CHAPITRE III : REVUE DE TRAVAUX
La présente étude vise à comparer les
performances scolaires des élèves de quatrième en fonction
de leur estime de soi. Elle s'inscrit dans le cadre des recherches sur les
composantes personnelles de la réussite scolaire. Cela nous oriente vers
les travaux qui accordent une place prépondérante aux facteurs
intrinsèques à l'élève dans la détermination
des résultats scolaires. Ces travaux sont regroupés autour de
deux axes : le premier met en relation les facteurs personnels et la
réussite scolaire et le deuxième montre l'influence de l'estime
de soi sur les performances scolaires. Après l'exposé de ces
travaux, nous en présenterons une synthèse qui mettra en
évidence les concepts qui nous autoriserons à formuler les
hypothèses de la recherche.
A- Facteurs personnels et réussite scolaire
De nombreux facteurs personnels ont été mis en
relation avec l'estime de soi. Ainsi, la réussite scolaire
entretiendrait des relations avec le sexe (Felouzis, 1993), le quotient
intellectuel (Caglar, 1989), l'aspiration scolaire, la motivation scolaire
(Calixte, 2008). C'est dans ce sens que Felouzis (op. cit.), dans sa recherche
sur la réussite scolaire, se propose de montrer les différences
de réussite scolaire entre les filles et les garçons par une
analyse des interactions en classe. Pour ce faire, l'auteur observe sept cents
(700) élèves en classe de sixième et de cinquième.
Les résultats révèlent que les filles réussissent
mieux que les garçons. Ces résultats s'expliquent par le fait que
les filles développent des compétences interactionnelles telles
que la participation entre pairs, le travail en groupe, les comportements de
chahuts rares, la constance dans l'accomplissement des tâches. Rosenwald
(2008) aboutit à des conclusions
similaires. En effet, cet auteur constate que les femmes ont
de meilleurs parcours scolaires que les hommes si l'on se réfère
à la généralisation du second cycle de l'enseignement
secondaire, la réduction des sorties précoces, le
développement de la formation des adultes et l'amélioration des
compétences de base en lecture dans tous les pays de l'Union
Européenne.
Ces travaux ci-dessus révèlent que le sexe
influencerait la réussite scolaire. Mais, peut-on parler de
réussite scolaire sans faire état du niveau intellectuel ?
Calgar (1989) semble répondre par la négative.
C'est pourquoi, elle entreprend une étude sur la relation entre le
quotient intellectuel (QI) et la réussite scolaire. L'auteur soumet des
écoliers à une échelle métrique d'intelligence et
obtient les résultats suivants : les écoliers qui ont un QI
supérieur ou égal à 90 ont plus de succès à
l'école que leurs pairs dont le QI est inférieur à 90. Ce
résultat est dü au fait que classiquement il est admis qu'un
élève doit avoir un QI compris entre 90 et 110 (zone dite
moyenne) pour réussir à l'école. Le QI normal (QI
supérieur ou égal à 90) peut être
considéré comme une prédisposition à la
réussite scolaire. Mais, pour que cela soit, il faut que
l'élève ait un projet de vie qui passe par la réussite de
ses études.
C'est ce que montre Calixte (2008) dans son étude sur
la réussite scolaire. Son objectif est de montrer le lien entre les
interactions parents-adolescents axées sur l'école et la
réussite scolaire. Pour ce faire, il sélectionne soixante-trois
(63) élèves de la neuvième (9ème)
fondamentale (dernière classe du collège en Haïti) du grand
Collège Universel de Port-au-Prince. Après des entrevues avec les
parents d'élèves, l'auteur compare les notes des
élèves. D'une part, il se rend compte que les
élèves qui ont un niveau d'aspiration scolaire
élevé réussissent leurs études comparés
à leurs pairs qui ont un niveau d'aspiration scolaire faible. Ce
résultat s'explique par le fait que les élèves, ayant un
niveau d'aspiration
scolaire élevé, développent des
stratégies telles que le travail en groupe, le prêt de livre, le
copiage d'un livre dans un cahier pour pouvoir étudier afin d'aller le
plus loin possible dans les études. D'autre part, cet auteur constate
que les élèves, ayant une forte motivation scolaire, obtiennent
de meilleures performances que les autres élèves. Ce
résultat est dû au fait que les élèves qui ont la
motivation scolaire veulent réussir leurs études pour changer
leur vie et celle de leur entourage, car pour eux, la réussite scolaire
présuppose une possibilité future de réussir dans la
vie.
Au total, l'examen de ces travaux révèle que la
réussite scolaire est déterminée par des facteurs
personnels tels que le sexe, le quotient intellectuel, l'aspiration scolaire,
la motivation scolaire, le niveau d'autonomie vis-à-vis des tâches
scolaires. En nous référant à l'objectif de notre
étude et au fait que l'estime de soi fait référence au
jugement qualitatif et au sentiment attaché à la description
qu'une personne fait d'elle-même, nous constatons que l'estime de soi est
un facteur interne à l'individu. De ce fait, l'estime de soi est
susceptible d'influencer également la réussite scolaire. Cette
idée est le fondement de nombreuses études visant à relier
ces deux facteurs.
|