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La gouvernance urbaine de l'eau et l'accès aux services de base des quartiers précaires cas de la ville de Safi (Maroc)

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par Ali Ighil
Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme INAU (Maroc) - Diplôme d'études supérieurs en aménagement et urbanisme (DESAU) 2008
  

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2. Contraintes d'utilisation et de gestion de la ressource :

Parmi tout les utilisateurs de l'eau au Maroc, l'agriculture demeure l'activité la plus consommatrice d'eau avec 80% de la consommation générale. Le reste se répartit entre les activités industrielles et les usages domestiques.

Les ressources en eau connaissent une raréfaction de plus en plus accrue en raison d'un contexte climatique globale mais aussi à cause d'une utilisation et d'une gestion peu rationnelle du potentiel hydrique. A titre d'exemple : l'état de dégradation des réseaux d'adduction d'eau potable dans les villes conduit à une perte de 35% des eaux livrées.

L'envasement des retenues des barrages constitue un facteur qui compromet le rendement des ouvrages hydrauliques et qui se traduit par la perte de plus de 60 millions de m3 de la capacité de stockage chaque année. Dans certains bassins versants le taux de mobilisation de la ressource a atteint son niveau maximum (voir figure 4). C'est le cas du bassin de Oum Er Rbia qui comprend dans sa zone d'action la ville de Safi objet de notre étude.

20 Secrétaire d'Etat chargé de l'eau. L'Opinion. 16 décembre 2006.

Figure 4: Taux de mobilisation par bassin versant.

Source :Rapport :50 ans de développement humain au Maroc et perspectives pour 2025.

Alors que la politique de l'eau au Maroc est axée essentiellement sur l'approvisionnement et la mobilisation de la ressource, la gestion de la demande et la réutilisation des eaux usées ne bénéficient que d'un intérêt récent limité et dans tous les cas, de moyens très insuffisants. Pourtant, le coût de plus en plus prohibitif de la mobilisation de l'eau et la rareté de la ressource devraient plaider en faveur d'une politique plus agressive de gestion rationnelle et intégrée de l'eau.

D'un autre côté, et en plus des problèmes quantitatifs, les ressources en eau subissent une dégradation de leur qualité due aux différentes formes de pollution. Le déversement des rejets industriels et domestiques sans traitement préalable nuit à la qualité des cours d'eau et des milieux marins. L'utilisation intensive en agriculture des produits phytosanitaires et des engrais est également parmi les formes de pollution qui touchent principalement les nappes souterraines.

De son côté, la grande concentration des activités dans des espaces limités génère une pollution qui dépasse le pouvoir d'auto-épuration des milieux aquatiques et des cours d'eau déjà affaiblis par les sécheresses successives et par les aménagements hydrauliques. En même temps, le pays est régulièrement confronté à la sécheresse, devenue structurelle, conjuguée à la croissance démographique. Etant donné l'importance de l'agriculture dans l'économie nationale et sa sensibilité aux aléas climatiques, il est clair que ce secteur, y compris l'élevage, dépendent de cette ressource établissant un autre lien entre eau et sécurité alimentaire.

Mais malgré le climat semi-aride dans la majeure partie du territoire, le pays dispose de ressources en eau non négligeables jouant un rôle important dans le développement socioéconomique. Toute l'eau vient du ciel, et cela évite les risques de conflits autour de son partage avec des pays voisins.

Le cas de la ville de Safi est particulièrement typique des villes situées dans les régions aux ressources hydrauliques insuffisantes. La géologie du sous-sol et les caractéristiques des terrains sous-jacents, formés de couches horizontales superposées, ne sont guère favorables à l'accumulation des eaux d'infiltration et à la formation de nappes d'eau souterraines. Son approvisionnement en eau, la ville de Safi le doit à son appartenance à la région hydraulique de Oum Er Rabia.

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"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand