CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE
Notre travail examine la relation entre l'estime de soi et les
performances scolaires chez des élèves de quatrième. En
d'autres termes, nous voulons montrer comment une caractéristique
idiosyncrasique, telle que l'estime de soi, influence les résultats
scolaires. Dans cette perspective, l'on recourt souvent aux modèles
théoriques qui s'appuient sur les composantes de l'estime de soi pour
expliquer les différences de comportements. C'est dans ce cadre que
s'inscrit le modèle théorique de l'estime de soi selon
André et Lelord (1999). Ce dernier nous semble adapté à la
présente étude.
En effet, André et Lelord (op. cit.) affirment que
l'estime de soi repose sur trois piliers : l'amour de soi, la vision de soi et
la confiance en soi. L'amour de soi (le premier pilier) conduit l'individu
à s'aimer malgré ses défauts, ses limites et les
échecs rencontrés parce qu'une voix intérieure lui dit
qu'il est digne d'amour et de respect. Cet amour inconditionnel ne
dépend pas de ses performances. Il permet de résister à
l'adversité et de se reconstruire après un échec. Il
n'empêche, ni la souffrance, ni le doute en cas de difficultés,
mais protège du désespoir. Quant au deuxième pilier de
l'estime de soi qui est la vision de soi, elle est définie comme le
regard que l'on porte sur soi. C'est aussi l'évaluation, fondée
ou non, que l'on fait de ses qualités et de ses défauts. Dans
cette notion, l'important n'est pas la réalité des choses, mais
la conviction que l'on a d'être porteur de qualités ou de
défauts, de potentialités ou de limitations. Le troisième
pilier, la confiance en soi s'applique à nos actes. Etre confiant, c'est
penser que l'on est capable d'agir de manière adéquate dans les
situations importantes.
Ces trois piliers de l'estime de soi entretiennent
généralement des liens d'interdépendance : l'amour de soi
(s'aimer, se respecter quoiqu'il advienne)
incontestablement facilite une vision positive de soi (croire
en ses capacités) qui, à son tour, influence favorablement la
confiance en soi (agir sans crainte excessive de l'échec). Cela
entraînerait une bonne estime de soi. Mais, si l'une des composantes est
faible, les deux autres s'affaibliront aussi et par conséquent l'estime
de soi serait affectée négativement.
Ainsi, l'estime de soi élevée amène
l'élève à avoir confiance en lui et en ses
capacités de réussir. Ce qui fait qu'il utilise plus efficacement
les stratégies et les compétences qu'il a
développées. Ce dernier persévère davantage dans le
travail scolaire lorsqu'il rencontre des difficultés. Par
conséquent, il aurait de bonnes performances.
Par contre, lorsque l'estime de soi est faible, l'apprenant
croît qu'il est incapable de réussir ses tâches scolaires.
Il manque de persévérance et abandonne rapidement devant les
difficultés. Ses résultats scolaires seraient donc à
l'image de son degré d'effort, c'est-à-dire faibles.
En somme, les élèves qui ont un niveau d'estime
de soi élevé auraient des performances scolaires
supérieures à celles de leurs pairs qui ont un niveau d'estime de
soi faible.
Cette relation qui existe entre le niveau d'estime de soi et
les performances scolaires a été vérifiée par des
travaux empiriques. Ces recherches, auxquelles nous nous référons
dans la conduite de notre travail, sont exposées dans la revue de
travaux.
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