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Estime de soi et performances scolaires chez des élèves de quatrième à  Abidjan

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par Kouassi Atjéloh Evariste KOUAME
Université de Cocody, Abidjan - Diplôme de Conseiller Psychologue (D.C.P.) 2009
  

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B- Estime de soi et performances scolaires

L'estime de soi a fait l'objet de plusieurs travaux en relation avec les performances scolaires. Ainsi, Sindou (1992) met en exergue l'influence de l'image de soi sur l'adaptation scolaire chez les enfants de parents divorcés. Pour y parvenir, il compare les résultats scolaires de ces enfants et les soumet à l'épreuve projective thématique Dynamique Personnelle et Images (D.P.I.) de Perron. Les résultats montrent que les enfants de parents divorcés, qui ont une estime de soi élevée, réussissent en classe, contrairement aux enfants de faible

estime de soi. Cela s'explique par le fait que les enfants qui échouent en classe ont des difficultés à conduire et à réussir leurs entreprises, tandis que ceux qui réussissent n'ont pas ces difficultés.

Ce travail, qui s'est intéressé à la relation entre l'estime de soi et les performances scolaires, n'a pas donné nous semble-t-il suffisamment d'information sur la forme d'estime de soi (globale ou spécifique) qui garanti le succès. C'est ce à quoi tente de répondre Bourcet (1998).

En effet, Bourcet (op.cit.), dans une étude, tente de montrer que l'estime de soi dans son ensemble est une ressource adaptative contre les difficultés scolaires. Pour atteindre cet objectif, l'auteur soumet deux cent huit (208) bons élèves, lorsqu'ils étaient en fin de collège, à des questionnaires d'estime de soi globale et d'évaluation de soi dans des domaines liés à la scolarité (travail scolaire, travail avec les pairs, en famille). L'auteur recueille, à l'aide de questionnaire et d'entretien, leurs modalités de coping (émotions, stratégies mentales, stratégies actives) lorsqu'ils sont confrontés au lycée à une première difficulté. Il découvre que c'est l'estime de soi globale qui contribue significativement à la prédiction du succès ou non. Autrement dit, plus l'estime de soi globale est élevée, plus l'élève a tendance à maîtriser les situations difficiles, notamment les difficultés scolaires. Ce résultat s'explique par le fait que les bons élèves développent et utilisent les stratégies adéquates.

Ce travail accorde une place importante à l'estime de soi globale. Or, elle n'est pas égale à la somme de l'estime de soi dans les divers domaines de la vie (Harter citée par Bariaud, 2006). C'est pourquoi, il nous semble important d'examiner les travaux qui étudient l'influence de l'estime de soi spécifique, notamment l'estime de soi scolaire sur les performances à l'école. C'est dans ce cadre que s'inscrivent les travaux de Alles-Jardel, Metral et Scopellitti (2000), Bawa (2007) et de Caille et O'prey (2005). En effet, Alles-Jardel, Metral et

Scopellitti (2000) étudient la relation entre les pratiques éducatives parentales, l'estime de soi et la réussite scolaire chez des élèves de sixième. Pour cela, les auteurs sélectionnent quatre vingt seize (96) enfants de deux collèges différents et leurs parents. L'estime de soi est évaluée grace à l'inventaire d'estime de soi de Coopersmith (S.E.I.). Quant aux pratiques éducatives parentales, elles sont appréhendées au moyen d'un questionnaire inspiré des travaux de Lautrey. Les résultats révèlent que le niveau d'estime de soi scolaire influence les performances scolaires. Bawa (2007), en utilisant le S.E.I. sur des élèves de sixième, aboutit à des conclusions similaires. En effet, il constate que les élèves qui ont une estime de soi positive ont un taux de réussite supérieur à celui de leurs pairs qui ont une estime de soi négative. Ce résultat s'explique par le fait que les élèves, ayant une estime de soi positive, désirent paraître bons aux yeux des autres. Ils répondent à l'attente des enseignants, des parents et de leurs pairs.

Le travail de cet auteur porte sur l'estime de soi chez des élèves qui font leur initiation aux disciplines et méthodes de travail de l'enseignement secondaire. Toutefois, ce travail ne nous renseigne pas sur les variations ou non de l'image de soi des élèves quelques années après la classe de sixième. C'est ce à quoi se consacrent Caille et O'prey (2005).

Caille et O'prey (Op.cit.) se proposent d'étudier le lien entre l'estime de soi et la réussite scolaire sept ans après l'entrée en sixième. Pour ce faire, ils constituent un échantillon de quatre mille sept cent trente et un (4731) élèves de terminale générale. Pour évaluer leur estime de soi, ces auteurs ont construit un questionnaire multidimensionnel d'évaluation de soi couvrant l'apparence physique, les relations avec les pairs et la confiance en soi. Ils constatent que, bien que l'image de soi de l'élève est peu influencée par son passé scolaire, sa réussite scolaire semble dépendre de son niveau d'estime de soi. Les élèves qui ont une forte estime de soi obtiennent de meilleurs résultats au Baccalauréat

général que leurs pairs de faible estime de soi. Cela s'explique par le fait que ceux qui réussissent ont une plus forte confiance en eux. Cette confiance en soi favorise également un taux de réussite au baccalauréat plus élevé chez les apprenants de sexe masculin que chez ceux de sexe féminin.

Les travaux ci-dessus révèlent la relation que l'estime de soi entretient avec les performances scolaires. En effet, ces études montrent que le niveau d'estime de soi élevé entretient une relation positive avec la réussite scolaire. A l'intérieur de ce niveau d'estime de soi, il y a une différence dans les performances scolaires selon le sexe.

Au terme de la revue de la littérature, nous pouvons retenir que les performances scolaires sont sous l'influence de facteurs personnels, entre autres, le sexe, le quotient intellectuel, l'aspiration scolaire, la motivation scolaire, l'estime de soi. En ce qui concerne l'estime de soi, il ressort des travaux, qu'une haute estime de soi pousse à avoir des performances scolaires élevées, tandis qu'une basse estime de soi entraîne de faibles performances scolaires. En d'autres termes, les performances scolaires entretiennent une relation avec le niveau d'estime de soi : plus le niveau est élevé, plus les résultats scolaires sont meilleurs et moins il est élevé, plus les performances scolaires sont mauvaises. La qualité des performances scolaires semble dépendre également, à niveau identique d'estime de soi, du sexe. Ce constat nous permet d'élaborer les hypothèses ci-après.

HYPOTHESES

Elles regroupent une hypothèse générale et trois hypothèses opérationnelles.

Hypothèse Générale

Il y a une relation entre l'estime de soi et les performances scolaires des élèves de quatrième à Abidjan.

Hypothèses opérationnelles (H.O.)

H.O. 1 : Les élèves de quatrième qui présentent un niveau d'estime de soi élevé ont des performances scolaires supérieures à celles de leurs pairs qui ont un niveau d'estime de soi faible.

H.O. 2 : Les élèves de quatrième de sexe féminin qui ont un niveau d'estime de soi faible ont des performances scolaires supérieures à celles de leurs pairs de sexe masculin ayant le même niveau d'estime de soi.

H.O.3 : Les élèves de quatrième de sexe masculin qui ont un niveau d'estime de soi élevé ont des performances scolaires supérieures à celles de leurs pairs de sexe féminin ayant le même niveau d'estime de soi.

La vérification des hypothèses ci-dessus nécessite la mise en place d'une démarche méthodologique qui est exposée au chapitre suivant.

DEUXIEME PARTIE :

CONSIDERATIONS METHODOLOGIQUES

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand