II.2.2- La santé
Comment les habitants se comportent - ils devant les maladies
dans le quartier ?
Autrement dit, quelles attitudes la population adopte t --elle
en cas de maladie d'un membre de leur famille ? Le comportement de la
population dans la gestion des ordures ménagères influence t -
il les conditions d'hygiène, de propreté et de santé dans
le quartier ? Nous allons
tenter d'aborder dans cette partie ces deux principaux
thèmes pour essayer de comprendre ce phénomène.
La ville de Sikasso ne dispose que d'un seul hôpital et
de dix centres secondaires de santé. Quelle que soit la distance des
quartiers dans la ville, en cas de maladies graves, tous les habitants de la
ville se dirigent vers le seul hôpital. Quelques maternités
existent dont une située à environ un kilomètre de notre
quartier où les femmes enceintes et les enfants en bas âge se font
soigner. En effet, les femmes du quartier fréquentent
régulièrement cette maternité pour le suivi de leur
grossesse et pour la vaccination des enfants. Le résultat de notre
enquête témoigne de cette fréquentation avec un recensement
de 100% des enfants vaccinés contre les maladies infantiles.
De façon globale, le résultat de la même
enquête révèle que le premier geste de 54,4% des familles
en cas de maladie est d'aller voir directement un médecin pour une
consultation avant de commencer tout traitement. D'autres comportements
existent en face de la maladie. En effet, l'automédication (la prise de
médicament sans avis d'un médecin pour le traitement d'une
maladie) est aussi répandue et 35,4% des familles pratiquent. La
consultation des marabouts et des guérisseurs traditionnels est moins
répandue avec 9,2% de la population. Pourtant le quartier ne manque pas
de marabouts ou guérisseurs traditionnels (voir tableau n°5) et la
consultation chez ces derniers est moins chère. Différentes
raisons peuvent être évoquées face à cette situation
: la modernisation de la société et la perte de confiance
à l'égard de ces tradi-praticiens...
On peut donc dire que Kapélékourou profite de sa
proximité géographique avec la maternité pour
accéder aux soins primaires pour les enfants et le suivi des
grossesses.
II.2.3- I 'aSSlRvisionnement en eau
Le quartier s'approvisionne en eau de deux manières :
les puits et les bornes fontaines. Le puits est la principale source
d'approvisionnement avec 87,7% des logements enquêtés. Il existe
un puits dans la plupart des cours. D'une profondeur de 3 à 6 m environ,
ces puits ne sont pas très profonds grâce à la relative
proximité du quartier de la zone marécageuse. Les
problèmes qui se posent tiennent à la pérennité en
eau de ces puits et la qualité de l'eau. En effet, pendant la
période d'hivernage, on peut se baisser avec un récipient pour
prendre de l'eau dans le puits, mais à la fin de l'hivernage, la
majorité des ces puits n'ont pas assez ou n'ont plus d'eau pour les
besoins quotidiens des familles. Surviennent alors les pénuries d'eau
dans le quartier.
Quant à la qualité de l'eau des puits, 71% de la
population pensent qu'elle est potable c'est à dire qu'on peut la boire
sans danger. 20,4% la croient non potable et 9,6% ne savent pas si elle est
potable ou pas. Ils sont 30% environ à utiliser l'eau de javel pour
traiter cette eau.
Il existe quelques bornes fontaines dans le quartier, une
dizaine environ. 11,3% des ménages se ravitaillent en eau à
partir de ces bornes fontaines. Les fontaines ne sont pas gratuites,
d'où leur faible fréquentation. Le prix de l'eau est fixé
en fonction du volume du récipient. 10 FCFA pour un seau d'eau et
jusqu'à 100 FCFA (15 centimes d'euros) pour une barrique. Ce qui rend
l'accessibilité difficile à la population. Plus de la
moitié de ces bornes ne fonctionnent pas. La gestion des bornes fontaine
est confiée à des familles dans le quartier. Celles - ci
s'occupent de l'entretien et règlent les factures à
l'énergie du Mali (Société propriétaire des bornes
d'eaux). Les bénéfices tirés de l'exploitation reviennent
de droit aux familles co-gestionnaires.
Photographie 3: une borne fontaine dans le
quartier
Source : DEMBELE mars 2005.
Le quartier est connecté au réseau d'eau dont la
ville a bénéficié avec le projet Dan Group13.
D'où la présence des bornes fontaine. Mais aucune famille ne
dispose ni de branchement clandestin comme c'est le cas dans certains quartiers
précaires d'Abidjan14,
13 Projet d'adduction d'eau de la ville de Sikasso de 1992
à 1994.
14 Alphonse Yapi Diayou. « Baraques et pouvoirs dans
l'agglomération Abidjanaise.
ni de branchement officiel au réseau pour diverses raisons
que nous évoquerons dans la deuxième partie de l'exercice.
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