2-Le sous emploi
2.1- Le sous emploi lié à la durée
du travail
La seizième Conférence internationale des
statisticiens du travail, tenue a Genève du 6 au 15 Octobre 1998, dans
sa résolution I définit le cadre d'analyse des situations de
sousemploi lié a la durée du travail.
Le sous emploi lié a la durée du travail existe
quand la durée du travail d'une personne employée est
insuffisante par rapport a une autre situation d'emploi possible que cette
personne est disposée a occuper et disponible pour le faire. Les
personnes en sousemploi lié a la durée du travail comprennent
toutes les personnes pourvues d'un emploi, telles qu'elles sont définies
dans les directives internationales en vigueur concernant les statistiques
d'emploi, qui répondent aux trois critères suivants pendant la
période de référence utilisée pour définir
l'emploi :
· <<disposés a faire davantage d'heures
>, c'est a dire souhaitant prendre un autre (ou plusieurs autres) emploi (s)
en plus de leur (s) emploi(s) actuel(s) afin d'effectuer davantage d'heures de
travail;
· <<Disponible pour faire davantage d'heures >
c'est a dire prête, pendant une période ultérieure
spécifiée, a faire davantage d'heures, si la possibilité
leur en était offerte;
· <<Ayant travaillé moins qu'un seuil
relatif a la durée du travail>, c'est a dire les personnes dont les
heures de travail réellement effectuées dans tous les emplois
confondus pendant la période de référence, telles que
définies dans les directives internationales en vigueur concernant les
statistiques du temps de travail, étaient inférieures a un seuil
a choisir selon les circonstances nationales.
2.2- D'autres formes de sous emploi
Les personnes qui connaissent d'autres formes de sous-emploi
comprennent toutes les personnes pourvues d'un emploi - telles qu'elles sont
définies dans les directives internationales les plus récentes
concernant les statistiques de l'emploi - qui répondent aux trois
critères suivants pendant une période de référence
de courte durée qui est spécifiée:
a) <<disposées à changer leur situation
de travail actuelle>>, c'est-à-dire souhaitant remplacer tel ou
tel de leurs emplois actuels par un autre (ou plusieurs autres) emploi(s), ou
introduire des changements dans tel ou tel de leurs emplois actuels, par
exemple en réorganisant leur travail, en améliorant les outils,
les machines ou le matériel, en diversifiant le type de biens et de
services produits, en adoptant des stratégies de commercialisation
novatrices, etc.; ou une combinaison de ces différents
éléments;
b) <<en vue d'accroître la productivité de
leur travail>>, c'est-à-dire d'obtenir un revenu supérieur
pour le même nombre d'heures de travail, de mieux utiliser leurs
compétences actuelles, etc.;
c) <<disponibles pour changer leur situation de travail
actuelle>>, c'est-à-dire prêtes, pendant une période
ultérieure spécifiée, à s'engager dans une nouvelle
situation professionnelle si elles trouvent un débouché.
2.3- SuremploiLa notion de suremploi est
liée à celle de sous-emploi. Elle a trait aux personnes qui
sont disposées à travailler moins de temps (et
à percevoir un salaire diminué d'autant), à occuper un
emploi moins rémunéré ou à accomplir des
tâches moins qualifiées que celles du moment. Les travailleurs
à plein temps qui souhaiteraient travailler à temps partiel et
les personnes qui sont obligées de faire des heures
supplémentaires contre leur gré constituent, entre autres
exemples, des cas de personnes sur employées du point de vue du temps de
travail. Il ne faut pas confondre ces personnes avec celles qui accomplissent
un nombre excessif d'heures de travail et qui souhaiteraient travailler moins,
à condition de conserver le même revenu. Ces personnes ne sont pas
en état de suremploi. On peut considérer qu'il existe une
correspondance entre suremploi et sous-emploi et qu'ils peuvent être
définis selon des critères analogues. Il est proposé de
définir les personnes en état de suremploi au regard seulement du
nombre d'heures de travail et comme étant les personnes occupant un
emploi qui, durant la période de référence, étaient
disposées à travailler moins de temps pour un salaire
diminué d'autant.
Thème : l'insertion professionnelle des
diplômés du supérieur a ABIDJAN 3-Le
chômage
3.1-définition
La définition standard du chômage considère
comme chômeur toute personne, qui à partir d'un âge
spécifié (14 ans en Côte d'Ivoire) réunit les trois
conditions suivantes :
- Etre << sans travail », c'est-à-dire qui
n'est pourvue ni d'un emploi salarié ni d'un emploi non salarié
;
- << à la recherche d'un travail »,
c'est-à-dire qui a pris des dispositions spécifiques au cours
d'une période récente spécifiée pour chercher un
emploi salarié ou non salarié ;
- << disponible pour travailler » dans un emploi
salarié ou non salarié.
L'application de la définition standard du
chômage aux économies en voie de développement conduit
à des résultats anormalement faibles. Ainsi, en vue d'ajuster la
notion de chômage à la situation économique de certains
pays, la treizième conférence internationale des statisticiens du
travail indique que << Dans les situations où les moyens
conventionnels de recherche de travail sont peu appropriés, où le
marché du travail est largement inorganisé ou d'une portée
limitée, où l'absorption de l'offre de travail est, au moment
considéré, insuffisante, où la proportion de main-d'oeuvre
non salariée est importante, la définition standard du
chômage peut être appliquée en renonçant au
critère de la recherche de travail ». Cette situation
étant similaire à celle de la Côte d'Ivoire, il
s'avère nécessaire de renoncer au critère de recherche de
travail.
Toutefois, il est indiqué que pour l'application de la
disponibilité pour le travail, des méthodes appropriées
doivent être mises au point pour tenir compte des circonstances
nationales. De telles méthodes pourraient être fondées sur
l'actuelle envie de travailler et le fait d'avoir déjà
travaillé, la volonté de prendre un emploi salarié sur la
base des conditions locales ou le désir d'entreprendre une
activité indépendante si les ressources et les facilités
nécessaires sont accordées.
Dans le répertoire des indicateurs d'analyse du
marché du travail élaboré par l'Observatoire de l'emploi,
le chômage a été défini en tenant compte de cette
disposition. En tout état de cause, le chômage est défini
en Côte d'Ivoire en renonçant au critère de la recherche
d'emploi.
3.2-Mesure du chômage
La mesure est faite à partir de l'effectif des
chômeurs et du taux de chômage. Le taux de chômage permet
d'appréhender les défaillances ou les déséquilibres
qui caractérisent le marché du travail. Il s'obtient en
rapportant à la population active le nombre de chômeurs. Pour des
analyses pertinentes, ce taux peut être désagrégé
par sexe, âge, diplôme, niveau d'instruction, région,
département et ville.
Les données requises pour le calcul du taux de
chômage proviennent des opérations de recensement
général de la population, d'enquête emploi et
d'enquête niveau de vie des ménages.
Dans une économie, le taux de chômage devrait
être naturel, c'est-à-dire un taux de chômage à
partir duquel on considère dans celle-ci, que le plein emploi est
réalisé, et que par conséquent il n'y a pas de
chômage. Lorsque le taux de chômage est élevé dans un
pays, soit ce pays est en récession, soit il n'est pas capable de
répondre à l'offre de main-d'oeuvre. Un faible taux de
chômage peut bien masquer une pauvreté profonde. En
réalité, il ne reflète pas forcement un marché du
travail efficace.
En raison de bien de facteurs, il se peut que les taux de
chômage mesurés ne soient pas comparables d'une économie
à l'autre. En effet, les sources de collecte peuvent différer,
les différences de mesure de la population active peuvent influer sur
les résultats et les bases conceptuelles adoptées par les pays
peuvent être différentes.
Chapitre 2 : Problématique, objectif et
hypothèse de recherche 1-Problématique et
objectifs
Plusieurs maux frappent les pays en développement et
plus particulièrement l'Afrique. Parmi ces maux, on peut citer la
montée sans cesse croissante du taux de chômage et la
précarité des emplois obtenus par les individus. Cela affecte
négativement la croissance, le bien être social et provoque
souvent des crises sociales. La psychose du chômage peut être
source d'insurrection sociale et partant troubler l'ordre public.
Les instruments pour vaincre ce mal se révèlent
rarement efficaces. En effet, le chômage est un phénomène
qui se manifeste par une réduction permanente de l'emploi. Pour les
jeunes diplômés sortis du système éducatif, le
chômage se manifeste par la non-insertion dans le tissu professionnel.
L'insertion est le processus d'entrée dans la population active
occupée. La qualité de l'emploi se
définie à travers la sécurité apportée et la
rémunération obtenue. Avec la prolifération de
l'enseignement professionnel et universitaire privé en Côte
d'Ivoire, et la montée croissante de l'effectif de l'enseignement
supérieur, le nombre de diplômés a atteint un niveau
très élevé, et le chômage est devenu un danger
permanent pour ces diplômés en général et
particulièrement pour les nouveaux diplômés.
En effet, entre 1998 et 2002 la proportion des individus ayant
au moins le niveau d'instruction secondaire s'est accrue et est passée
de 14,5% à 16,4%2 . On note également que plus de 15%
des chômeurs ont un niveau d'instruction supérieur ou égal
au bac. La difficulté quasi générale de l'insertion de ces
jeunes diplômés peut refléter les dysfonctionnements du
marché du travail.
Le chômage des diplômés peut aussi
être considéré comme une manifestation de la recherche
d'emploi. De ce point de vue, la prise en compte de l'information semble
impérative. La production du système éducatif
évolue indépendamment des possibilités d'emploi du
système économique. Dans ces conditions, les
diplômés ont deux choix: soit rester au chômage en attendant
l'emploi pour lequel ils sont formés, ou accepter un emploi d'un plus
faible niveau en termes de statut et de rémunération.
A l'heure actuelle, où des signes plus que
déterminants nous font croire en une sortie très prochaine de la
crise militaro politique qui a secoué le pays depuis le 19 septembre
2002,
2 AGEPE 2003, situation de l'emploi
il parait utile de connaitre la situation de l'emploi et
surtout celle des diplômés. Cela permettra d'adopter les
meilleures orientations en vue de lutter efficacement contre le chômage
qui sévit au sein de cette catégorie de personnes.
La crise de l'emploi qui n'a cessé de s'aggraver depuis
l'an 2000 impose une nouvelle réflexion sur l'insertion professionnelle.
Ainsi, une redéfinition de l'insertion tenant compte de la
qualité des emplois occupés par les individus doit être
envisagée pour les économies insuffisamment organisées. La
préoccupation majeure est donc de s'interroger sur les facteurs
influençant l'insertion des diplômés. Plus
précisément, quels sont les déterminants de la
qualité de l'insertion professionnelle des diplômés de
l'enseignement supérieur à Abidjan?
C'est pour répondre à cette préoccupation
que cette étude réalisée dans la ville d'Abidjan se
propose d'analyser les déterminants de l'insertion professionnelle des
jeunes diplômés de l'enseignement supérieur en Côte
d'Ivoire. Plus spécifiquement, cette étude tentera de mieux
appréhender la situation de l'insertion professionnelle des
diplômés de l'enseignement supérieur, d'apprécier
les difficultés d'insertion rencontrées par ces
diplômés, les facteurs qui influencent positivement ou
négativement la qualité de cette insertion et enfin, les
orientations à adopter pour une meilleure insertion de ceux-ci.
2-Intérêt de l'étude
Cette étude s'inscrit dans la dynamique des
études réalisées par l'AGEPE sur la situation de l'emploi
en Côte d'Ivoire et particulièrement à Abidjan. Pour cette
analyse, nous touchons les aspects relatifs à l'emploi et au
chômage et nous nous intéressons particulièrement à
la qualité des emplois obtenus par les diplômés du
supérieur. Cette approche se justifie par le fait que le sous emploi et
la qualité des emplois sont les premiers maux relatifs à l'emploi
auxquelles les économies en développement et
précisément la Côte d'Ivoire devraient faire face. Le plus
important n'étant pas d'avoir uniquement un emploi, mais quels types
d'emploi et quelle sécurité dans cet emploi.
3-Hypothèses de recherche
Les études précédemment
réalisées et la littérature sur l'insertion
professionnelle des diplômés du supérieur nous permettent
de formuler un certain nombre d'hypothèses de recherche que nous
tenterons de vérifier au cours de ce rapport. Elles se formulent ainsi
:
v' Les diplômés de l'enseignement
supérieur rencontrent des difficultés d'insertion professionnelle
après leurs formations ;
v' Les diplômés du supérieur occupés
présentent des caractéristiques particulières;
v' La qualité des emplois est influencée par
certains facteurs socio-économiques et démographiques tels que
l'âge, la catégorie socioprofessionnelle des parents, le sexe, le
secteur d'activité des parents, le groupe ethnique, ...
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