CHAPITRE IV : MESURES PREVENTIVES DU RISQUE
INFECTIEUX AU BLOC
OPERATOIRE. [11]
La prévention du risque infectieux est devenue, dans
notre société, une priorité et une préoccupation
importante en termes d'économie et de santé publique. Les
infections nosocomiales préoccupent tous les protagonistes du
système de santé, en raison de la morbidité et de la
mortalité et des coûts qui leur sont associés.
Dès 1867, Lister en se basant sur les résultats
des travaux de Pasteur, inaugure le concept d'antisepsie. Il introduit la
pulvérisation à l'acide phénylique de l'environnement
proche du champ opératoire ce qui permet de réduire d'un tiers
(45% à 15%) la mortalité après amputation.
De nos jours, la gestion du bloc opératoire doit
concilier activités programmées et activités en urgence.
Elle doit prendre en compte les besoins et les contraintes des chirurgiens, des
anesthésistes et du personnel paramédical. Elle doit
également veiller à l'articulation avec les activités
d'autres secteurs tels la stérilisation, la logistique
(approvisionnement en matériels divers) et la gestion des lits
d'hospitalisation.
Le risque de survenue d'une infection du site
opératoire (ISO) dépend de multiples facteurs liés
à l'acte chirurgical lui même aux caractéristiques du
patient opéré (âge, facteurs de risque, maladies
sous-jacentes...) et à l'environnement général dans lequel
l'acte est pratiqué (organisation du bloc opératoire,
préparation cutanée de l'opéré, maîtrise de
la qualité de l'air et de l'entretien des locaux, etc....).
Le bloc opératoire est constitué d'un ensemble
de locaux spécifiques organisés de manière à
limiter le risque de survenue d'une ISO. Ces locaux constituent des zones
contrôlées nécessitant une maîtrise de la
qualité microbiologique de l'air, de l'eau et des surfaces. Cependant,
ces surveillances ne garantissent pas la qualité des actes qui y sont
effectués. En effet, les comportements, les circuits du personnel, des
malades, du matériel et des déchets peuvent être à
l'origine, même dans le bloc opératoire le mieux conçu, de
dysfonctionnements en matière d'hygiène pouvant conduire à
une infection nosocomiale.
Les données récentes des surveillances du site
opératoire révèlent une incidence des ISO d'environ 10 %,
toutes chirurgies confondues, et se situe entre 1-3% pour la chirurgie propre.
Conscients de cette problématique et sur base
d'observations de terrain, des cadres infirmiers- ères et des
médecins ont souhaité initier une réflexion sur les modes
de correction des non conformités constatées.
Ce document résume des recommandations à
appliquer aux circuits et aux organisations dans un bloc opératoire pour
prévenir les infections nosocomiales et les expositions professionnelles
à risque infectieux.
Ces procédures visent à protéger le
patient et le personnel soignant durant les différentes phases de prise
en charge du patient au bloc opératoire (pré, per et post
opératoire).
Il est important de signaler que la période péri
opératoire constitue un moment à risque potentiel de
contamination par des agents pathogènes à transmission sanguine
en raison des gestes favorisant les expositions accidentelles au sang.
L'imprévisibilité de la contamination du site
opératoire par des germes nosocomiaux lors d'interventions
chirurgicales, ne signifie pas que l'on ne puisse et que l'on ne doive pas se
donner tous les moyens pour l'éviter.
Les mesures préventives les plus importantes permettant
de réduire le taux des infections post-opératoires, visent
à réduire la charge bactérienne au niveau du champ
opératoire. Cette diminution peut être obtenue par
l'intermédiaire d'une désinfection rigoureuse des mains et du
site d'incision, par l'administration prophylactique d'antibiotiques ainsi que
par la réduction du nombre de particules infectieuses en suspension dans
l'air. Une limitation du nombre des personnes en salle d'opération, des
discussions inutiles et des allées et venues intempestives
entraînant des ouvertures de portes inutiles ainsi qu'une ventilation
adéquate et des vêtements non perméables sont des mesures
promouvant la maîtrise particulière de l'air en salle
d'opération.
Afin de prévenir les risques de complications, voire de
décès, il est primordial de s'assurer que les moyens de
protection décrits dans les procédures sont bien mis en place et
respectés PAR TOUS pour la sécurité de TOUS.
Une attention particulière doit être
portée aux collaborateurs en formation ainsi qu'à l'équipe
médicale qui vient de manière temporaire en salle
d'opération.
Deuxième Partie :
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