F. Programmes et Plans d'action en faveur de l'accès
à l'eau :
En matière d'alimentation en eau potable, le taux de
branchement en milieu urbain est de 83%38; en milieu rural le
taux d'accès à l'eau potable, de 14% en 1994, a
été porté à environ 73,5% en 2007 suite à la
mise en oeuvre du programme PAGER (Programme d'Approvisionnement Groupé
en Eau pour le milieu Rural).
Durant les dernières décennies on a
enregistré une nette amélioration du niveau du service de l'eau.
C'est ainsi que la population urbaine bénéficiant de l'eau
à domicile qui était de 0,8 million en 1956 est passée
à près de 3 millions en 1972 pour atteindre près de 14
millions aujourd'hui (voir figure 7), soit une couverture de près de 83%
des ménages urbains du Royaume. Le reste de la population urbaine est
desservi par des fontaines publiques (12%) ou par des moyens propres (3%). La
quasi-totalité du milieu urbain a accès à l'eau.
Figure 7: Evolution de la population urbaine disposant d'eau
à domicile
Source : HCP
37 Contrairement au Dahir du 1er juillet 1914
qui défini la domaine publique dans sa globalité, la loi 10-95
distingue le domaine publique hydraulique et le définit clairement. Elle
en fait un bien publique appartenant à toute la
collectivité.
38 RGPH2004
Les groupes vulnérables sont en milieu rural et dans
les quartiers précaires. Quatre programmes ont tenté d'apporter
une solution et d'assurer l'accès à l'eau à ces groupes,
à savoir l'Opération des Branchements Sociaux (OBS), le Programme
d'Approvisionnement Groupé en Eau pour le milieu Rural (PAGER),
l'Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), et le
Programme Villes Sans Bidonvilles (VSB), (Et en matière
d'assainissement, un Programme National d'Assainissement et d'Epuration des
Eaux Usées vient d'être adopté):
1. L'Opération Branchements Sociaux « OBS
» :
Cette initiative est mise en place par les pouvoirs publics
en collaboration avec la Banque Mondiale dans les années 80. L'objectif
visé par les initiateurs du projet est de supprimer progressivement en
milieu urbain les points d'approvisionnement collectifs que sont les Bornes
Fontaines et le développement des branchements individuels. L'OBS permet
à l'abonné propriétaire ou locataire de régler le
coût de son branchement par mensualités en fonction de ses
moyens.
2. En milieu rural, le PAGER :
Le gouvernement marocain a lancé en 1995 ce programme
qui a eu pour objectif d'atteindre un taux de couverture de 80% en 2010, contre
14% en 1994. Il été mis en oeuvre principalement par la Direction
générale de l'hydraulique (DGH) (encore sous tutelle du
Ministère de l'équipement), et l'Office National de l'Eau Potable
(ONEP) avec la contribution, dans le cadre d'un Comité, des
Ministères de l'Intérieur et de la Santé et l'implication
d'Associations des Usagers de l'Eau (AUE).
Lors de la Réunion du Conseil Supérieur de l'Eau
et du Climat de 2001, il a été décidé que la
généralisation de l'accès à l'eau potable en milieu
rural soit une des priorités de l'ONEP. Depuis janvier 2004, l'Office en
est seul responsable avec un objectif plus ambitieux de ramener le taux
d'accès à 80 % en 2007. En parallèle, les
responsabilités de l'ONEP en matière d'assainissement liquide ont
été élargies depuis l'an 2000, portant sur l'ensemble des
localités qu'il dessert en eau potable.
Figure 8: Evolution du taux d'accès à l'eau
potable en milieu rural (en%).
Source : SEE
Le taux d'accès à l'eau potable en milieu rural
a augmenté durant les dix dernières années (voir figure
8). En effet, les efforts entrepris ont permis de porter ce taux de 14% avant
le démarrage du PAGER à 70% en 2005 puis à 73,5% en 2007.
Les travaux ont porté sur, le creusement de puits, de forages
d'exploitation et de reconnaissance, l'équipement de points
d'eau et l'aménagement des sources ainsi que la
construction d'ouvrages de stockage et de distribution d'eau et, la desserte
des populations à partir des adductions régionales.
L'impacte de cette amélioration de l'accès
à l'eau potable a été ressenti dans plusieurs aspects de
la vie de la population rurale, et quelques indices de confort ont
évolué durant cette période. Les corvées d'eau ont
été réduites, ou supprimées dans les douars
dotés de branchements particuliers. Le temps consacré par les
femmes et les filles à la recherche de l'eau a été
réduit, selon une étude du Secrétariat d'Etat à
l'Eau SEE39, de 50 à 90%. Ce qui a permis aux femmes de
consacrer plus de temps aux activités génératrices de
revenus et aux filles de se scolariser. Les cas des maladies
diarrhéiques chez les enfants âgés de moins de 5 ans ont
diminué de 24% entre 1994 et 2000 selon le rapport de la Banque
Mondiale. Et de façon générale, une nette diminution de
l'incidence des maladies hydriques a été observée, cela
concerne notamment les foyers où se développait le
choléra.
Toute fois, il convient de noter que la situation
d'accès au service lié à l'alimentation en eau potable
n'est pas uniforme au niveau de toutes les régions du royaume et elle
n'est pas homogène au sein de la même province. Selon le rapport
du SEE, les taux d'accès atteignent ou dépassent 90% dans 300
communes rurales et sont particulièrement faibles (moins de 30%) dans
350 autres. Par contre, plus de 750 communes abritant la moitié de la
population rurale affichent un taux d'accès supérieur ou
égal à 60%.
3. Initiative Nationale pour le Développement
Humain (INDH) :
L'Initiative Nationale pour le Développement Humain
(INDH), lancée par S.M le Roi Mohammed VI, le 18 mai 2005, vise la
réduction des déficits sociaux en particulier dans les quartiers
urbains pauvres et les communes rurales les plus démunies à
travers:
- la promotion des activités génératrices
de revenus ;
- le soutien à l'accès aux
équipements et services sociaux de base ; - le soutien aux actions
d'animation sociale, culturelle et sportive ; - le renforcement de la
gouvernance et des capacités locales.
D'un coût total de 10 milliards de dirhams sur la
période 2006-2010, l'INDH a été financée à
concurrence de :
- 60 % par des crédits budgétaires de l'Etat ;
- 20 % par les collectivités locales à travers
l'affectation d'une partie de leur part dans le produit de la TVA ;
- 20 % par des concours financiers extérieurs sous forme
de dons.
4. Le programme «Villes sans bidonvilles »
(VSB):
Le programme «Villes sans bidonvilles » vise
l'éradication en sept ans (2004-2010) de tous les bidonvilles des
centres urbains concernant environ 277.000 ménages répartis dans
80 centres urbains à travers du Maroc.
Dans le cadre du programme (VSB), les bidonvilles font l'objet
des modes d'intervention suivants: le recasement, le relogement et la
restructuration. La restructuration a pour objectifs de doter les grands et
moyens bidonvilles pouvant être intégrés au tissu urbain,
en équipements d'infrastructure nécessaires (assainissement,
voirie, eau potable et électrification).
39 "Rapport sur l'évaluation du PAGER" SEE.
2006.
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