3.3. LA PHYSIONOMIE NOUVELLE DU PHENOMENE
Depuis 1996, la question Banyarwanda a pris un nouvel
élan, fruit à la fois de l'entrée en jeux de nouveaux
acteurs et de la reformulation des engins.
3.3.1. Les acteurs
On peut éviter de se rappeler que la chute du
régime d'HABYARIMANA après son assassinat avait engendré
un fait nouveau se rapportant sur le contenu même du concept Banyarwanda.
Il s'agit ici de la dualité que le mot a revêtue depuis
l'époque susmentionnée, laquelle dualité
caractérise aujourd'hui le phénomène, de sorte que rare
sont les congolais qui parviennent à sa compréhension
effective.
En Avril 1994, on a observé un mouvement de Banyarwanda
vers le Congo et un autre vers le Rwanda. Vers le Congo, la mission
d'immigration Banyarwanda « M.I.B. » d'autrefois, était
remplacée par l'opération Turquoise qui assurait le
déplacement des réfugiés Hutu vers le Congo dont
l'effectif est estimé à un million et demi.
En sens inverse, on a vu les Tutsi regagner le Rwanda pour
fêter la reprise du pouvoir qu'il avait perdu en 1959. Leur joie ne sera
pas longue car, peu de temps après, les Tutsi venus du Congo se sont vus
cantonnés dans des cas des réfugiés. Ce sont ces
réfugiés Tutsi, du moins la jeunesse et tous les hommes valides
qui vont prendre les armes sous la conduite de Déogracias BUGERA afin de
réclamer « manu militari » sa nationalité qui
leur était déniée par la loi de 1981.
Les accords de LEMERA vont jeter le feu aux poudres par la
formation de deux blocs dans le milieu politique congolais. Ce sont les blocs
pro - tutsi et pro - hutu.
3.2.1.1. Le bloc pro - Tutsi
A sa genèse, le bloc pro - tutsi se compose des parties
ayant pris part aux accords de LEMERA et leurs suppôts. Ce groupe se
qualifie ainsi pour avoir posé pour la première action le
démantèlement des camps des réfugiés lesquels sont
qualifiés de guêpiers par le pouvoir tutsi du Rwanda.
Avec la défection de Mzee KABILA en juillet 1998, le
bloc bénéficiant de toutes les bénédictions
internationales de l'ancienne guérilla, se consolidera davantage. C'est
le débit de rébellion du Rassemblement Congolais pour la
Démocratie (RCD) ce dernier mouvement regroupe plusieurs politicien
congolais, toutes ethnies confondues avec comme principaux alliés, le
Rwanda, le Burundi ; l'Uganda ainsi que le super puissant Anglo-saxon,
d'après les recherches de P. DU PONT que nous avons cité plus
haut .
Le bloc proto - Tutsi est considéré par
l'opinion comme un bouc émissaire, porte malheur pro - rwandais
promoteurs des anti valeurs...
Ainsi le RCD à la tête de ce bloc ne peut
être vu que comme partie rwandais ainsi que tous ceux qui partagent son
point de vue.
Le fait que les politiciens Banyarwanda de ce bloc soient
majoritairement Tutsi, ne reste pas sans effet à toute individu de
physionomie Hamite. Les arrestations arbitraires des Hema à Kisangani
suffisent pour convaincre de l'ampleur du fait.
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