CHAPITRE VII : DISCUSSION DES RESULTATS
Dans le présent chapitre, nous avons à comparer
nos résultats à ceux des auteurs exposés dans la revue des
travaux. Pour ce faire, nous allons rappeler les résultats auxquels nous
sommes parvenus à la suite de la démarche méthodologique
afin de mieux mener la confrontation des résultats.
Ainsi, notre première hypothèse
opérationnelle étant confirmée, nous affirmons que les
élèves de 4ème qui ont un niveau d'estime de
soi élevé ont des performances scolaires supérieures
à celles de leurs pairs de niveau d'estime de soi faible. Ce
résultat va dans le sens de ceux obtenus par Alles-Jardel, Metral et
Scopellitti (2000) ; Caille et O'prey (2005) et Bawa (2007). En effet, ces
auteurs découvrent que le niveau d'estime de soi élevé
entraîne la réussite scolaire. En d'autres termes, les
élèves, ayant un niveau d'estime de soi élevé, ont
des performances scolaires supérieures à celles des
élèves qui ont un niveau d'estime de soi faible.
Cette conformité de nos résultats avec ceux de
ces auteurs proviendraient du fait que les sujets sont tous adolescents. Selon
Rathus (1991), il y a des cohérences dans les conduites des individus
d'une même génération. Ainsi, tous les adolescents sous
toutes les latitudes se ressembleraient. En effet, ils cherchent à se
créer une identité d'adulte. Dans le milieu scolaire, elle
s'exprime, entre autres, par les buts de performance qui consistent à
faire mieux que les autres. Cela provient du changement qualitatif que
l'adolescent opère dans l'évaluation qu'il fait de lui-même
(Bourcet, 1998 ; Danvers, 2009). Or, ce changement qualitatif favorise le
niveau d'estime de soi élevé qui entraîne l'obtention de
bonnes performances. C'est donc cette cohérence dans les conduites des
adolescents qui justifie la ressemblance entre nos résultats et ceux des
auteurs suscités.
En ce qui concerne notre deuxième et troisième
hypothèse opérationnelle (H.O.2 et H.O.3), nos résultats
s'opposent à ceux de Caille et O'prey (2005). Nos résultats
indiquent qu'à niveau égal d'estime de soi, les performances
scolaires des élèves de sexe masculin et celles des
élèves de sexe féminin ne diffèrent pas
significativement. Contrairement à nous, Caille et O'prey (op. cit.)
découvrent que les garçons qui ont un niveau d'estime de soi
élevé réussissent plus au Baccalauréat
général que les filles qui ont le même niveau d'estime de
soi.
La non conformité de nos résultats avec ceux des
auteurs précités pourrait s'expliquer par le faible effectif de
notre échantillon. En effet, nous avons travaillé sur vingt (20)
élèves alors que l'étude de ces auteurs a porté sur
quatre mille sept cent trente et un (4731) élèves. Les
données recueillies sur nos vingt (20) sujets ont été
traitées statistiquement par l'analyse de variance multivariée
qui est un test paramétrique. Cette catégorie de tests
statistiques est adaptée aux échantillons de grande taille.
L'effectif réduit de notre échantillon a pu empêcher
l'apparition de différence significative entre les performances
scolaires des garçons et celles des filles ayant tous le même
niveau d'estime de soi (élevé ou faible). D'où
l'opposition de nos résultats à ceux de ces auteurs.
La divergence entre nos résultats et ceux des auteurs
précités pourrait provenir du fait que nous avons utilisé
un instrument de mesure de l'estime de soi différent de celui qu'ils ont
appliqué à leurs sujets. En effet, pour évaluer l'estime
de soi de nos sujets, nous avons utilisé le questionnaire le
Self-Perception Profile for adolescents de Harter (SPPA). Ces auteurs, quant
à eux, ont construit un questionnaire de mesure de l'estime de soi
qu'ils ont appliqué à leurs sujets. Le SPPA est composé de
quarante cinq (45) items, tandis que le questionnaire de Caille et O'prey
(op.cit.) en comporte douze (12). La longueur du SPPA, conduisant à
fournir davantage d'effort, aurait accentué la fatigue
provoquée chez les élèves par les
enseignements de la matinée. Cet épuisement les aurait conduits
à répondre aux items de manière
désintéressée. Leurs résultats, entrant dans le
calcul de la moyenne générale de chacun des groupes, auraient
empêché la différence entre la moyenne des garçons
et celle des filles d'être significative. C'est ce qui fait que nos
résultats ne vont pas dans le même sens que ceux de Caille et
O'prey (2005).
L'opposition de nos résultats à ceux des auteurs
précités serait due aussi au nombre d'années
d'études secondaires accomplies. En effet, nos sujets, en classe de
quatrième, sont dans leur troisième année alors que les
sujets du travail de ces auteurs sont en classe de terminale
c'est-à-dire dans leur septième année après la
classe de sixième. Or, l'estime de soi élevée semble
être renforcée par les succès. Ainsi, les
élèves en classe de terminale qui ont six années de
réussite scolaire auraient plus confiance en eux que ceux qui sont en
classe de quatrième (nos sujets) qui n'ont que deux années de
succès. Cette différence dans la confiance en soi justifierait la
non conformité entre nos résultats et ceux des auteurs
précités.
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