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Estime de soi et performances scolaires chez des élèves de quatrième à  Abidjan

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par Kouassi Atjéloh Evariste KOUAME
Université de Cocody, Abidjan - Diplôme de Conseiller Psychologue (D.C.P.) 2009
  

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INTRODUCTION

Les problèmes d'adaptation scolaire ont toujours préoccupé les acteurs du milieu éducatif (les parents d'élèves, les enseignants, les autorités politiques). C'est pour pallier ces problèmes que plusieurs travaux ont été entrepris afin d'identifier les facteurs de la réussite scolaire. Ces études ont incriminé les facteurs liés à l'élève et les facteurs environnementaux. C'est dans le cadre de l'influence des facteurs personnels sur les résultats scolaires que s'inscrit la présente étude. L'objectif de celle-ci est de mettre en relation l'estime de soi et les performances scolaires des élèves de quatrième (4ème ).

Pour y parvenir, l'étude sera organisée en trois grandes parties. La première, dénommée considérations théoriques, exposera en premier lieu, le problème à l'étude, son intérêt et l'objectif poursuivi ; en second lieu, le cadre théorique qui permettra de donner une explication psychologique aux résultats ; en dernier lieu, les travaux réalisés dans le domaine de l'adaptation scolaire afin de justifier la formulation des hypothèses. La vérification de ces hypothèses va nous conduire à la deuxième partie du travail intitulée considérations méthodologiques.

Dans cette partie, nous présenterons les variables, la population d'étude et l'échantillon, le matériel utilisé pour le recueil des données et la procédure de passation, les difficultés rencontrées et la technique statistique utilisée pour le traitement des données. Ce traitement statistique abouti à la troisième partie du travail appelée résultats.

Dans la dernière partie du travail, nous allons, d'abord présenter et analyser les résultats, ensuite interpréter ces résultats et enfin les discuter. Cette partie s'achève par une conclusion suivie de perspectives.

PREMIERE PARTIE :

CONSIDERATIONS THEORIQUES

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

Tout groupe social se crée une image de ce que ses membres doivent être sur le plan physique, intellectuel et moral. La formation, chez ces derniers, de toutes les qualités que réclame d'eux leur groupe d'appartenance, est désignée sous le vocable d'éducation. Dans les pays constitués de plusieurs microsociétés, tels que la plupart des pays africains, pour que tous les habitants reçoivent la même éducation, l'Etat se dote d'un instrument dont la mission est de transmettre à tous, les mêmes savoirs sans distinction de race, de sexe, d'origine sociale et culturelle, d'opinion religieuse, philosophique, politique. Cet instrument est l'école.

L'école prend en charge les individus depuis leur enfance. La période cruciale, où l'Homme doit être éduqué, est celle qui part de l'enfance à l'adolescence (Hubert, 1961 ; Prost et Chartier, 2004 ; Troger, 2001). Cela fait que l'école primaire reçoit les enfants généralement à partir de six ans. Elle est chargée de l'intégration sociale de ces apprenants en leur procurant les savoirs indispensables à leur vie sociale (Hubert, op. cit.; Willemez, 1998).

A la suite de cette dernière, l'enseignement secondaire continue l'éducation des individus. Par le fait qu'il suit immédiatement le cycle d'étude primaire, l'enseignement secondaire semble compléter et achever la préparation des élèves à leur intégration harmonieuse dans la société. Pour ce faire, il s'appuie sur les capacités intellectuelles de ces élèves qui, dans leur majorité, sont adolescents. A cette période de la vie, la pensée se détache du concret pour s'appliquer à des hypothèses. Les apprenants deviennent ainsi capables de résoudre des problèmes qui portent sur des objets abstraits. Ce progrès, sur le plan intellectuel, est selon Piaget et Inhelder (1998), la conséquence de la différenciation que l'individu arrive à faire entre la forme et le contenu.

Les programmes de l'enseignement secondaire favoriseraient ce développement intellectuel. C'est pourquoi, Hubert (1961) et Mialaret (1991) affirment qu'il permet l'adaptation au milieu social abstrait qui assure à l'individu des conditions normales d'existence. Cela semble contribuer à rendre l'école obligatoire jusqu'à l'enseignement secondaire dans plusieurs pays. Dans ces pays, la scolarité obligatoire coïncide avec la fin du premier cycle de l'enseignement secondaire ou collège.

Le collège est organisé en trois cycles : le cycle d'adaptation constitué par la classe de sixième (6ème), le cycle central par les classes de cinquième (5ème) et de quatrième (4ème) et le cycle d'orientation composé par la classe de troisième (3ème). Le cycle d'adaptation a pour objectif, d'une part de faciliter la transition entre l'école primaire et le collège en confortant les compétences acquises à l'issue de l'école élémentaire, et d'autre part d'initier les élèves aux disciplines et méthodes de travail propre à l'enseignement secondaire. En ce qui concerne le cycle central, il permet aux élèves d'approfondir et d'élargir leurs savoirs et savoir-faire. Quant au cycle d'orientation, il propose une liaison cohérente avec les classes de seconde et les autres formes de poursuites d'études ou de formation (Damas, 1998 ; Gbaklia, 2006). De ce qui précède, nous constatons que seul le cycle central du collège paraît être libéré des déterminations extérieures. Il permettrait donc de réaliser la mission du collège qui est, selon les auteurs précités, de faire acquérir aux élèves les savoirs et les savoir-faire fondamentaux constitutifs d'une culture commune.

L'acquisition de ces connaissances commence en classe de cinquième (5ème) pour s'achever en classe de quatrième (4ème). En d'autres termes, des notions enseignées en 5ème sont enrichies et complétées en 4ème et, inversement, des contenus du programme de 4ème peuvent faire l'objet d'une initiation en 5ème pour mieux préparer les élèves. La classe de 4ème permet donc d'approfondir et

d'élargir les savoirs et savoir-faire. La maîtrise de ces connaissances se vérifie à travers des évaluations. Les productions des élèves à ces évaluations constituent leurs performances.

La performance est, de façon générale, les productions réalisées par un individu au cours d'une ou plusieurs tâches. Ce résultat, obtenu par un individu, est le plus souvent donné sous forme quantifiée (Bloch et al., 1996). Dans ce sens, Koné (1997) et Djè Bi (2002 ; 2007) conçoivent la performance scolaire comme étant les scores obtenus par les élèves à une épreuve. Elle correspond donc aux notes obtenues par chaque élève à l'issue des évaluations dans les différentes matières enseignées.

Les performances scolaires, dans le cadre des recherches sur la réussite scolaire, ont fait l'objet de plusieurs études. Celles-ci ont identifié deux catégories de facteurs : les facteurs intrinsèques à l'élève et ceux inhérents aux milieux dans lesquels il évolue (Caglar, 1989). Mais, quelle que soit la nature de ces facteurs, l'on remarque que le succès de tout élève semble dépendre en grande partie de sa volonté de réussir ses études, c'est-à-dire de lui-même (Koné, op.cit.).

Ce constat amène certains chercheurs à ne s'intéresser, dans leurs travaux, qu'aux composantes personnelles de la réussite scolaire. Ainsi, a été étudiée l'influence sur la réussite scolaire de facteurs tels que le quotient intellectuel (Caglar, op. cit.), le sexe (Felouzis, 1993 ; Rosenwald, 2008), le sentiment de compétence (Cosnefroy, 2007), l'intérêt pour les matières scolaires, l'aspiration scolaire et la motivation scolaire (Calixte, 2008), l'estime de soi (Alles-Jardel, Metral et Scopellitti, 2000 ; Bawa, 2007 ; Caille et O'prey, 2005 ; Sindou, 1992). Ces travaux révèlent que les caractéristiques intellectuelles, physiques et affectives influent sur les résultats scolaires. Si nous considérons le fait que les facteurs intellectuels et physiques ne peuvent être manipulés, il va s'en dire que

les résultats scolaires dépendraient, en grande partie, de l'affectivité. Autrement dit, avec un quotient intellectuel moyen (QI = 90) et quel que soit le sexe, la relation que l'apprenant établit avec les études va déterminer la qualité de ses résultats scolaires. Ses sentiments ou émotions vont révéler l'image qu'il a de lui-même. Cette manière de se juger semble correspondre à l'estime de soi.

L'estime de soi est un concept polysémique. Cependant, la plupart des auteurs s'accordent à la définir comme un sentiment de valeur personnelle (André et Lelord, 1999 ; Danvers, 2009; L'Ecuyer, 1978 ; Martinot, 2001 ; Monbourquette, Ladouceur et d'Aspremont, 2003 ; Ramu, 2004).

Ce regard-jugement que l'on porte sur soi-même a été mis en relation avec les performances scolaires des élèves de classe de sixième (Alles-Jardel, Metral et Scopellitti, 2000) et ceux de second (Bourcet, 1998). Ces deux classes, parce qu'assurant la transition entre l'école primaire et le collège (sixième) et entre le collège et le lycée (second), imposent de nouvelles exigences académiques auxquelles les élèves doivent s'adapter en mobilisant l'estime de soi, l'une de leurs ressources adaptatives. Elles semblent ne pas être les seules classes qui exigent la mobilisation de cette ressource adaptative. Il y a, selon Damas (1998), la classe de quatrième chargée de faire acquérir à tous les élèves les disciplines et méthodes de travail propres à l'enseignement secondaire. Cependant, à notre connaissance, l'influence de l'estime de soi, en tant que ressource adaptative, sur les performances scolaires chez des élèves en classe de quatrième n'est pas encore étudiée.

C'est ce que la présente étude se propose d'examiner afin d'apporter un certain complément d'informations aux travaux qui recherchent les composantes de l'adaptation scolaire. Notre travail voudrait aussi amener les parents d'élèves à comprendre que l'amour de soi (qui découle de l'amour reçu de ses géniteurs) amène tout individu (ici l'élève) à résister au désespoir (parce que comptant sur

le soutien de ses parents) et à être persévérant dans son travail (scolaire) lorsqu'il rencontre des difficultés. Aussi, notre étude voudrait-elle amener les élèves à prendre conscience qu'ils sont tous porteurs de potentialités, de qualités, qui, bien exploitées, les feront réussir leurs études. En outre, elle voudrait attirer l'attention des enseignants sur le fait que leur soutien à l'élève (langage valorisant, encouragement de l'effort) développerait chez ce dernier la confiance en soi qui est aussi importante que les dispositions intellectuelles.

Le présent travail a pour objectif de comparer les performances scolaires des élèves de quatrième à Abidjan en fonction de leur estime de soi.

Pour mieux comprendre le lien entre ces deux variables, nous allons inscrire notre travail dans un domaine de recherche déjà éprouvé par des auteurs. Ce domaine de connaissances qui va nous servir de cadre de référence théorique est exposé au chapitre suivant.

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery