WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La gouvernance urbaine de l'eau et l'accès aux services de base des quartiers précaires cas de la ville de Safi (Maroc)

( Télécharger le fichier original )
par Ali Ighil
Institut National d'Aménagement et d'Urbanisme INAU (Maroc) - Diplôme d'études supérieurs en aménagement et urbanisme (DESAU) 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Les choix et politiques dans le secteur de l'eau:

Prise en charge totale de la mobilisation par l'Etat :

Les orientations politiques de l'eau au Maroc ont accordé une importance prioritaire au secteur de l'eau. Le Maroc s'est engagé à partir des années 60 dans une politique de construction de barrages de retenue. Le stock actuel est de 113 barrages, pour une capacité de 16 milliards m3. Ces barrages ont contribué de manière indéniable à lutter contre les effets de la sécheresse.

La politique de l'eau a eu, cependant, un coût fort que l'État a dû supporter. Les investissements budgétaires alloués aux équipements hydrauliques représentaient plus de 50 % du budget global d'investissements entre 1968 et 1972 et plus de 35 % entre 1968 et 1990. En 2000 ils étaient de l'ordre de 20 %. La dépense sectorielle a, elle, augmenté à un taux interannuel de 7% entre 2000 et 2005, pour atteindre 18 Milliards de dirhams par an21.

Cet effort de construction est mis au service de l'agriculture irriguée et de l'alimentation en eau potable et industrielle des centres urbains, axes prioritaires de la politique de l'eau. Les allocations de la dépense publique ont profité essentiellement à l'irrigation (42%) et à la mobilisation de la ressource (37%)22.

L'accès à l'eau potable des quartiers informels cependant, n'a pas bénéficié du même niveau de priorité sous prétexte que leurs habitants ne détiennent pas de titre légalisant leur rapport au foncier.

De plus, la vocation agricole du pays n'a pas empêché que le monde rural reste longtemps le parent pauvre en accès à l'eau jusqu'en 1995, date à laquelle le taux d'accès des populations rurales est de 14 %. Le Programme d'Approvisionnement Groupé en Eau en milieu rural (PAGER), mis en place à partir de 1995, a eu pour objectif de remédier à cette situation.

1. Le désengagement progressif :

Les années à venir, étant donné les besoins prévus et la nécessité de recourir à des ressources en eau plus difficiles à mobiliser et plus coûteuses, le besoin en investissements risque de croître fortement. L'État ne pourrant alors plus supporter cet effort (Les besoins en financements durant la période 2006-2009 sont estimés à près de 87 milliards de dirhams), la participation des usagers et du secteur privé à cette gestion de l'eau sera de plus en plus sollicitée.

Une réorientation de la politique de l'eau a d'ailleurs été amorcée par les pouvoirs publics, elle vise essentiellement la rationalisation des investissements publics dans le domaine de l'eau en donnant la priorité à la gestion de la demande en eau (GDE) et le rattrapage des retards accumulés au niveau de certains secteurs notamment l'assainissement et l'épuration des eaux usées.

En termes plus claires, et en prenant en considération les contraintes liées à la limitation du budget de l'Etat et les besoins énormes en investissement dans ce secteur très capitalistique,

21 Malgré cette hausse de la dépense sectorielle, la dépense publique, ou subvention par le Budget de l'Etat est restée relativement constante autour de 4 Milliards de DH/an.

22 "Débat national sur l'eau".

l'Etat semble s'orienter vers une politique de financement et de recouvrement des coûts23 dont les principaux axes sont :

- L'encouragement du secteur privé à investir dans le secteur de l'eau ;

- L'action sur la demande et la pratique de mesures d'incitation à un meilleur usage de l'eau, mesures dont l'outil tarifaire ;

- La gestion intégrée et décentralisée des ressources en eau, avec l'objectif concret d'attribuer aux régions et aux communes un rôle en matière de prise en charge des infrastructures hydrauliques ;

- Une meilleure valorisation des volumes d'eau mobilisés, par la pratique de la vérité des prix et la récupération, même progressive, des coûts de l'eau.

A travers cette nouvelle orientation dans la gestion de la ressource (orientation exprimée lors du débat national sur l'eau en 2006), nous nous attendant à un désengagement progressif de l'Etat de la prise en charge totale du coût de la mobilisation, sous prétexte d'un recouvrement des coûts insuffisant qui conduit, selon un haut cadre de la Direction des régies et services concédés du Ministère de l'Intérieur, au « sous entretien des ouvrages, au point de menacer la pérennité des actifs ».

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille