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La gouvernance urbaine de l'eau et l'accès aux services de base des quartiers précaires cas de la ville de Safi (Maroc)

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par Ali Ighil
Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme INAU (Maroc) - Diplôme d'études supérieurs en aménagement et urbanisme (DESAU) 2008
  

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Conclusion de la première partie:

L'eau est un bien qui ne peut pas être géré comme les autres. Elle est indispensable à la vie et à la plupart des activités humaines et ne peut être substituée par une autre source. De ce fait, les principaux enjeux de l'eau sont la protection de cette ressource menacée et intégralement répartie, la garantie de l'accès et son accessibilité économique, sans oublier la promotion des autorités publiques locales en responsabilité.

Les textes de base qui régissent l'intervention des opérateurs des services d'eau sont essentiellement la loi 78-00 formant charte communale. Cette charte a attribué à la commune une compétence générale en matière des services de proximité. La responsabilité des communes dans ce cadre est particulièrement importante dans la mesure où elles sont investies des fonctions de créer, d'organiser et de gérer ces services. Les systèmes de gouvernance sont donc liés de façon intrinsèque aux procédés et aux pouvoirs politiques.

Il faut dire aussi que les services de distribution d'eau et d'assainissement connaissent des difficultés énormes. Elles sont notamment liées à la forte croissance urbaine et démographique et aux contraintes de la planification. D'où l'importance des investissements rendus nécessaires pour faire face à la demande croissante, garantir la sécurité d'approvisionnement, améliorer la couverture en réseau ainsi que les prestations de service.

Dans le cadre du désengagement de l'Etat et du programme de rationalisation des entreprises publiques incitant ces dernières à atteindre des taux de financement et des niveaux de performance de plus en plus élevés, l'effort entrepris par les gestionnaires publics dans le domaine de l'équipement et de l'exploitation est doublé d'une quête de maîtrise des coûts. Mais quelque soit cet effort, les coûts demeurent élevés et nécessitent une couverture.

De manière générale et pour les régies autonomes de distribution d'eau, les sources de financement permettant cette couverture sont essentiellement:

- Les produits des ventes d'eau;

- Les prêts extérieurs;

- La capacité interne d'autofinancement; - Les subventions de l'Etat.

Devant le désengagement de l'Etat, les trois premières sources de financement sont appelées de plus en plus à répondre aux besoins. Cependant, les prêts extérieurs auxquels les régies ont recours pour boucler les plans de financement, sont générateurs de charges financières considérables alourdissant ainsi la situation financière des gestionnaires et ne peuvent en conséquence être considérés comme une solution durable de financement.

Devant cette réalité, le tarif de l'eau devient l'instrument privilégié permettant de:

- Réduire les coûts engendrés par le recours aux empreints extérieurs;

- Faire ressentir à l'usager la rareté de l'eau et de l'amener ainsi à éviter le gaspillage et à préserver la ressource;

- Assurer aux organismes gestionnaires, les moyens financiers nécessaires à leur développement.

Mais s'agissant d'une denrée de première nécessité, le tarif de l'eau doit aussi garantir aux ménages à faibles revenus l'accès à une consommation suffisante et sanitairement nécessaire.

D'un autre côté, une étude réalisée par les services concernés du ministère de l'Intérieur,62 fait état d'une grande fragmentation et d'absence de taille critique des opérateurs publics, des niveaux de performance disparates et un besoin lourd en investissements. La gestion de la distribution de l'eau dans la ville de Safi par la RADEES n'échappe pas au contexte global de gestion par des opérateurs publics.

Pour améliorer la gestion du service de l'eau, des pistes sont à même de constituer une dynamique de rendement et de performances :

- la contractualisation basée sur la responsabilité communale, définissant les objectifs de performance, la conservation du patrimoine, l'identification des engagements ainsi que la programmation des réalisations, ce qui , même dans le cas de gestion par régie autonome, est de nature à inciter à plus de performance.

- la pérennisation du système de financement par la mise à disposition des opérateurs de ressources financières durables et par une tarification appropriée tenant compte des différenciations spatiales et sociales.

- l'économie d'échelle à travers l'intercommunalité et la région. Le recours à des groupements de communes devrait permettre la réalisation de projets viables et équilibrés dans des périmètres optimisés. il est nécessaire d'augmenter la surface des opérateurs afin d'atteindre une taille critique,

- favoriser les multiservices par une séparation comptable des activités au sein d'un même opérateur mais aussi en dotant les secteurs des mécanismes et outils de contrôle et de régulation cohérents et intégrés permettant d'accompagner la refonte.

62 "Etude du schéma de restructuration du secteur de distribution de l'eau potable". DRSC Ministère de l'Interieur.2007.

DEUXIEME PARTIE : ACCES À L'EAU POTABLE DES
HABITANTS DES QUARTIERS «BBC», ENTRE NECESSITE
SOCIALE ET DIFFICULTES ECONOMIQUES.

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