignées.

Au moment où nous effectuons notre enquête, le troisième trimestre (08 mars 2010 au 14 mai 2010) n'était pas encore achevé et il ne nous était pas possible, vu le temps qui nous restait pour achever notre travail, d'attendre le calcul des moyennes du dernier trimestre.

Au regard de tout ce qui précède, nous ne retenons que la moyenne du deuxième trimestre parce qu'elle semble rendre mieux compte de la valeur réelle des élèves.

La moyenne peut être aussi considérée comme une norme. Dans notre système scolaire cette norme est de dix (10) sur un total de vingt (20) points soit 10/20. Dans les pratiques courantes, tout élève dont la performance trimestrielle est en dessous de 10/20 est considéré comme « n'ayant pas la moyenne ». Mais, lorsqu'elle est supérieure ou égale à 10/20, l'apprenant « a la moyenne ». Cette performance intervient dans le calcul de la moyenne annuelle. Cette dernière détermine le succès (moyenne supérieure ou égale à 10/20) ou l'échec (moyenne inférieure à 10/20) de l'élève. Cela nous conduit à retenir deux catégories pour l'appréciation de la moyenne du deuxième trimestre. La moyenne inférieure à 10/20 sera considérée comme une mauvaise moyenne et lorsqu'elle est supérieure ou égale à 10/20, nous la désignons de bonne moyenne. Les performances scolaires sont bonnes ou mauvaises. De ce fait, la variable dépendante a deux modalités : mauvaise moyenne trimestrielle et bonne moyenne trimestrielle.

La moyenne inférieure à la norme de 10/20 est généralement la preuve de l'existence de difficultés scolaires chez l'apprenant. L'incapacité de pallier ces difficultés serait due à un niveau d'estime de soi faible. Par contre, la moyenne supérieure à la norme, qui démontre que l'élève a une bonne acquisition des notions enseignées, proviendrait d'un niveau d'estime de soi élevé.

La relation qui existerait entre l'estime de soi et les performances scolaires mérite d'être vérifiée sur un échantillon. Mais avant, nous allons identifier la population d'étude et l'échantillon.

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams