I-2-4/-L'utilité du MEDAF et critique du MEDAF
Malgré les difficultés à valider
empiriquement le modèle, il présente au moins deux applications
utiles (et utilisées).
I-2-5/-Mesures de performance : (Sharpe
1966, Treynor 1965, Jensen 1968)
Une des applications les plus précoces du MEDAF :
mesurer les performances des gestionnaires de fonds (ont-ils fait mieux que le
marché ?).
I-2-6/-Actualisation
Le MEDAF indique que le taux d'actualisation approprie pour
évaluer les revenus futurs d'une entreprise ou d'un investissement est
déterminé par :
-le taux sans risque
-la prime de risque du marché
- le beta de l'entreprise ou du projet d'investissement.
Le bêta peut être estime par régression sur
données historiques (sur courte période, pour raisonner à
environnement donne, mais en haute fréquence pour avoir suffisamment de
données), ou inféré du bêta d'entreprises
comparables (pour les sociétés non cotées). L'estimation
pose problème :
- la covariance avec le marche varie dans le temps ;
- les indices de marches utilises (CAC40...) ne
reflètent pas le portefeuille de marche théorique (qui devrait
englober tous les actifs, y compris non boursiers : immobilier, etc.) ;
- la prime de risque est très difficile a estimer (le
rendement moyen est très sensible au niveau des prix des actifs en
début et fin de période d'estimation).
Aucun de ces problèmes ne remet en cause le MEDAF en
lui-même.
I-2-7/- Les critiques adressées au MEDAF
-Le modèle pose des hypothèses trop simples
(possibilité d'investir et d'emprunter au taux sans risque ; existence
d'actifs uniquement financiers ; fiscalité homogène entre actifs
; pas de coûts de transaction...)
-Il est difficile, voire impossible, de déterminer le
« vrai » portefeuille de marché i.e. celui qui contient tous
les actifs risqués (actions, obligations, matières
premières, immobilier, capital humain, etc.)
-Il existerait plusieurs Betas pour une valeur, chacun rendant
compte de la sensibilité à un facteur macroéconomique
(principe de l 'Arbitrage Pricing Theory)
-Mais le raisonnement fondamental tient toujours : les primes
de risque sur les titres dépendent de risques systématiques
supportés par tous
En outre il convient de signaler qu'à l'époque
où Markowitz publiait ses premiers travaux, une autre théorie
commençait à prendre corps. Il s'agit de celle des marchés
efficients qui veut qu'à tout moment toute l'information disponible soit
incorporée dans les cours boursiers. Il s'ensuit que les cours sur les
marchés financiers varient au gré de l'arrivée de
nouvelles informations qui par nature sont imprévisibles. Aucun
investisseur (sauf s'il dispose de renseignements privilégiés) ne
peut donc mettre en oeuvre des stratégies lui permettant
systématiquement, et à niveau de risque donné, d'atteindre
de meilleurs résultats que ceux qui seraient obtenus par des choix
effectués au hasard.
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